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L’Europe doit augmenter ses investissements en matière de défense

La mobilisation antiterroriste mondiale qui a suivi les attentats du 11 septembre a entraîné une coopération sans précédent entre les États-Unis et l’Europe, mais celle-ci doit faire plus en matière de défense sous peine de voir s’élargir le fossé avec Washington, selon l’IISS. « La persistance de faibles investissements européens en matière de défense et une importante augmentation de ceux consentis par les États-Unis laissent augurer du maintien, voire même de l’élargissement, du fossé entre les États-Unis et l’Europe en matière de capacités » opérationnelles, estime l’IISS. L’IISS note également que les attentats du 11 septembre ont « renforcé l’importance stratégique de la Turquie, à la fois comme puissance essentielle dans l’environnement turbulent de l’Asie centrale et comme exemple réussi d’État musulman laïque ». Selon l’IISS, « la différence d’appréciation de la menace terroriste » en Europe et aux États-Unis est un « sérieux problème », susceptible de contrarier les relations transatlantiques. « Plusieurs facteurs peuvent entraîner un assouplissement de la posture antiterroriste européenne, note le rapport. Notamment le fait que les États-Unis, pas l’Europe, sont la cible principale d’el-Qaëda ». Pourtant, met-il en garde, « à mesure que le territoire américain devient moins vulnérable du fait de solides mesures de sécurité intérieure, les terroristes pourraient trouver que l’Europe constitue une cible plus facile ». D’un point de vue stratégique, « la leçon (du 11 septembre) est que les Européens doivent prendre en charge leur propre sécurité mais que globalement, ils resteront dépendants de la puissance américaine », indique l’IISS. Les pays européens, poursuit le rapport, « ont admis qu’ils compromettront leur sécurité s’ils ne peuvent empêcher leurs voisins et (les pays qui se trouvent) en périphérie de l’Europe de basculer dans la misère et l’anarchie ». L’élargissement de l’Union européenne pourrait être affecté ou retardé par « l’immigration clandestine, la criminalité transfrontalière et des lacunes en matière de coopération sur la sécurité », observe ainsi l’IISS. En revanche, ajoute-t-il, les perspectives d’élargissement de l’Otan « sont devenues plus concrètes l’an dernier ». Mais une organisation rassemblant 26 pays – et non plus 19 comme aujourd’hui – « exigera une plus grande efficacité » et un processus de prise de décision renforcé. Dans ce contexte, souligne le rapport, « il serait logique de confier au secrétaire général (de l’Otan) de nouveaux pouvoirs pour parvenir plus rapidement à un consensus sur une opération militaire ». Le prochain sommet de l’Otan, prévu en novembre à Prague, « devra dès lors répondre non seulement à des questions relatives à l’élargissement, mais aussi à d’autres, cruciales, de transformation » de l’Alliance atlantique, est-il noté. Concernant les budgets militaires européens, l’IISS souligne qu’ils « n’ont montré en 2001 aucun signe de croissance significative ». « Des carences clairement identifiées persistent dans des domaines-clefs : le transport aérien et maritime, le ravitaillement en vol, les munitions de précision, le commandement et le contrôle, les communications et le renseignement. » « Seul le Royaume-Uni, insiste l’IISS, investit dans la recherche militaire, le développement et les acquisitions de matériel à des niveaux comparables (proportionnellement) à ceux des États-Unis. »
La mobilisation antiterroriste mondiale qui a suivi les attentats du 11 septembre a entraîné une coopération sans précédent entre les États-Unis et l’Europe, mais celle-ci doit faire plus en matière de défense sous peine de voir s’élargir le fossé avec Washington, selon l’IISS. « La persistance de faibles investissements européens en matière de défense et une...