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CONCERT L’Orchestre symphonique national libanais et Isabel Bayrakdarian en l’église Saint-Joseph (USJ) : le bel canto en grande pompe(photo)

Un programme somptueux où l’art lyrique déploie toute sa pompe à travers la voix de la soprano Isabel Bayrakdarian, en droite ligne du Canada et lauréate du premier prix Placido Domingo «Opéralia» 2000, accompagnée d’un chœur et de l’Orchestre symphonique national libanais placé sous l’énergique houlette de Harout Fazlian. Au menu des pages déclinant chatoyances orchestrales et colorature d’un chant magnifique avec des arias de Rossini, Verdi et Dvorak. Premières mesures vives et alertes d’une Italienne à Alger de Rossini où la drôlerie de la commedia dell’arte est mise en musique. Ouverture donc — l’une des plus célèbres de Rossini — animée dès le début mais habitée aussi par le sentiment d’un drame latent. Succède à cela un délicieux allegro où le jeu des bois est particulièrement séduisant. Toujours de Rossini, une brillante aria du premier acte de Semiramis, cette reine de Babylone qui eut plus de quarante ans d’un règne glorieux. Isabel Bayrakdarian, dans une magnifique robe d’un rouge sombre pailletté, les épaules nues couvertes d’une écharpe du même ton et les cheveux noirs relevés en un petit catogan juste au-dessus de la nuque, a séduit l’auditoire avec ce «brillant rayon d’espoir» (bel raggio lusinghier), une mélodie suave et fluide, éminemment dans l’inspiration rossinienne. Suit le célèbre Va pensiero avec orchestre et chœur de Nabucco de Verdi qui est devenu l’un des airs les plus populaires du répertoire lyrique et fut un authentique chant de ralliement pour les Italiens épris de liberté et d’autonomie. Retour à Rossini avec La Dame du Lac d’après un conte — poème de Sir Walter Scott. Tante affeti (tant de sentiments mêlés en même temps) est l’air qui a rencontré le plus de succès depuis la création de cette œuvre (toujours controversée) et que chante avec beaucoup de force et d’émotion contenue la cantatrice Isabel Bayrakdarian. Après l’entracte, place à l’ouverture majestueuse et inquiétante de La force du destin de Verdi où les élans du cœur et les égarements de la vie ont des accents mélodramatiques sur un livret absolument extravagant. Atmosphère plus douce et magique avec le Chant à la lune, chant d’amour à la fois chaste et émouvant tiré de La Roussalka de Dvorak et que restitue Isabel Bayrakdarian (cette fois-ci dans une superbe robe longue noire au bustier généreusement décolleté et garni de guipures) dans une exceptionnelle limpidité avec une voix extraordinairement ductile. Mesures prestement enlevées et marquées de Verdi avec le Vedi le vosche du Trovatore où chœur et orchestre donnent une ampleur passionnée d’un opéra à la verve extrême et à la nature fougueuse. Et l’on clôt ce concert belcantiste avec l’espièglerie de Rosine chantant ce brillant et ravissant Una voce poco fa (j’ai entendu une voix) considéré – et à très juste titre – comme un véritable tour de force et un véritable «trébuchoir» pour soprano et dont triomphe avec éclat et maestria Isabel Bayrakdarian sous les applaudissements nourris d’un public non seulement envoûté mais littéralement électrisé. Edgar DAVIDIAN
Un programme somptueux où l’art lyrique déploie toute sa pompe à travers la voix de la soprano Isabel Bayrakdarian, en droite ligne du Canada et lauréate du premier prix Placido Domingo «Opéralia» 2000, accompagnée d’un chœur et de l’Orchestre symphonique national libanais placé sous l’énergique houlette de Harout Fazlian. Au menu des pages déclinant chatoyances...