Séminaire - Les ressources humaines dans le domaine hôtelier à l’AUT de Halate Le secteur touristique peut absorber 2 700 emplois par an

L’American University of Technology (établissement d’enseignement supérieur technique situé à Halate) a organisé hier un séminaire sur le développement des ressources humaines dans le secteur hôtelier. Ce séminaire a regroupé des représentants de 17 établisements hôteliers et de restauration, opérant aussi bien au Liban qu’à l’étranger, qui ont exposé aux étudiants de l’AUT la politique en ressources humaines suivies par chaque institution afin de les aider à se forger une idée claire de la réalité du marché du travail dans le domaine hôtelier et de la restauration. Une exposition ainsi que des tables rondes ont été organisées dans le but de permettre aux professeurs et aux étudiants de l’AUT de débattre avec les professionnels de sujets divers, tels que l’éthique professionnelle, le marketing, la pratique du franchising, les standards modernes d’hygiène ou la technologie de l’information appliquée au secteur hôtelier. Le coup d’envoi de cette journée de contact avec le marché du travail a été donné hier matin, en présence du ministre du Travail Ali Kanso, des députés Nehmétallah Abi Nasr et Farid el-Khazen, de l’ancien député Nadim Salem, du président du syndicat des propriétaires d’hôtels, Pierre Achkar, et du président du syndicat des restaurants, des cafés et des pâtisseries, Dory Daccache. Prenant la parole au cours de la cérémonie d’ouverture des travaux du séminaire, M. Achkar a mis l’accent sur la nécessité de favoriser l’essor touristique du Liban. « Comment serait-il possible de développer le secteur touristique au Liban lorsqu’une course en taxi entre Beyrouth et Tripoli coûte à 100 dollars, alors que le prix d’un billet d’avion Beyrouth-New York est de 500 dollars ? », s’est interrogé M. Achkar. De son côté, le ministre du Travail a indiqué que le secteur touristique au Liban peut absorber 2 700 emplois par an, à en croire une récente étude statistique, alors que le nombre de diplômés par an dans ce secteur ne dépasse pas la barre de 1 500 diplômés. « Près de 40 pour cent des diplômés quittent le pays », a souligné M. Kanso, qui a qui a évoqué le fossé séparant les besoins réels du marché des spécialisations enseignées dans les établissements techniques. « Il est nécessaire de réviser l’enseignement et la formation assurés par nos universités et nos instituts dans ce domaine, à la lumière des besoins du marché, a notamment déclaré le ministre du Travail. Très souvent, nous avons besoin sur le marché du travail de spécialistes que nous ne trouvons pas et parallèlement, les universités au Liban assurent des spécialisations dont le marché du travail n’a pas besoin. Cela explique, en partie, le chômage dans certains secteurs ». Évoquant la politique touristique qui devrait être adoptée par le Liban, M. Kanso a relevé que les touristes ne recherchent plus aujourd’hui une seule destination mais préfèrent plutôt choisir un circuit englobant plusieurs pays. « Cette réalité devrait dicter nos relations touristiques avec la Jordanie, la Syrie, l’Égypte et d’autres pays arabes », a-t-il affirmé. M. Abi Nasr a soulevé, quant à lui, le problème de la concurrence de la main-d’œuvre étrangère, soulignant que l’État devrait imposer de fortes taxes aux étrangers travaillant au Liban.