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Actualités - CHRONOLOGIE

L’eau, instrument de guerre par excellence contre les Palestiniens

« À la limite, je pourrais vivre sans Jérusalem, mais je ne peux pas vivre sans eau ». Ayman Jarrar, directeur de l’administration générale pour les Affaires hydrauliques au sein de l’Autorité palestinienne, dénonce la situation précaire d’un peuple privé d’une ressource essentielle à sa survie, l’eau. Dans un entretien à L’Orient-Le Jour, il estime que tous les accords conclus avec les Israéliens, ainsi que ceux qui ont été parrainés par la communauté internationale, notamment les accords relatifs à l’eau, « ont été torpillés ». Avec une proportion de 15 % de l’ensemble des ressources en eau disponible, contre 85 % pour les Israéliens, le peuple palestinien est victime d’une véritable politique d’assoiffement, relève M. Jarrar. Ainsi, la moyenne de consommation en eau par Palestinien s’élève à 50 ou 60 litres par jour, alors que l’Israélien bénéficie de 350 à 400 litres. « La guerre de l’eau, qui a commencé en 1948, s’est poursuivie durant la guerre de 1967, pour culminer actuellement avec la mainmise totale des Israéliens sur les ressources hydrauliques, notamment sur le lac de Tibériade et les sources du mont Hermon », note le représentant palestinien. « D’ailleurs, la question de l’eau, qui figurait en dernier rang après la question de Jérusalem, des réfugiés, des frontières et du démantèlement des colonies, ne tardera pas à devenir une priorité lors des négociations finales », a-t-il ajouté. M. Jarrar cite le nombre des pressions exercées par les Israéliens sur le peuple palestinien, notamment l’échec des négociations au sein de la commission conjointe israélo-palestinienne pour les ressources hydrauliques. Créée à la suite des accords d’Oslo, cette commission est responsable de l’application de l’article 40 relatif à l’exploitation des eaux en Cisjordanie, « qui doit nécessairement passer par une commission conjointe », rappelle le responsable palestinien. Il précise que sur la base de cet article, tout projet hydraulique doit nécessairement recevoir l’approbation de cette commission. Or, dit-il, toutes les négociations qui ont eu lieu au sein du comité pour les résolutions finales ont été torpillées. Un résultat en quelque sorte « prévisible », selon lui, toute négociation avec les Israéliens étant nécessairement « vouée à l’échec ». D’ailleurs, dit-il, « les exactions commises par les Israéliens, que ce soit la privation des Palestiniens des ressources en eau, l’interdiction des Palestiniens à accéder au marché du travail, la fermeture des villes et des universités, tout cela contribue à rendre la vie impossible aux Palestiniens dans le but de les pousser à l’exode ».
« À la limite, je pourrais vivre sans Jérusalem, mais je ne peux pas vivre sans eau ». Ayman Jarrar, directeur de l’administration générale pour les Affaires hydrauliques au sein de l’Autorité palestinienne, dénonce la situation précaire d’un peuple privé d’une ressource essentielle à sa survie, l’eau. Dans un entretien à L’Orient-Le Jour, il estime que tous les...