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Actualités - INTERVIEWS

Michel Aoun : Une nouvelle politique américaine exigera le retrait total syrien

PARIS, d’Élie Masboungi Au cours d’une rencontre avec des correspondants étrangers accrédités en France, le général Michel Aoun a révélé qu’un projet de loi sur la politique US à l’égard du Liban et de la Syrie est actuellement présenté au Congrès américain et que ce projet a déjà été parrainé par 58 congressmen et 17 sénateurs. Selon l’ancien président du Conseil, ce document définit une nouvelle position américaine et invite notamment Damas à retirer ses troupes de l’ensemble du territoire libanais, soulignant que l’intégrité territoriale du Liban, le recouvrement de la souveraineté libanaise et le rétablissement de l’indépendance du pays représentent un intérêt vital pour Washington. Cette nouvelle attitude américaine insisterait, si le projet était approuvé par le Congrès, sur des négociations bilatérales libano-israéliennes et libano-syriennes pour le règlement des conflits entre ces pays et l’État hébreu. Le général Aoun, qui s’adressait aux journalistes au Cape (Maison de Radio France) à l’invitation de l’Association de la presse étrangère, a évoqué surtout la situation au Moyen-Orient et les perspectives d’avenir dans cette région conséquemment à l’attentat du 11 septembre. Pour le chef de l’opposition libanaise, la lutte contre le terrorisme est la conséquence de l’interaction entre la «“realpolitik” et l’obscurantisme religieux, les deux étant responsables de la culture de la mort». Il est urgent, a-t-il poursuivi, de briser ce cercle infernal et cela ne peut être que le résultat d’une politique fondée sur le droit et la justice. Toujours à propos du terrorisme, le conférencier a accusé des régimes dictatoriaux d’en être les responsables. En regardant de près la carte du terrorisme, a-t-il expliqué, on se rend à l’évidence que celui-ci a pris naissance à l’ombre de régimes dictatoriaux et parfois même dans des pays riches, les cadres des mouvements intégristes étant souvent issus de familles aisées qui connaissent bien l’Occident. Lutter contre le terrorisme, a encore dit le général Aoun, c’est d’abord dissuader ces régimes et les contraindre à se plier aux normes du droit et de la démocratie. Il a poursuivi : « Les derniers événements ont montré qu’à leur endroit, une politique de compromis finit par avoir des effets dévastateurs ». Évoquant les défis de la société arabe, il a estimé qu’il s’agit en fait d’une quadruple crise, politique, culturelle, économique et identitaire qui empêche le monde arabe de relever le défi de la modernité et le pousse vers l’obscurantisme religieux comme échappatoire. Il a plaidé enfin en faveur d’une politique dans la région et le monde qui se baserait sur une action de démilitarisation, de démocratisation et de développement. À l’heure des questions-réponses, le général Aoun a souligné la gravité de la situation au Liban, notamment sur les plans politique, économique et social. Il a estimé que la fin de l’emprise syrienne sur le Liban marquerait le retour de ce pays sur la scène mondiale. Sur le maintien en détention de M. Samir Geagea, M. Aoun a estimé que celui-ci devrait bénéficier de l’amnistie que se sont octroyée les chefs des diverses milices lorsqu’elles sont parvenues au pouvoir. Enfin, au sujet des élections partielles du Metn-Nord, il a réitéré sa préférence pour M. Gabriel Murr « en raison de son engagement en faveur des libertés ».
PARIS, d’Élie Masboungi Au cours d’une rencontre avec des correspondants étrangers accrédités en France, le général Michel Aoun a révélé qu’un projet de loi sur la politique US à l’égard du Liban et de la Syrie est actuellement présenté au Congrès américain et que ce projet a déjà été parrainé par 58 congressmen et 17 sénateurs. Selon l’ancien président...