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Actualités - OPINION

Vie politique - Pas de changement ministériel imminent Karamé se prépare à tout hasard

Malgré les troubles, ou même à cause d’eux, les loyalistes soutiennent qu’il n’est pas question de changer l’équipe ministérielle pour le moment. Mais les opposants fourbissent leurs armes, si on peut utiliser ce terme sans paraître parler de corde dans la maison d’un pendu. Dans l’optique du Mondial de foot, le premier à donner le coup d’envoi du match virtuel est M. Omar Karamé. Qui fait une rentrée printanière remarquée, sur les ondes hertziennes. Il y reprend avec force l’idée ancienne d’un congrès national, jusque-là étouffée par ses bons amis taëfistes, qui barbotent joyeusement dans les allées du pouvoir. L’ancien président du Conseil, qui se verrait volontiers retourner au Sérail, s’appuie manifestement dans son ébauche de campagne sur l’opposition cataloguée (car il y en a d’officieuses). C’est-à-dire principalement sur Kornet Chehwane, et partant sur Bkerké. Tout comme ce courant oriental, le leader nordiste soutient aujourd’hui qu’il faut amender le système dont il fut jadis, il y a dix ans, le deuxième fleuron sunnite après M. Sélim Hoss. Nonobstant l’inversion historique du thème de l’intangibilité constitutionnelle, passé après Taëf d’Est en Ouest, M. Karamé réclame une refonte en profondeur de la loi fondamentale. Il veut une réconciliation nationale véritable, consacrée par la mise sur pied d’un cabinet d’entente englobant tous les courants politiques du pays sans exception. Ou, plus exactement, sans exclusive. On croirait entendre un prêche patriarcal axé sur la nécessité de mettre un terme aux injustices, aux marginalisations qui dynamisent fortement le mouvement d’émigration de forces vives dont souffre le pays. M. Karamé demande aussi que l’on abolisse pour de bon la formule parallèle dite de la troïka. Il affirme que l’État ne doit avoir qu’une seule tête. La question de savoir laquelle au juste ne se poserait sans doute que si M. Karamé retournait aux affaires. C’est du moins ce que persiflent dans les salons les loyalistes de tous bords, dont M. Karamé réalise ainsi une unité inespérée. En effet, l’on entend les lahoudistes, les berriyistes et les haririens jurer leurs grands dieux que la situation est sous contrôle. Ce qui est du reste exact, du moins sur le plan politique, car le sécuritaire c’est visiblement autre chose. En outre, nuance de taille, le susdit contrôle ne leur appartient pas vraiment. Ces partisans du pouvoir en place, tout en reconnaissant qu’il existe des failles dans les textes institutionnels, soutiennent avec un admirable aplomb qu’on est en train d’y remédier. Par la pratique. C’est-à-dire, expliquent-ils, qu’à chaque crise entre les dirigeants on trouve un moyen d’améliorer les choses. Pour qu’en définitive, les rapports entre les présidents se retrouvent solidement assainis et qu’enfin, il leur soit loisible de gouverner. Mais au bout de combien de temps, combien de secousses faudra-t-il et qu’en coûtera-t-il à un Trésor exsangue? Aussi, certains ministres avouent mezza voce qu’il ne serait sans doute pas mauvais de changer de cabinet, du moment que nul ne peut nier l’existence d’un malaise permanent au sein du pouvoir. Mais ces mêmes cadres, qui ont pu rencontrer récemment MM. Abdel-Halim Khaddam et Ghazi Kanaan, se hâtent d’ajouter qu’une crise ministérielle reste strictement prohibée pour le moment. Par les décideurs. Dès lors, concluent-ils, les dirigeants doivent faire montre de sagesse, au plein sens du terme. En se résignant à vivre une cohabitation harmonisée, pour que l’opinion cesse de leur en vouloir. Surtout à un moment où elle a d’autres soucis en tête. Le tableau politique reste en tout cas grisâtre. C’est ce que laisse entendre M. Walid Joumblatt, qui avoue se trouver embarrassé, entre deux chaises en quelque sorte, à cause de la participation de son bloc parlementaire à un gouvernement de bric et de broc. Il ajoute que cette représentation n’est plus que formelle et que cela lui insupporte. Pour reconnaître enfin, en toute franchise, que la décision de se retirer du gouvernement nécessite des circonstances propices, c’est-à-dire différentes. C’est à un tel changement de données qu’œuvre désormais pour sa part M. Omar Karamé. Il multiplie, en marge de ses déclarations, les contacts préparatoires avec les forces politiques présentes sur le terrain. En assistant notamment à des agapes politiques données par M. Farès Boueiz à Zouk. Et en reprenant langue sous peu avec un autre ancien de Taëf, M. Hussein Husseini. P.A-A.
Malgré les troubles, ou même à cause d’eux, les loyalistes soutiennent qu’il n’est pas question de changer l’équipe ministérielle pour le moment. Mais les opposants fourbissent leurs armes, si on peut utiliser ce terme sans paraître parler de corde dans la maison d’un pendu. Dans l’optique du Mondial de foot, le premier à donner le coup d’envoi du match virtuel est...