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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-USA - Des diplomates européens sceptiques au sujet des accusations américaines Le Hezbollah toujours dans le collimateur de Washington

Le Hezbollah reste plus que jamais dans le collimateur de la campagne antiterroriste des États-Unis, quoique des diplomates à Beyrouth aient jugé hier globalement peu crédible le nouveau train d’accusations portées à Washington contre le parti intégriste. Le Hezbollah s’est défendu de représenter une menace pour les Américains à domicile, après avoir été mis en cause dans le rapport annuel sur le terrorisme publié mardi par le département d’État américain. « L’Administration américaine nous adresse de temps en temps des accusations sans fondement, affirmant que le Hezbollah constitue un danger potentiel pour le territoire américain », a répliqué le parti intégriste dans un communiqué en réponse au rapport intitulé « Les données du terrorisme mondial 2001 ». Le Hezbollah « nie en bloc ces accusations », critiquant au contraire les États-Unis « qui appuient les actions criminelles d’Israël contre le peuple palestinien ». Le 20 mai, le sénateur démocrate Bob Graham, président de la commission du Renseignement du Sénat, avait déclaré que des groupes islamistes autres qu’el-Qaëda pourraient commettre une attaque terroriste contre les États-Unis dans les années à venir, citant nommément le Hezbollah. Le rapport du département d’État met notamment en cause la Syrie, qu’il accuse de « double jeu », en prétendant participer à la lutte antiterroriste internationale et en soutenant en même temps des mouvements comme le Hezbollah. Un diplomate européen, interrogé par l’AFP, a remarqué hier que « le Hezbollah, au plus fort de la guerre du Liban, ne s’en est pas pris aux intérêts américains hors du Proche-Orient ». « Pourquoi le ferait-il aujourd’hui sachant qu’il donnerait un prétexte en or à Washington ?», s’est-il demandé. Lundi, citant des responsables américains, la chaîne de télévision américaine ABC a affirmé qu’une rencontre secrète et sans précédent avait réuni fin mars au Liban des responsables d’el-Qaëda, du Hamas et du Hezbollah pour préparer de nouvelles attaques contre les États-Unis, la Grande-Bretagne ou d’autres objectifs. Le Hezbollah et le Hamas, mouvement radical islamiste palestinien, ne se cachent pas de collaborer face à Israël. En revanche, une rencontre à trois avec el-Qaëda serait une première. Selon un diplomate européen, interrogé hier par l’AFP, « avant le 11 septembre, il était douteux que le Hezbollah, soutenu par un Iran hostile au pouvoir des talibans en Afghanistan, s’associe à el-Qaëda, fondé par un sunnite saoudien qui a collaboré avec les Américains autrefois. Après le 11 septembre, c’est encore moins imaginable ». Un autre diplomate européen a affirmé que « sur la base des informations dont disposent des pays occidentaux, aucune réunion de ce genre ne s’est tenue » et que les accusations diffusées par ABC « reflètent une psychose ou un amalgame ».
Le Hezbollah reste plus que jamais dans le collimateur de la campagne antiterroriste des États-Unis, quoique des diplomates à Beyrouth aient jugé hier globalement peu crédible le nouveau train d’accusations portées à Washington contre le parti intégriste. Le Hezbollah s’est défendu de représenter une menace pour les Américains à domicile, après avoir été mis en cause...