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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL DU CONTE - « Y a pas l’feu au lac ! » au théâtre Monnot, ce soir à 20h30 Catherine Gaillard : Les conteuses ne sont pas des menteuses

«Plus je vous dirai, plus je vous mentirai. Je ne suis pas ici pour vous dire la vérité». Cette très ancienne formule par laquelle les conteuses entament traditionnellement leur récit est totalement réfutée par Catherine Gaillard. La jeune conteuse franco-suisse part, elle, du principe contraire. «C’est vrai que le rôle du conteur n’est pas de dire la vérité, reconnaît-elle. Et pourtant il la dit. Pas d’une façon directement en relation avec notre quotidien. Mais à travers cette sagesse populaire, universelle, qui parle à tout le monde, parce qu’on est tous pétri de la même pâte». Invitée par la Maison des cultures du monde (Paris) à se produire au Liban, au Théâtre Monnot (ce soir à 20h30), Catherine Gaillard va y présenter des Contes du Léman . «C’est un ensemble de petites histoires qui se passent dans la région de Genève, autour du lac. Sous cette surface tranquille se cachent quelques légendes, quelques secrets, des êtres étranges... On avait un peu perdu la trace de ces contes. J’ai donc reconstitué ces bribes. Je les ai complétées en puisant ailleurs, notamment dans les traditions orales de ma région d’origine la Bretagne, n’étant Suissesse que depuis mon mariage, il y a vingt ans». Visage ouvert, élocution claire, limpide, voix bien placée, Catherine Gaillard a tous les atouts d’une bonne conteuse. En plus d’une prédisposition naturelle, presque chronique, à narrer des histoires. Volubile, la jeune femme se raconte, spontanément, avec force détails mais qui, dans ses phrases à l’enchaînement fluide, avec son intonation à la fois calme et dynamique, donnent une tournure de récit au propos le plus banal. «Petite je racontais déjà des histoires. J’habitais dans une cité ouvrière, où à la fin des années soixante tout le monde n’avait pas la télévision. Nous en avions une à la maison. À l’époque, on y passait des séries très populaires comme Jacquou Le Croquant, Thierry La Fronde, etc. Je les regardais, et le lendemain j’allais les raconter à mes copains à la récréation. J’avais une facilité de la parole, j’aimais parler, raconter les choses à ma manière. Mon frère, qui est très rationnel, était toujours sidéré par ma façon de narrer un événement qui survenait dans la famille, ou entre nous. Il me disait toujours : “Tu te racontes des histoires”. Aujourd’hui, il me dit: “Mais c’est incroyable que tu aies réussi à en faire un métier”». En fait, pour autant que cela ait été sa vocation, Catherine Gaillard a mis du temps avant de trouver sa place de conteuse. Au départ, elle s’était destinée au professorat. «J’ai failli entamer des études de littérature, mais à l’idée de passer le restant de ma vie de nouveau à l’école, j’ai changé d’avis. Je me suis alors embarquée pour un voyage un peu initiatique et spirituel en Inde. Et là j’ai rencontré mon mari, avec qui je suis rentrée directement à Genève. J’ai d’abord travaillé dans un laboratoire de développement de photos. Puis avec mon mari nous avons ouvert un centre de yoga. Et c’est par pur hasard, à l’incitation d’une association de parents dont je faisais partie et qui m’a chargée d’animer un groupe de parents-enfants, que j’ai proposé, presque inconsciemment, de leur raconter des histoires». À partir de là, les dés sont jetés. Stages de formation. Concours de conte. Qu’elle remporte haut la main. Elle passe alors au niveau professionnel, se produit un peu partout sur scène. Elle y raconte, toujours avec la même émotion qui fait vibrer ses mots, des histoires tirées du répertoire traditionnel, mais aussi parfois des récits de vie. Des histoires recueillies ou imaginées par Catherine Gaillard, et qui racontent ces moments extraordinaires qui émaillent les destins les plus ordinaires. C’est cela finalement la formule magique du conte. Zéna ZALZAL
«Plus je vous dirai, plus je vous mentirai. Je ne suis pas ici pour vous dire la vérité». Cette très ancienne formule par laquelle les conteuses entament traditionnellement leur récit est totalement réfutée par Catherine Gaillard. La jeune conteuse franco-suisse part, elle, du principe contraire. «C’est vrai que le rôle du conteur n’est pas de dire la vérité,...