Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

PLACE DE L’ÉTOILE - La décentralisation et l’abstention électorale au menu des réunions des parlementaires francophones Berry : « Israël se comporte comme un État américain dispensé de l’application des résolutions de l’Onu »

Un an après la réunion du 8 juillet 2001 à Québec, la commission des affaires parlementaires (CAP) de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) s’est réunie hier à Beyrouth. Ainsi que l’avaient préconisé Salah Honein à Luxembourg puis Nabil de Freige à Québec, à la demande du président de la section libanaise de l’APF, Samir Azar. Concrètement, les parlementaires de douze pays membres de la planète francophone ont adopté, après que le président de la Chambre Nabih Berry eut inauguré la séance à 10h30, l’ordre du jour, ainsi que le compte rendu et le relevé de décisions de la réunion de l’an dernier. Le député de Jezzine Samir Azar a pris le relais, commençant par rappeler qu’à chaque fois que les Libanais ont essayé d’occulter l’institution parlementaire, ils ont « connu la division et la ruine ». Et soulignant que le Parlement « s’approprie, en plus chez nous, le rôle de (gardien) l’unité nationale, de sauvegarde, de la diversité et de l’équilibre multiconfessionnel, lesquels caractérisent ce qu’on appelle le modèle libanais ». Samir Azar inscrit ensuite le timing de la réunion dans l’actualité. Il souligne d’abord que le Liban ne peut que se réjouir du rejet « presque unanime » du racisme et de l’extrémisme en France, de cette victoire qui devrait redonner aux pays francophones « leur rôle de porteurs du flambeau de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, ainsi que des idées libérales et humaines » préconisées, entre autres, par Voltaire, Hugo et Montesquieu. Il évoque ensuite Israël, qui « continue d’occuper une partie de nos territoires à Chebaa, pour amener le Liban à négocier sur la base de la résolution 242 de l’Onu et pour le forcer à partager ses eaux, en le contraignant à renoncer à l’application de la résolution 194 de l’Onu qui confirme le droit au retour des réfugiés palestiniens au Liban depuis 1948 ». Affirmant ensuite que, même en dehors de l’ordre du jour, « il serait peut-être utile de méditer sur le sort des peuples rejetés et opprimés » en Palestine, devant « un monde presque désintéressé, spectateur ». Le ministre de la Culture chargé de la francophonie, Ghassan Salamé, s’est ensuite adressé à l’ensemble des parlementaires, en les remerciant d’avoir triplement honoré, par leur présence, le Liban. Ils honorent « un pays qui a réussi à rétablir la paix civile en son sein », un pays qui continue à afficher un volontarisme protéiforme. Ils honorent « cette longue tradition démocratique et parlementaire » dont le Liban s’enorgueillit. Et ils honorent enfin le pays qui sera, les 18, 19 et 20 octobre prochains, l’hôte du IXe sommet de la francophonie. Et après avoir garanti à son auditoire que, « contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres pays », l’Assemblée parlementaire de la francophonie sera « dignement et substantiellement » présente au cours des assises de ce sommet, Ghassan Salamé a rappelé que ce n’était « certainement pas le Liban qui a voulu ou demandé » le report de la réunion biennale, qu’il était prêt à recevoir le sommet en 2001, et qu’il « le sera encore plus, avec un enthousiasme aussi intact, en 2002 ». C’était enfin au tour du n° 2 de l’État de prendre la parole. Qui a indiqué que la réunion des parlementaires francophones « confirme » que le sommet de la francophonie se tiendra bien à Beyrouth. Il s’est arrêté ensuite sur trois des principaux ordres du jour, estimant, par exemple, que la décentralisation allait accélérer le débat sur la loi éponyme au Liban. « Une loi à laquelle j’appelle depuis longtemps », a-t-il insisté. Il a également évoqué le cumul des mandats et le phénomène de l’abstention électorale, soulignant que la confirmation de la confiance en l’État « commence par la plus large participation possible des citoyens dans tout ce