Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Frangié dénonce ceux qui entraînent les chrétiens « à la mort, à la prison ou à l’exil »

Réagissant aux résolutions du congrès de l’Union maronite mondiale qui vient de se tenir à Los Angeles, M. Sleiman Frangié, ministre de la Santé, a lancé hier un appel au dialogue entre l’État et l’opposition chrétienne radicale, affirmant qu’un retrait de l’armée syrienne du Liban ne pourra pas être obtenu par la force, mais par « le dialogue et la confiance », et qu’en revanche, une épreuve de force avec la Syrie ne saurait réserver aux chrétiens du Liban que « la mort, la prison ou l’exil ». « La Syrie ne sortira pas (du Liban) de force. Un tel retrait, c’est Damas qui l’a décidé. Que nul ne pense avoir triomphé d’elle. Les canons, les chars, les nations, l’Amérique n’ont pu sortir les forces syriennes. La confiance et le dialogue avec l’État libanais, voilà la voie pour un tel retrait », a notamment affirmé M. Frangié. « Le courant chrétien prend aujourd’hui une direction diamétralement opposée à la nôtre. Nous pensons que l’intérêt des chrétiens se situe à l’opposé de celui que défend le courant de folie qui entraîne certains chrétiens, et je pense qu’une large partie de l’opinion publique est de notre avis », a déclaré le leader nordiste. « La politique a remplacé le canon, mais le langage est le même. Avec tout mon respect pour l’opposition, ce courant est mort depuis longtemps au Liban, je veux dire ce langage sur la partition, le fédéralisme, le pluralisme des sociétés. » « Beaucoup de chrétiens se bousculent pour s’engager dans ce courant, qui les conduira à la mort, à la prison ou à l’exil », n’a pas craint d’affirmer M. Frangié. « Quand leurs pareils ont pris la tête des chrétiens, ces derniers représentaient 60 % de la population. Depuis, 200 000 chrétiens ont émigré », a-t-il lancé. Le ministre de la Santé a invité le chef de l’État à prendre position dans ce débat et à « jouer son rôle ». « La grande erreur de l’État, c’est le manque de dialogue », a souligné M. Frangié. Au passage, il a affirmé qu’il avait « d’excellentes relations politiques avec le chef de l’État, mais aucun rapport personnel ». « Je reste moi-même disposé au dialogue », a enchaîné M. Frangié. Légitimité Nuançant sa pensée, le ministre de la Santé a reconnu la légitimité de certaines des « appréhensions » exprimées par les chrétiens du Liban. « Certaines craintes sont légitimes, d’autres sont exagérées », a-t-il dit. « La Syrie a tenté de dissiper ces appréhensions, et si cette opposition avait voulu entretenir des rapports avec la Syrie, elle aurait pu le faire, pour peu qu’elle accepte de regarder la moitié pleine de la bouteille, et non la moitié vide. » Parmi ces appréhensions légitimes, M. Frangié a cité celle que les chrétiens « marginalisés » nourrissent. « J’admets que les chrétiens sont, dans de nombreux domaines, marginalisés, a reconnu M. Frangié, mais nous sommes en désaccord sur un point. L’opposition affirme que la faute est à la Syrie. Mais j’affirme que le problème réside chez les chrétiens eux-mêmes. Car qui peut m’accorder un droit, si je ne le prends pas ? » À cet égard, M. Frangié a réclamé l’entrée au gouvernement de certaines figures de proue des assises de Kornet Chehwane, « dans l’espoir qu’elles cesseront leurs tapage ». Le ministre a exprimé son « respect » pour certaines personnalités et forces politiques qui, comme Farès Souaid, les Forces libanaises, « malgré le sang versé » et le courant aouniste, n’ont pas fait preuve d’opportunisme, et ont affiché leurs positions dès le départ, sans rien modifier à leurs principes. Il a par contre critiqué certains qui, comme Simon Karam, ancien ambassadeur du Liban à Washington, « et qu’il a rencontré pour la première fois chez Ghazi Kanaan », ont changé de camp, quand ils ont senti le vent changer. Accusant les opposants de « n’être d’accord sur rien, à l’exception de l’hostilité à l’État », M. Frangié a noté que, par contre, le courant loyaliste est « cohérent sur le fond, et se querelle sur les détails ». Toutefois, réaliste, il a affirmé que « sur le plan régional, nous avons bien fait, mais sur le plan interne, depuis treize ans, nous n’avons pas été meilleurs que d’autres. Peut-être même avons-nous été pires ».
Réagissant aux résolutions du congrès de l’Union maronite mondiale qui vient de se tenir à Los Angeles, M. Sleiman Frangié, ministre de la Santé, a lancé hier un appel au dialogue entre l’État et l’opposition chrétienne radicale, affirmant qu’un retrait de l’armée syrienne du Liban ne pourra pas être obtenu par la force, mais par « le dialogue et la confiance »,...