Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Vie politique - L’identité du prochain grand électeur demeure inconnue La bataille présidentielle ne commencera pas de sitôt

D’aucuns parmi les observateurs politiques sont persuadés que la bataille de l’élection présidentielle a déjà commencé. Ils en veulent pour preuve le conflit né de l’affaire de la privatisation du téléphone cellulaire, et qui oppose actuellement le chef de l’État et le Premier ministre, MM. Émile Lahoud et Rafic Hariri. Mais la réalité est tout autre. En effet, le président Lahoud doit encore rester au pouvoir pendant deux ans et quelques mois, et il est sans doute prématuré d’envisager sa succession. Pour cause : il est évident que d’ici là, l’identité du grand électeur local, régional ou international est susceptible de changer. Faire état, dans ce contexte, de caisses noires destinées à financer un éventuel renouvellement du mandat Lahoud est tout à fait invraisemblable. Faut-il rappeler en effet que le facteur argent n’a jamais joué un grand rôle au Liban, du moins au niveau de l’élection présidentielle ? Ce sont plutôt les influences régionales et internationales qui sont généralement déterminantes à cet égard. Depuis 1976, c’est Damas qui joue le rôle principal à ce niveau, exception faite de 1982. De fait, l’élection de Béchir et d’Amine Gemayel à la première magistrature de l’État avait été pour l’essentiel le fruit d’une décision israélienne. À partir de 1990, c’est la Syrie qui, de nouveau, a eu la haute main sur toutes les affaires du pays, y compris sur l’élection du président de la République. D’où la victoire d’Élias Hraoui – dont le mandat fut renouvelé pour trois ans avec la bénédiction de son homologue syrien Hafez el-Assad – puis celle du général Émile Lahoud qui, à l’époque, avait en outre bénéficié d’un vaste appui populaire. Quid à présent d’une hypothétique prorogation du mandat présidentiel ? Outre le fait qu’il est encore prématuré d’envisager une telle option, la thèse selon laquelle le président Lahoud pencherait pour un remaniement ministériel à cette fin est complètement ridicule. Selon cette même thèse, il serait question d’un changement ou d’un remaniement ministériel qui serait initié par le chef de l’État, et qui permettrait à ce dernier d’obtenir l’approbation d’un projet de loi visant à amender la Constitution de manière à autoriser le renvouvellement du mandat présidentiel. De telles supputations relèvent de la fiction, d’autant plus qu’on ignore les conjonctures locales, régionales et internationales qui prévaudront alors. Ce sont elles qui décideront en fin de compte de la prorogation ou non du mandat Lahoud. En tout état de cause, les sources informées, qui critiquent la tendance à amplifier les litiges au sein du pouvoir, affirment qu’il vaut mieux s’atteler au règlement de la crise socio-économique plutot que de perdre son temps en conjectures. De toute manière, à la lumière des circonstances locales et régionales actuelles, il est exclu que le président Lahoud change de Premier ministre. Aux deux responsables de l’Exécutif de trouver par conséquent le mécanisme adéquat en vue de règlementer les relations entre les présidences de la République et du Conseil. Sinon, c’est tout le Liban qui serait condamné à payer le prix de leurs querelles incessantes. Émile KHOURY
D’aucuns parmi les observateurs politiques sont persuadés que la bataille de l’élection présidentielle a déjà commencé. Ils en veulent pour preuve le conflit né de l’affaire de la privatisation du téléphone cellulaire, et qui oppose actuellement le chef de l’État et le Premier ministre, MM. Émile Lahoud et Rafic Hariri. Mais la réalité est tout autre. En effet, le...