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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Irani - Le jeune ingénieur inhumé en « martyr » Addoum promet une enquête intense, rapide et transparente

C’est au milieu d’une très vive émotion que se sont déroulées, hier, en l’église Mar Takla, à Hazmieh, les obsèques de Ramzi Irani, l’ingénieur de 36 ans, responsable de la section estudiantine des Forces libanaises à l’Université libanaise, disparu voilà une vingtaine de jours et retrouvé mort dans le coffre de sa voiture lundi à Beyrouth, tué de deux balles de revolver. Galvanisés par la présence de Sethrida Geagea, les camarades de l’ingénieur supplicié ont crié leur douleur et leur fidélité aux principes pour lesquels il est mort, selon eux, en « martyr ». L’enquête ouverte au sujet de cette affaire a pris un nouveau départ, hier, à l’issue d’une réunion du comité spécial créé à cette fin par le Conseil central de sécurité et comprenant des représentants de tous les services de sécurité ( le brigadier Jean Salloum, de la Sûreté générale, le colonel Charles Ata, de la Sûreté de l’État, le commandant Samir Chéhadé, des FSI, et le colonel Imad Kaakour, des Renseignements généraux), en présence du procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, et du chef de la brigade criminelle, le général Ibrahim Jabbour. « Tout indique, a dit M. Addoum en fin de réunion, que nous allons pouvoir avancer ». Le magistrat a « promis » que les enquêteurs travailleront sans relâche, aussi vite que possible, et qu’ils ne négligeront aucun détail, jusqu’à ce que l’affaire soit éclaircie. Un point quotidien des travaux sera fait, a-t-il dit. M. Addoum a admis que les enquêteurs travaillent sur plusieurs hypothèses à la fois, ajoutant que ce ne sont pas les hypothèses mais les résultats qui comptent. « L’enquête, a précisé M. Addoum, sera entourée du plus grand secret, mais aucune conclusion n’en restera secrète. » Le chef de la brigade criminelle, le général Ibrahim Jabbour, qui préside personnellement la commission d’enquête dans cette affaire, a reçu hier du procureur général près la cour d’appel de Beyrouth, Joseph Maamari, le rapport du médecin légiste qui a examiné le cadavre et celui des services anthropométriques qui ont examiné son véhicule, dans le coffre duquel le cadavre a été retrouvé. On rappelle que, dans leur impatience à pénétrer à l’intérieur du véhicule, les policiers ont brisé la fenêtre du côté du conducteur, où les services anthropométriques auraient pu relever des empreintes précieuses pour l’enquête. On sait que des motifs politiques ont été avancés pour expliquer la disparition et la liquidation de Ramzi Irani. Mais une autre hypothèse, au moins, existe aussi, qui l’attribue à un règlement de comptes personnel. « Plusieurs personnes ont été interrogées dans cette affaire, a précisé M. Addoum aux journalistes, et pourraient l’être à nouveau, avant que le dossier ne soit confié au juge d’instruction. Je vous demande de ne pas sauter aux conclusions chaque fois qu’un témoin sera convoqué pour audition. » Au sujet du véhicule dans lequel le corps de Ramzi Irani a été retrouvé, le procureur a insisté sur le fait qu’il n’a pas été retrouvé à l’endroit où un appel téléphonique anonyme l’avait signalé d’abord. Et que l’endroit auquel il a été localisé, par la suite, ne correspond pas à l’endroit initial évoqué. Il reste, toutefois, qu’une simple déduction suffit pour comprendre que le véhicule a certainement été garé dans un endroit couvert, avant d’être conduit dans le secteur où il a été repéré, un fait qui ressort de la minceur de la couche de poussière qui le recouvrait. Du reste, l’odeur pestilentielle qui s’en dégageait exclut totalement qu’il ait pu être garé longtemps à l’endroit où il a été trouvé. Sur un autre plan, le procureur Addoum ne s’est pas privé de faire le lien entre la découverte du corps de Ramzi Irani et l’attentat contre Jihad Jibril, le fils d’Ahmed Jibril ( FPLP-CG), déchiqueté par l’explosion d’une charge explosive placée sous le siège de son véhicule. « On peut penser que l’on cherche à déstabiliser le pays, en créant des incidents sécuritaires, a-t-il dit, mais il est possible, aussi, qu’on ait voulu profiter de la confusion pour brouiller les pistes ». Anticipant sur les conclusions de l’enquête, les partisans du courant Forces libanaises et les proches de l’ingénieur disparu ont manifesté dans plusieurs sections de l’Université libanaise, ainsi qu’à l’Usek, à Balamand, au NDU et à La Sagesse, pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un assassinat politique. Bécharré, village natal de Samir Geagea, a observé une journée de grève générale. Le bâtonnier de Beyrouth a eu des mots très sévères pour les responsables de la sécurité. Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, qui suit de très près la progression de l’enquête au sujet de la disparition et de la liquidation de Ramzi Irani, a reçu hier le procureur général près la Cour de cassation Adnane Addoum et le directeur général de la Sûreté de l’État, le général Édouard Mansour, qui lui ont fait des rapports sur l’état de la question. Le chef de l’État a insisté pour que soient élargis les champs des deux enquêtes ouvertes, le même jour, dans les affaires Irani et Jibril, dans l’espoir que leurs auteurs seront identifiés et châtiés.
C’est au milieu d’une très vive émotion que se sont déroulées, hier, en l’église Mar Takla, à Hazmieh, les obsèques de Ramzi Irani, l’ingénieur de 36 ans, responsable de la section estudiantine des Forces libanaises à l’Université libanaise, disparu voilà une vingtaine de jours et retrouvé mort dans le coffre de sa voiture lundi à Beyrouth, tué de deux balles de...