qui fait la vie publique ». Nabih Berry a ensuite rappelé que cette réunion se tenait alors que la situation proche-orientale est de plus en plus délicate « à cause des agressions sauvages du gouvernement israélien ». Qui a, a souligné le chef du Parlement, accru ses attaques au lendemain même de l’adoption de l’initiative de paix par le sommet arabe de Beyrouth. « Israël a foulé aux pieds l’essence des valeurs démocratiques en retenant prisonnier Marwan Barghouti, élu par le peuple », a-t-il ajouté, appelant les parlementaires francophones à exercer de solides pressions sur Israël pour la libération de ce dernier. Et pour mettre un terme au terrorisme d’État appliqué par Israël (« qui se comporte comme un État américain dispensé de l’application des résolutions internationales »), et forcer ce dernier à souscrire aux principes de la légalité internationale et des droits de l’homme. Il a mis ensuite en garde l’Europe contre les retombées de la réalité palestinienne sur le Vieux Continent: « Sharon fait tout pour réaliser le transfert des Palestiniens, c’est-à-dire les pousser à l’exil en contrepartie du “rapatriement” d’un million de colons à partir de l’Europe ». Pour finalement demander aux gouvernements des pays francophones, représentés par leurs députés ou leurs sénateurs, de prendre les sanctions les plus sévères à l’encontre d’Israël, « si (ce dernier) continue ses opérations militaires contre le peuple palestinien et contre le Liban et la Syrie ». La parole a ensuite été donnée au député de Baabda, Salah Honein, qui a souligné d’entrée que « le conflit d’aujourd’hui n’est plus entre les États-Unis et la Russie, mais entre ceux qui adoptent le terrorisme et ceux qui le refusent ». Selon lui, les indispensables moyens pour contrer et éradiquer ce terrorisme ne peuvent être restreints au militaire, « mais doivent englober le politique comme les principes de justice ». Et pour mettre un terme à ce qui ne peut « que mener à bien plus de destruction – notamment des principes de justice, de dialogue, de cohérence et de tolérance », il est impératif, pour Salah Honein, que toutes les forces libres et démocratiques « se conjuguent pour juguler et anéantir le terrorisme sous toutes ses formes, sans hypocrisie aucune, en utilisant et appliquant les mêmes normes partout, et pour tous ». Il souligne ensuite que les États-Unis ne sont pas les seules victimes du terrorisme, que leur manière de lutter contre celui-ci « devrait être acceptée et adoptée, fondamentalement, par tous ceux qui en ont souffert ou tous ceux qui défendent les valeurs humaines ». Sauf qu’il s’est demandé si Washington a réellement lutté contre le terrorisme depuis cinquante ans, s’interrogeant sur « l’appui inconditionnel des États-Unis à la politique israélienne d’épuration ethnique », sur leur « appui à l’invasion israélienne du Liban qui a coûté la vie à des milliers de Libanais », ou sur la mort de 500 000 enfants irakiens. Saluant enfin l’initiative « courageuse et juste » des parlementaires belges – le gel des relations diplomatiques avec Israël –, « qui devrait être suivie, en premier et surtout, par les pays arabes avant d’être prise en exemple par toutes les démocraties du monde libre ». Notons enfin qu’à l’ordre du jour des réunions d’aujourd’hui mercredi, figurent, entre autres, le bilan du programme Pardoc (Programme d’appui à la restructuration des services documentaires des Parlements du Sud) et la présentation du programme qui lui succède ainsi que le phénomène de l’abstention électorale. L’intervention de son rapporteur, le sénateur français Guy Penne, sera lue par Salah Honein : le parlementaire français ayant déclaré forfait pour « raisons personnelles ».
Un an après la réunion du 8 juillet 2001 à Québec, la commission des affaires parlementaires (CAP) de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) s’est réunie hier à Beyrouth. Ainsi que l’avaient préconisé Salah Honein à Luxembourg puis Nabil de Freige à Québec, à la demande du président de la section libanaise de l’APF, Samir Azar. Concrètement, les...