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Actualités - CHRONOLOGIE

Conférence - Une notion officialisée en mai 2001, indique Jean-Marie Daillet Diplomate et parlementaire, une nouvelle mission

Le coup d’envoi du cycle de conférences organisé par l’Académie des hautes études diplomatiques et des relations internationales a été donné mercredi soir avec une causerie sur « La diplomatie parlementaire », au siège de l’École patriarcale, à Zokak el-Blatt. La conférence était donnée par M. Jean-Marie Daillet, membre honoraire du Parlement français, en présence notamment des ambassadeurs de Bulgarie et des Philippines, respectivement MM. Nikolay Andreev et Fortunato Oblena. Ayant joué un rôle prépondérant dans la politique en France et en Europe et dans le rapprochement des peuples français et libanais, M. Daillet avoue avoir pratiqué la diplomatie parlementaire pendant vingt ans, comme député de Normandie, puis comme ambassadeur de France en Bulgarie. « L’expression diplomatie parlementaire n’a toutefois été officiellement reconnue et définie dans ses détails que le 23 mai 2001, au Centre international de conférences de Paris, au cours d’un colloque organisé par les présidents français du Sénat et de l’Assemblée nationale », explique M. Daillet. Selon le diplomate français, Robert Schuman demeure le personnage qui illustre le mieux le sens de la diplomatie parlementaire. D’un père lorrain et d’une mère luxembourgeoise, Schuman a été élu député au sein de l’Assemblée nationale française au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il a longtemps bataillé pour le retour de l’Alsace et de la Lorraine à la France. Schuman a poussé loin ses activités, essayant de comprendre comment fonctionnait la Yougoslavie, « ce pays créé par les traités de 1919 et auquel on a agglutiné la Serbie, le Monténégro, la Slovénie et la Bosnie », indique M. Daillet. « Schuman a découvert que ce royaume n’était pas viable et qu’il était injuste, mal structuré et surtout pas démocratique, poursuit-il. Voilà ce qu’était à l’époque le début de ce qu’on appelle aujourd’hui la diplomatie parlementaire. Schuman ne s’est pas substitué au Quai d’Orsay et aux diplomates de carrière. Il était un observateur indépendant, très averti et capable de mieux informer les autorités françaises. » Et de constater : « Dans le colloque de 2001, nous avons bien compris que nous franchissons une nouvelle étape et qu’il n’était pas question de réserver un domaine aux spécialistes, comme du temps de la monarchie et de la IIIe République. Désormais, il ne faut pas isoler les diplomates du contexte national et international. » Reprochant aux sénateurs et parlementaires américains le peu d’intérêt qu’ils portent à la politique étrangère et aux affaires internationales, M. Daillet affirme que l’Europe s’organise, « non en tant que suprématie, mais en tant qu’une confédération respectant le principe de subsidiarité ». « Si l’Europe est en voie d’une bonne organisation politique et économique, c’est parce que les démocraties issues de la guerre sont arrivées à dépasser les malheurs de cette Deuxième Guerre mondiale en proposant une nouvelle formule de relations internationales », note-t-il. Cette formule, initiée par des personnages étrangers au monde diplomatique, notamment Jean Monet et Konrad Adenauer, s’est traduite par l’accord franco-allemand pour la mise en commun des industries du charbon et de l’acier, mettant du coup fin au conflit qui existait entre les deux pays. Ainsi est née donc l’idée de l’Union européenne, qui regroupe aujourd’hui en son sein quinze pays. « Nul ne peut ignorer que la démarche européenne a été bonne, puisque, cinquante-deux ans plus tard, elle continue à avancer », affirme M. Daillet. « Nous sommes d’ailleurs en train de préparer nos futurs partenaires à cette communauté élargie, tels que la Roumanie et la Bulgarie qui sont aussi convaincues que nous à l’élaboration de notre avenir commun. Nous avons des démocraties où le secret n’existe plus. » M. Daillet clôture son intervention en réaffirmant que les parlementaires se trouvent partout et qu’ils ne peuvent ignorer le sort de leurs électeurs, lequel dépend également de leurs activités internationales. « La démocratie évolue. Il faut essayer de l’aider à vaincre ses difficultés, ses scandales et ses corruptions. Et la démocratie parlementaire n’est plus une affaire de technocrates, mais une responsabilité d’élus », conclut-il. Des conseils utiles qui ne devraient pas tomber dans l’oreille d’un sourd au Liban. Nada MERHI
Le coup d’envoi du cycle de conférences organisé par l’Académie des hautes études diplomatiques et des relations internationales a été donné mercredi soir avec une causerie sur « La diplomatie parlementaire », au siège de l’École patriarcale, à Zokak el-Blatt. La conférence était donnée par M. Jean-Marie Daillet, membre honoraire du Parlement français, en...