Communautés - Bkerké dénonce la « vantardise » des services de sécurité Les évêques maronites : Les tiraillements entre responsables inspirent « le dégoût »(photo)

Le Conseil des évêques maronites s’est déclaré satisfait hier de la trêve intervenue entre les pôles du pouvoir au sujet de l’avenir du téléphone cellulaire, tout en estimant que l’absence de mécanisme constitutionnel de régulation des différends qui opposent périodiquement les principaux dirigeants était à l’origine du problème et que les Libanais étaient « dégoûtés » de cette situation. Réunis hier à Bkerké sous l’égide du patriarche, Mgr Nasrallah Sfeir, les évêques s’en sont également pris aux services de sécurité, dont ils ont dénoncé les manifestations de « vantardise », alors même qu’ils s’abstiennent de faire la lumière sur des incidents tels que la disparition du responsable estudiantin FL Ramzy Irani. « Le début de solution trouvé aux tiraillements entre les tenants du pouvoir a tranquillisé quelque peu les esprits inquiets », note un communiqué publié à l’issue de la réunion. « Cela n’empêche cependant pas de relever que ces tiraillements n’auraient pas lieu d’être si les protagonistes n’avaient d’autres soucis que de servir l’intérêt général, comme ils l’affirment eux-mêmes », ajoute le communiqué. « En fait, et comme il a été parfois suggéré allusivement ou même franchement, ce sont les intérêts particuliers de certains d’entre eux qui provoquent ces tiraillements, ce qui explique que l’on soit dégoûté de la situation en l’absence de tout mécanisme de régulation constitutionnel » des différends, souligne le texte. « La situation au plan de la sécurité, à propos de laquelle les responsables concernés font souvent preuve de vantardise, a connu ces jours derniers des atteintes successives, parmi lesquelles la disparition, en plein jour, de Ramzy Irani », poursuivent les évêques maronites. « Il ne suffit pas que les services de sécurité nient la présence chez eux de M. Irani. Il faudrait aussi qu’ils fassent la lumière sur sa disparition », soulignent-ils. Le communiqué appelle d’autre part à une « solution rapide » au problème des fonctionnaires qui protestent contre le projet d’instauration du système des contractuels dans les services publics. Enfin, tout en se félicitant de la fin du siège de la basilique de la Nativité (à Bethléem), les évêques maronites ont exprimé leur inquiétude à l’égard des derniers développements du conflit israélo-arabe. « Ce qu’on entend actuellement sur la possibilité d’une annulation de ce qui avait été précédemment décidé n’est guère rassurant », estime le communiqué, dans une allusion aux accords signés entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre du processus de paix.