Partielle du Metn - « Un baptême du feu pour Kornet Chehwane », selon Tuéni La bataille médiatique fait rage

À quarante-huit heures du scrutin partiel dans le Metn, les candidats au siège grec-orthodoxe laissé vacant par le décès d’Albert Moukheiber sont toujours quatre : Mme Myrna Murr Aboucharaf, présidente de la Fédération des municipalités du Metn, appuyée – à son corps défendant dit-elle – par les pouvoirs publics, tout en se disant indépendante, M. Gabriel Murr, son rival direct, appuyé par un large éventail de forces, partis et courants d’opposition, M. Ghassan Moukheiber, qui se réclame d’une « opposition démocratique » telle qu’incarnée par Albert Moukheiber et qui est appuyé, principalement, par le Bloc national, et enfin M. Samir Choueiri, un outsider marginal. L’élection partielle du Metn est-elle une bataille entre le camp loyaliste et l’opposition ? C’est autour de la réponse à cette question que tournait hier la bataille médiatique qui a fait rage hier. Pour M. Gabriel Murr, qui se trouvait pour une conférence de presse aux côtés de son principal allié, Nassib Lahoud, au siège du Mouvement du renouveau démocratique, « l’élection est une étape politique importante sur la voie de la souveraineté, de la réforme et du changement » (Voir ci-dessous). Toutefois, le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr, a insisté hier soir, dans un entretien télévisé, sur le fait que la bataille du Metn revêt la dimension non d’une bataille entre camps politiques opposés, mais d’un règlement de compte familial entre deux frères (lire par ailleurs). Deux de ces personnalités ont pris position, hier. À partir de Bkerké, M. Gebrane Tuéni, qui avait fait acte de candidature dans l’espoir de réunir autour de sa personne un consensus entre les deux camps en présence, a déclaré : « Je suis venu annoncer officiellement à Sa Béatitude mon retrait de la campagne du Metn ». M. Tuéni a ajouté qu’il aurait toujours souhaité, dans l’absolu, que la bataille du Metn n’ait pas lieu et que l’accord se fasse sur la candidature de M. Ghassan Moukheiber qui est « porteur d’un projet politique sérieux ». « Avec lui, l’opposition aurait ainsi pu conserver le siège d’Albert Moukheiber (...) Nous sommes déçus, comme l’est le patriarche, de toutes ces divisions », a ajouté M. Tuéni. Toutefois, le PDG d’an-Nahar a relativisé les divergences qui sont apparues au sein des Assises de Kornet Chehwane, à l’occasion de la partielle du Metn. « On ne peut pas dire qu’il existe une cassure. C’est une sorte de baptême du feu qui va nous mûrir... » Pour sa part, M. Ghassan Moukheiber a publié un communiqué annonçant qu’il livrera bataille « jusqu’au bout » et démentant les rumeurs propagées sur un possible retrait. « Nous respectons quand même tout effort de conciliation », a ajouté M. Moukheiber, tout en refusant l’idée qu’un compromis se fera à ses dépens. Ainsi, M. Moukheiber a nié que le Amid du BN, Carlos Eddé, tente de le persuader de se retirer de la course, mais a signalé que des rumeurs font état d’un possible retrait de M. Gabriel Murr. Par ailleurs, M. Moukheiber a insisté sur le fait que « nul ne peut nous faire de la surenchère en matière d’opposition » et a répété certains des articles de son credo politique, tel le départ du Liban de l’armée syrienne. De son côté, « dans l’impossibilité d’appuyer le tandem Gemayel-Aoun », qui appuie la candidature de M. Murr, M. Walid Joumblatt a décidé hier d’apporter son appui à M. Moukheiber. Signalons pour finir que M. Paul Gemayel a affirmé, dans une conférence de presse, qu’il se tient aux côtés de M. Pakradouni dans son appui à Mme Myrna Murr, et qu’un meeting d’appui à Mme Murr est organisé aujourd’hui par le parti arménien Tachnag dans le stade de Bourj-Hammoud.