Vie politique - Dénonciation du communiqué de Los Angeles Joumblatt chez Boueiz : « Allier souveraineté libanaise et intérêts stratégiques syriens »(photo)

Le président du PSP, M. Walid Joumblatt, qui a rencontré hier M. Farès Boueiz, député maronite du Kesrouan, ancien ministre des Affaires étrangères, à sa résidence à Zouk Mikaël, a appelé à « la consolidation de notre front interne, au dialogue avec toutes les forces objectives et raisonnables du pays, et à l’élaboration d’un projet politique qui allie la souveraineté libanaise et les intérêts stratégiques syriens », estimant que « les résolutions du congrès de Los Angeles ne reflètent que l’opinion d’une partie des maronites ». M. Boueiz a, pour sa part, estimé que « nous devons nous constituer en un front uni pour pouvoir affronter cet orage qui déferle actuellement sur le monde », affirmant que « ce qui a été retenu à Los Angeles n’aboutit pas à la souveraineté tant souhaitée, mais à la discorde et au déchirement interne », et a appelé « l’État à jouer le rôle qui lui revient de droit dans la relance du dialogue interne. » M. Joumblatt est arrivé à Zouk accompagné des ministres Marwan Hamadé et Ghazi Aridi. M. Boueiz avait à ses côtés le député Abbas Hachem, le président de l’union des municipalités du Kesrouan Nouhad Naoufal ainsi que de nombreux présidents de conseils municipaux de la région. Dans sa déclaration à la presse, M. Joumblatt, a déclaré : « Il est vrai que les États-Unis d’aujourd’hui ressemblent fort à la Rome d’antan, mais ceci ne veut pas dire que nous devons acquiescer automatiquement à leurs volontés, a-t-il dit, nous devons consolider notre front interne pour mieux leur résister. Ceci ne peut se faire qu’à travers le dialogue, c’est le sens de notre visite d’aujourd’hui. » M. Joumblatt, qui a déclaré vouloir dépasser les petits malentendus du quotidien, pour ne se préoccuper que de l’essentiel, a estimé que « le dialogue doit être élargi aux différents pôles politiques du pays ». « Le dialogue que nous avons lancé doit être élargi pour aboutir à une vision commune capable d’allier notre aspiration à la souveraineté et aux intérêts stratégiques de la Syrie, a dit M. Joumblatt. Nous avons vécu des expériences dans le passé, très douloureuses et ratées, 1958, 1968, 1982..... Los Angeles, on doit le dépasser en coopérant avec les forces vives, nationales et honnêtes, et avec Kornet Chehwane, c’est avec de telles personnalités que nous avons engagé le dialogue. » M. Boueiz a pour sa part indiqué que le pays et la région traversent actuellement une zone de très fortes turbulences qui appellent une forte mobilisation. « Ce n’est pas à travers des discours tels que celui tenu à Los Angeles, ou des projets de loi tels que ceux soumis au Congrès américain pour demander des comptes à la Syrie, que nous arriverons à faire face à cette situation de crise que le pays et la région traversent, a dit M. Boueiz. Seul un dialogue, tel qu’amorcé par M. Joumblatt, peut nous y mener. Autrement, au lieu d’un pays souverain, on va se retrouver avec un pays éclaté qui aura tout perdu. »