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Actualités - CHRONOLOGIE

Le chef de l’État tend la main au groupe de Kornet Chehwane(photo)

Le député Nassib Lahoud a mis en évidence hier la volonté du président de la République, Émile Lahoud, de recevoir au palais de Baabda une délégation du groupe de Kornet Chehwane, et par conséquent de rétablir le dialogue avec l’opposition, dialogue interrompu en août 2001 suite à la détermination du chef de l’État de ne pas sanctionner les auteurs de la ratonnade devant le Palais de justice. M. Lahoud, qui s’était rendu à midi au palais de Baabda où il a eu un entretien d’une heure et demie avec le chef de l’État, a tenu à 17h une conférence de presse conjointe avec le député Pierre Gemayel, le député-élu Gabriel Murr et l’ancien président de la République, Amine Gemayel, à Sin el-Fil. Le député du Metn, dont c’était la première visite à Baabda depuis les législatives de l’an 2000, a assuré au cours de sa conférence de presse que la motivation principale de sa visite au palais présidentiel était de faire taire les mauvaises langues selon lesquelles la campagne électorale était dirigée contre le président de la République. « Nous avons tenu à défendre la neutralité de la présidence de la République au cours de cette bataille, même si certains ont tenté de l’y entraîner », a-t-il indiqué. Une position qu’il a de nouveau exprimée devant le général Émile Lahoud au cours de leur entretien. M. Lahoud a affirmé qu’il avait par ailleurs attiré l’attention du chef de l’État sur le fait que la partielle du Metn avait « réussi à ramener certaines forces politiques importantes dans le processus électoral et au sein de la vie politique », en l’occurrence le Parti national libéral, les Forces libanaises et le Courant aouniste. « Il s’agit là d’un acquis d’envergure nationale pour l’État, lequel doit faire un geste positif en direction de ces forces qui se sont réinsérées dans la vie politique après dix ans de boycottage. Il est temps de tourner définitivement la page de la guerre, d’effectuer un geste positif en direction du général Michel Aoun et de. Samir Geagea, de mettre fin aux immixtions au sein des partis politiques et de tourner la page des événements du 7 août dernier », a poursuivi M. Lahoud. Annonçant sa disposition à établir un dialogue avec le président de la République sur tous les dossiers qui posent problème, il a indiqué qu’il transmettra à ses alliés du groupe de Kornet Chehwane la volonté du chef de l’État de les rencontrer. De son côté, le président Lahoud a précisé à cette occasion que « sa position était demeurée inchangée depuis le début des élections, en faveur de la primauté de la loi et des textes à caractère légal, les seuls à constituer un critère valable dans le cadre de l’opération électorale ». Il a également mis l’accent sur « la nécessité de donner la priorité à l’intérêt national et d’unifier les rangs en vue des prochaines échéances ». Selon des sources proches du palais présidentiel, les deux hommes ont également évoqué les circonstances de l’annonce des résultats, la découverte du double décompte de l’urne de Kaakour et le flottement au niveau des résultats, le général Lahoud mettant l’accent sur le fait que c’est finalement « la loi qui tranchera et qu’il n’interférera pas dans le travail de la haute commission de comptabilisation des voix, même s’il souhaite que toute cette affaire soit réglée au plus vite ». Il aurait également dit que, « quels que soient les résultats, l’État est tenu de les annoncer en fonction des mécanismes prévus par la loi », mettant l’accent sur « la nécessité de préserver la stabilité du pays au plan de la sécurité et de garder un discours politique rationnel et modéré ». Aucun doute possible Dans sa conférence de presse à son bureau de Sin el-Fil, le député Nassib Lahoud a en outre assuré que la victoire était revenue à Gabriel Murr, exhibant, preuve à l’appui, le premier rapport de la haute commission de comptabilisation des voix rendu public dans la nuit de dimanche à lundi, qui inclut l’urne de Hemlaya dans le décompte et donne 34 894 voix au candidat de l’opposition et 34 891 à Mme Myrna Murr Aboucharaf. Ce rapport est signé par les membres de la commission (MM. Samir Akiki, Mansour Daou et Myrna Majdalani) et a été envoyé au ministère de l’Intérieur, selon MM. Lahoud et Pierre Gemayel. « Il s’agit des résultats officiels, qui nous ont été communiqués cette nuit-là (au siège du caza du Metn à Jdeidé) par le