Actualités - OPINION
Un âge pour tuer, un autre pour voter
Par HADDAD Scarlett, le 15 juin 2002 à 00h00
Ils n’auront pas le droit de voter à dix-huit ans, mais ils ont bien celui de porter les armes, voire de tuer pour des causes pour lesquelles ils sont embrigadés très jeunes. Au Liban, il n’y a donc pas d’âge pour s’enrôler et combattre, mais il y en a un pour savoir choisir ses représentants. C’est la logique de nos parlementaires qui croient pouvoir concilier les conventions internationales pour la protection des enfants avec le droit sacré à la résistance. Cela donne une première extraordinaire : l’autorisation donnée par la commission parlementaire de la Défense au gouvernement de signer la convention internationale interdisant aux jeunes de moins de dix-huit ans de participer à des conflits armés, à une condition particulière, que cela ne mette pas en cause le droit à la résistance qui reste sacré. Le Liban signera donc la convention, à sa manière, c’est-à-dire sans le faire vraiment. Car comment convaincre les autres pays signataires que la résistance au Sud n’est pas un conflit armé ? Et pourquoi ce conflit, ou cette résistance ne peut-elle se nourrir qu’en recrutant des adolescents, voire des enfants ? L’hypocrisie officielle ne se pose pas tant de questions. Elle est passée maître dans l’art de la nuance : la convention sera signée et le Hezbollah sera satisfait. Et l’enfance dans tout cela ? Elle ne vote pas, n’est-ce pas ? Alors, elle attendra... que les députés atteignent un jour l’âge de raison. Scarlett HADDAD
Ils n’auront pas le droit de voter à dix-huit ans, mais ils ont bien celui de porter les armes, voire de tuer pour des causes pour lesquelles ils sont embrigadés très jeunes. Au Liban, il n’y a donc pas d’âge pour s’enrôler et combattre, mais il y en a un pour savoir choisir ses représentants. C’est la logique de nos parlementaires qui croient pouvoir concilier les...
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