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Actualités - OPINION

Un test qui cristallise beaucoup de tensions internes

Pour partielle qu’elle soit, l’élection du Metn impulse des secousses à tous les mécanismes, ou presque, de l’automate politique local. La figure emblématique du Dr Albert Moukheiber, dont le siège est à pourvoir, mérite d’ailleurs que sa succession revête une dimension nationale. Un symbole s’en va et l’opposition n’oublie pas ce qu’elle lui doit. Elle en fait donc une bataille de principe. National. Ce qui implique une orientation de thèmes et d’activité qui déborde largement les frontières du district. En base d’une stratégie de judo conçue dans une optique de « à qui perd gagne ». Des résultats du round dominical dépend en effet l’attitude qu’il faudra adopter lors des législatives générales. C’est-à-dire, en clair, que selon les scores enregistrés, l’opposition s’acheminerait soit vers une reprise du mot d’ordre de boycottage des urnes. Soit, au contraire, pour une participation unanime, sans francs-tireurs ni dissidents, au processus électoral. Pour simplifier encore plus le tableau, disons que si le camp loyaliste devait enregistrer une victoire écrasante, la tendance serait de recomposer l’unité boudeuse de 1992. Si par contre la différence de voix s’avérait minime, et si a fortiori l’opposition l’emportait, alors en 2005 ce serait le rush à l’Est sur les bureaux de vote. Mais sans aller aussi loin, déjà la partielle affecte le microclimat politique et altère des équations ou des rapports de force qui semblaient stables. L’opposition, il faut bien le dire, se retrouve face à des contradictions internes laborieusement replâtrées par Bkerké. Kornet Chehwane et divers autres courants à l’Est (ou ailleurs) ont beau soutenir qu’ils ne sont pas affectés par les retombées du match, il est évident qu’ils n’en sortent ni grandis ni renforcés. Il en va tout à fait de même, d’ailleurs, pour les loyalistes. Tant il est vrai qu’en famille, et en vase clos, il est justement impossible d’éviter les effets pervers du phénomène des vases communicants. Il y a de la rumba dans l’air, comme le chante Souchon. Sauf que cet air, joué à contretemps, met mal à l’aise les danseurs en piste. Et leur cause parfois des sueurs froides : où aller, comment évoluer si les alliances générées de part et d’autre par Taëf devaient voler en éclats ? Une sourde inquiétude que renforce, est-il besoin de le souligner, le virage sur l’aile qu’amorcent certains repentis, échos précieux du souverainisme implantés à l’Ouest, qui se rapprochent maintenant des décideurs. En tout cas, il ne sera pas facile de gommer du jour au lendemain les stigmates des blessures que se sont mutuellement porté ces derniers jours des membres éminents de Kornet Chehwane. Mais bien entendu, dans un tel cas de pathologie, le mieux reste de s’en tenir à la méthode Coué. Qu’adopte d’enthousiasme l’un des piliers de la Rencontre pour qui, dès lundi matin, la page des zizanies sera tournée. Le groupe devant même, à son avis, sortir encore plus uni de la tourmente. Dans la mesure où les dérapages lui auront fait comprendre la nécessité de peaufiner son code de conduite. Cette personnalité explique que la Rencontre est certes formée de courants d’opinions multiples et nuancées. Mais que c’est cela même qui en fait la force en définitive. Car les principes essentiels, les constantes nationales restent le ciment (bkerkisé, précisons-le) de cette formation. Qui est plus qu’un club et moins qu’un parti. Ce qui explique d’ailleurs que dans la partielle du Metn, la Rencontre s’est retrouvée entre deux chaises. Sans pouvoir se désintéresser de l’événement ni, en revanche, s’entendre pour présenter son propre candidat. C’est ce que certains membres n’hésitent pas à critiquer eux-mêmes. En relevant que sans cohésion interne, il est inutile de prétendre au titre de force politique. Et qu’on ne saurait non plus s’arroger le droit de parler au nom de la rue quand on s’abstient de vouloir la représenter au niveau des affaires publiques. Ces mêmes personnalités ajoutent que si la Rencontre s’est trouvée désemparée à la première occasion, pour une simple partielle, il y a fort à parier qu’elle se disloquera lors d’échéances plus importantes, comme les prochaines législatives générales. Ils réclament donc un examen de conscience d’urgence et une correction fondamentale de trajectoire, comme de statut. Toujours est-il qu’occasionnellement, ce sont les loyalistes non concernés qui profitent de la phase présente. Dans ce sens que la partielle permet aux lahoudistes et aux haririens, fraîchement rabibochés, d’accentuer leur rapprochement. Ainsi, le président du Conseil confie à qui veut l’entendre qu’après l’échec des conciliations, qu’il regrette, il se tient aux côtés de M. Michel Murr. Comme quoi, la roue tourne. À l’avantage de ceux qui se tiennent du bon côté du manche et savent patienter. À l’image de l’ancien ministre de l’Intérieur, à qui beaucoup prédisent un retour personnel accéléré à son ancien vedettariat. Actuellement légué, ou délégué, à ses enfants. Philippe ABI-AKL
Pour partielle qu’elle soit, l’élection du Metn impulse des secousses à tous les mécanismes, ou presque, de l’automate politique local. La figure emblématique du Dr Albert Moukheiber, dont le siège est à pourvoir, mérite d’ailleurs que sa succession revête une dimension nationale. Un symbole s’en va et l’opposition n’oublie pas ce qu’elle lui doit. Elle en fait...