Partis politiques - Le chef des Kataëb réclame une « réforme globale » Pakradouni à Gemayel : « Reconnaissez vos erreurs »

Le chef du parti Kataëb est revenu à la charge, réclamant un gouvernement « équilibré », capable d’instituer une « réforme globale » et sommant l’ancien chef de l’État, le président Amine Gemayel de mettre terme à ses attaques contre le parti et son commandement. Dans une déclaration faite hier à l’issue de la réunion hebdomadaire du bureau politique, M. Pakradouni a exposé l’avis des Kataëb sur les sujets d’actualité. Il s’est félicité de la récente décision du Gafi d’ôter le Liban de sa liste noire des pays tolérant le blanchiment d’argent, assurant que le respect du secret bancaire ne constitue pas nécessairement un obstacle à la lutte contre l’argent sale. Il a rappelé l’attachement de son parti au secret bancaire et invité « le gouvernement, la Chambre et toutes les parties concernées » à éviter de remettre cette question sur le tapis puisque le Gafi, « la plus haute autorité en la matière », a reconnu la capacité du Liban à lutter contre le blanchiment d’argent tout en maintenant le principe de secret bancaire. Au niveau local, M. Pakradouni a estimé que l’unique remède à la détérioration constante de la situation économique réside dans la démission du gouvernement et son remplacement par un cabinet d’union nationale. « Il est nécessaire de former un gouvernement équilibré au niveau de la représentation chrétienne et capable d’instituer une réforme globale : politique, administrative et financière, et de combattre avec succès la corruption et la dilapidation », a-t-il souligné. Il a également exprimé le désaccord des Kataëb avec la politique du gouvernement, qui « consiste à lever de nouveaux impôts au lieu de mettre un terme à la dilapidation » des fonds publics, critiquant la régularisation fiscale imposée aux professions libérales et invitant tous les membres de son parti à se solidariser avec les prises de position de leurs Ordres et syndicats professionnels respectifs. En conclusion, M. Pakradouni a lancé un ultimatum au président Amine Gemayel et à son fils, le député Pierre Gemayel, leur demandant de « reconnaître leurs erreurs et de cesser de tenir des propos insultants à l’égard du parti et de ses membres ». « Nous n’attendrons pas longtemps et le compte à rebours a déjà commencé afin de prendre les mesures nécessaires à la sauvegarde de la dignité du parti, de ses intérêts et de son rôle. Nous n’acceptons pas que le parti et ses membres soient l’objet d’insultes et le bouc émissaire de qui que ce soit », a-t-il ajouté.