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Actualités - CHRONOLOGIE

POLLUTION - Les industriels appellent le gouvernement à proroger les délais pour le changement des moteurs Grève ouverte des chauffeurs de minibus-taxi(PHOTO)

C’est au tour maintenant des conducteurs de minibus et de camionnettes de hausser le ton et de multiplier les menaces, vingt jours avant l’entrée en vigueur du chapitre les concernant de la loi 341 interdisant les véhicules roulant au mazout. À partir du 15 juillet prochain, le Liban sera débarrassé de tous les minibus-taxis et camionnettes dégageant une épaisse fumée noire sur leur passage, mais leurs propriétaires semblent vouloir lutter jusqu’au bout contre l’application de la loi, qu’ils jugent injuste, à l’instar des chauffeurs de taxi. Mais le nombre de ces véhicules a sensiblement diminué depuis hier. Et pour cause : les chauffeurs de minibus-taxi observent une grève ouverte et aujourd’hui, leurs responsables syndicaux doivent tenir une conférence de presse pour annoncer une série de mesures qu’ils comptent prendre afin d’exprimer leur opposition à la loi 341. Entre-temps, ils ont organisé une série de mouvements de protestation dans quelques régions, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, à Nabatyeh et à Baalbeck. À Khaldé, les chauffeurs de minibus ont bloqué la route et scandé des slogans antigouvernementaux tout en brandissant des pancartes appelant l’État soit à suspendre les effets de la loi contestée, soit à l’appliquer à tous les véhicules roulant au mazout. Certaines pancartes réclamaient l’importation de mazout « propre ». Les protestataires avaient même amené des mulets sur lesquels ils avaient accroché des affiches annonçant que « les Libanais vont être contraints de s’habituer à de nouveaux modes de transport ». Même spectacle à Chiyah, à Mkallès, à Saïda et à Baalbeck où les manifestants ont en outre porté leurs enfants à bout de bras et brandi des morceaux de pain, en accusant le gouvernement de « vouloir les priver de leur seule source de revenus et d’affamer leurs enfants ». Le rassemblement le plus important a eu lieu à Nabatyeh où le sit-in organisé s’est transformé en meeting oratoire au cours duquel le chef du syndicat des chauffeurs de minibus pour la région du Liban-Sud, Mohammed Atwi, a prononcé un discours pour affirmer que la présence de vans sur les routes libanaises est « légale et juridique ». Le gouvernement avait en effet autorisé, il y a quelques années, 4 000 minibus à rouler au mazout, mais ce chiffre a sensiblement augmenté depuis. Des mesures de sécurité Les chauffeurs brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Quatre mille famille vont être jetées à la rue »; « Nous ne sommes pas membres de milices ou de mafias mais des ayants droit »; « Le diesel reste plus acceptable que vos scandales ». Partout où des sit-in ont été organisés, l’armée s’est déployée pendant que des agents des FSI tentaient d’organiser la circulation et d’empêcher les chauffeurs de bloquer les routes. Ces derniers avaient tous couvert leurs véhicules de drapeaux libanais et de pancartes dénonçant la loi 341. Parallèlement, le syndicat général des chauffeurs de minibus publics a publié un communiqué dans lequel il a mis l’accent sur le caractère discriminatoire de cette loi « qui interdit les cars pouvant transporter moins de 15 passagers et qui autorise la circulation des bus des sociétés privées telles que la Société libanaise des transports ». Le communiqué a aussi indiqué que la pollution de l’air au Liban est due au mazout, « de très mauvaise qualité », importé par l’État. « Pourquoi n’importe-t-on pas du diesel destiné aux voitures spécialement équipées pour ce genre de carburant ? Est-ce à cause de manigances qui n’en finissent pas dans ce pays ? » s’est interrogé le syndicat, en annonçant que la grève ouverte se poursuivra « jusqu’à ce que du mazout propre soit importé et que la loi injuste soit suspendue ». Le communiqué a par ailleurs dénoncé le comportement de certains « manifestants » devant la résidence du président de la Chambre, à Aïn el-Tiné. À l’instar des chauffeurs de minibus, l’Association des industriels a appelé à l’importation de diesel « propre » avant de souligner, dans un communiqué distribué hier à la presse, que la majorité de ses membres possède des vans roulant au mazout destinés à la distribution de leurs produits et que ces véhicules sont tout neufs. Elle a indiqué avoir adressé samedi des lettres en ce sens aux chefs de l’État, du Parlement et du gouvernement, ainsi qu’aux ministres de l’Intérieur, de l’Industrie, de l’Environnement et des Transports, les priant soit de proroger le délai fixé pour le changement des moteurs des véhicules roulant au mazout, soit d’excepter les industriels, les commerçants, les agriculteurs et les sociétés de distribution de l’application de la loi 341. L’association a principalement argué de l’insuffisance de moteurs à essence sur le marché local, rappelant aussi que de nombreux industriels n’ont pas fini de payer les traites de leurs véhicules achetés à crédit.
C’est au tour maintenant des conducteurs de minibus et de camionnettes de hausser le ton et de multiplier les menaces, vingt jours avant l’entrée en vigueur du chapitre les concernant de la loi 341 interdisant les véhicules roulant au mazout. À partir du 15 juillet prochain, le Liban sera débarrassé de tous les minibus-taxis et camionnettes dégageant une épaisse fumée noire...