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Actualités - OPINION

Bkerké lassé, écœuré même, par les turpitudes de la campagne

Trop c’est trop. Ce linge sale qu’on déballe en public, au lieu de le laver en famille, alors que justement famille(s) il y a. Comme on peut le lire par ailleurs, les visiteurs de Bkerké témoignent du fort agacement, de l’écœurement même, qu’éprouve le patriarche Sfeir au vu, et à l’entendu, des vitupérations électorales des uns ou des autres. Le prélat souligne que ces accrochages, déplacés, affaiblissent un pays déjà exsangue économiquement. Et secouent une région, le Metn, qui s’en passerait volontiers. Le bras de fer est d’autant plus préjudiciable, pense Mgr Sfeir, qu’il porte la division au sein des foyers, étant donné que l’exemple des césures extrêmes est donné par des candidats qui procèdent d’un même cercle. D’une même famille, organique ou sociopolitique. Avec des séquelles de haine, des retombées ultérieures qui risquent d’être durables. Le patriarche récuse pour sa part toute guerre des deux roses. Il veut, confie-t-il, s’efforcer jusqu’à la dernière minute d’arracher aux protagonistes un accord de compromis. Et il a donné des instructions dans ce sens à Mgr Youssef Béchara, évêque de la région et animateur, comme on sait, de la Rencontre de Kornet Chehwane. En d’autres termes, Bkerké plaide encore, alors que les dés semblent lancés, pour un candidat d’entente. Et de transition. Qui pourrait être, parce que c’est la voie la plus facile comme la plus logique, le neveu du Dr Moukheiber, Ghassan, dont le mandat bien entendu ne serait que de deux ans et demi. Une solution à l’amiable qui s’inscrit dans le prolongement d’une solide tradition libanaise. En effet, lorsqu’un parlementaire disparaît, il est de coutume de laisser l’un de ses proches le remplacer pour le restant de son mandat. Par pure décence ou respect du mort. Sans que cela n’engage à rien par rapport aux élections générales à venir. Mgr Sfeir se dit indisposé par le climat ambiant, marqué par les propos exagérément pugnaces tenus par les uns ou par les autres. Il répète que les épreuves socioéconomiques du pays auraient dû favoriser le modérantisme et l’entente. D’autant qu’il est dérisoire de prétendre préparer dès à présent le terrain pour les échéances de l’an 2005, car beaucoup de bouleversements peuvent encore survenir. Par ailleurs, selon ses visiteurs, Mgr Sfeir ne partage pas du tout l’avis de ceux qui pensent que tout ce qui se passe au Metn doit passer obligatoirement par le crible maronite. C’est-à-dire qu’à son avis, la communauté qu’il dirige sur le plan spirituel ne doit pas faire sienne une bataille, du reste partielle, qui porte sur un siège réservé aux grecs-orthodoxes. Le rôle des maronites, estime Bkerké, doit se limiter à des offres de bons offices de conciliation. Pour unir et non pour diviser. Ce thème de distinction, ou de rappel, est mis en évidence dans le communiqué publié par Mgr Béchara. Qui précise qu’il n’est pas partie prenante au conflit et qu’il observe une stricte neutralité dans la bataille. Une façon du reste de tenter de sauver les meubles. Car après l’empoignade, il faudra redoubler d’efforts pour recoller les morceaux au sein de Kornet Chehwane. Tout comme pour éviter que les clivages au Metn ne deviennent irréparables. Afin que le dialogue avec le pouvoir puisse reprendre. Sereinement. Philippe ABI-AKL
Trop c’est trop. Ce linge sale qu’on déballe en public, au lieu de le laver en famille, alors que justement famille(s) il y a. Comme on peut le lire par ailleurs, les visiteurs de Bkerké témoignent du fort agacement, de l’écœurement même, qu’éprouve le patriarche Sfeir au vu, et à l’entendu, des vitupérations électorales des uns ou des autres. Le prélat souligne...