président de la commission, le juge Élias Abou Nassif, à Pierre Gemayel et à moi-même », a-t-il indiqué. Et de raconter : « Dans la nuit de dimanche à lundi, M. Pierre Gemayel et moi-même avons été au Sérail de Jdeidé, où se trouvait Gabriel Murr avec certains de ses partisans. Nous attendions la fin de la réunion de la haute commission de comptabilisation des voix et la parution du rapport. Une fois celui-ci terminé, les juges se sont dirigés vers le bureau du caïmacam du Metn et M. Gemayel et moi les avons suivis. À notre entrée dans la pièce se trouvaient les juges réunis avec M. Michel Murr d’un côté, et de l’autre le ministre Sebouh Hovnanian et le député Émile Émile Lahoud, lesquels étaient trop loin pour suivre la conversation entre M. Murr et les magistrats. Michel Murr était en train d’émettre des réserves devant les juges quant à leur façon de traiter les résultats. Lorsqu’il a terminé, j’ai demandé à M. Abou Nassif s’il avait fini son travail et son rapport. Il a répondu par l’affirmative. Je l’ai aussitôt prié de nous tenir au courant des résultats. » Lesquels donnent la victoire à Gabriel Murr par 3 voix d’écart. « J’ai aussitôt demandé à M. Abou Nassif si ces résultats étaient officiels, et il a encore répondu par l’affirmative », a-t-il ajouté. M. Lahoud réfute donc la version selon laquelle le président de la commission aurait donné deux résultats, l’un comptant l’urne de Hemlaya et l’autre non. En d’autres termes, et sans équivoque, Gabriel Murr est bel et bien le député-élu du Metn, conformément à l’article 60 de la loi électorale selon lequel c’est la haute commission qui annonce les résultats, selon Nassib Lahoud. Et de noter que « même si l’on adopte la version du ministre de l’Intérieur, Élias Murr, qui fait fi de l’urne de Hemlaya mais révèle une erreur sur la comptabilisation des voix à Kaakour, Gabriel Murr reste vainqueur. Nous ne comprenons pas comment certaines parties continuent à semer le doute au sujet des résultats ». Et si la haute commission doit se réunir de nouveau, ce ne doit être, selon lui, que « pour consacrer les résultats du premier rapport ». Éviter le recours à la rue L’ancien président Amine Gemayel a, pour sa part, estimé que l’importance de la partielle réside « dans la participation de certaines forces politiques au projet de l’État pour la première depuis l’accord de Taëf ». « Ces courants attendent toujours une réponse de l’État pour savoir s’il est enfin prêt à les accueillir en son sein dans le cadre d’un projet de reconstruction. (...) Les réactions favorables chez certaines parties musulmanes prouvent que le Metn n’est qu’une des nombreuses étapes sur le chemin de la réconciliation nationale », a affirmé M. Gemayel, faisant part de « sa crainte d’une nouvelle tentative de frapper cette réconciliation en hésitant » à annoncer la victoire de Gabriel Murr. « Nous ne devons pas mener le pays au suicide pour des intérêts égoïstes », a-t-il souligné, assurant la victoire du candidat de l’opposition. « Une victoire que nous offrons à tout le Liban, à la réconciliation, à l’entente nationale et aux institutions », a-t-il ajouté. « L’élection est terminée. Mais nous avons plusieurs remarques à faire ». Et le président Gemayel d’évoquer « les pressions directes effectuées par les Forces de sécurité intérieure et de hauts fonctionnaires ». « Par respect pour le principe d’État de droit, il faudrait former une commission pour enquêter sur tous les abus commis durant le processus électoral », notamment sur le scandale de l’isoloir, a-t-il noté. Appelant enfin l’État à tirer profit de cette victoire de l’opposition, M. Gemayel a mis en garde contre davantage d’atermoiements des différentes parties concernées, ce qui pourrait aboutir à une effervescence de la rue. « S’il faut absolument s’en remettre à la rue, que ce soit pour la réconciliation. Une manifestation d’un des deux camps en amènerait une autre, plus nombreuse numériquement. Il vaut mieux que chacun assume ses responsabilités pour surmonter la crise, plutôt que de laisser la rue arbitrer le débat », a conclu M. Gemayel, d’un ton conciliant. M.H.G.
Le député Nassib Lahoud a mis en évidence hier la volonté du président de la République, Émile Lahoud, de recevoir au palais de Baabda une délégation du groupe de Kornet Chehwane, et par conséquent de rétablir le dialogue avec l’opposition, dialogue interrompu en août 2001 suite à la détermination du chef de l’État de ne pas sanctionner les auteurs de la ratonnade...