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La campagne afghane a débouché sur un intérêt régional durable de l’Occident

La campagne qui a chassé les talibans du pouvoir en Afghanistan a débouché sur un intérêt stratégique durable des pays occidentaux pour l’Asie centrale, selon le rapport annuel de l’Institut international d’études stratégiques (IISS). Mais les aspirations régionales en ont été aussi compliquées, non seulement pour des pays directement intéressés comme la Russie, l’Iran ou la Turquie, mais aussi pour le Pakistan, l’Inde, la Chine, le Japon et certaines nations d’Asie du Sud-Est. L’étude qui couvre une période de 12 mois à partir d’avril 2001, souligne que l’Asie centrale est devenue précieuse pour les États-Unis et leurs alliés dans la lutte contre le terrorisme islamiste. « Depuis le 11 septembre, les pays d’Asie centrale sont en droit de profiter de relations plus directes avec les États-Unis en matière de sécurité ». « Cela, en revanche, les éloigne de la Russie et leur permet de mettre au point des politiques étrangères et de sécurité plus affirmées », ajoute l’institut londonien. Au mois d’avril de cette année, les États-Unis disposaient d’une présence militaire au Tadjikistan, en Ouzbékistan et au Kirghizstan avec des rumeurs de déploiement dans l’avenir au Kazakhstan. L’IISS estime que les États-Unis devraient cimenter encore davantage leur influence en Asie centrale par le biais d’une aide bilatérale accrue et des institutions financières internationales. Cette implication des États-Unis « pourrait avoir un effet catalyseur sur l’investissement privé, en particulier au Kazakhstan riche en pétrole et en gaz », selon l’étude. Les investissements américains pourraient toutefois y être soumis à la condition que le pays n’exporte pas son pétrole via l’Iran et opte à la place pour le nouveau pipeline Bakou-Ceyhan qui contourne la Russie, ajoute l’étude. Elle note que les principaux défis à l’engagement des occidentaux en Asie centrale sont « les dysfonctionnements économiques, la corruption (liée en particulier au commerce de la drogue), des systèmes politiques non libéraux, une infrastructure primitive et la faiblesse des institutions ». Malgré cela, l’Occident devrait continuer à fournir une aide importante à la région pour qu’elle reste hostile au terrorisme et puisse accueillir d’éventuelles autres opérations militaires occidentales. En dépit de l’éviction des talibans, la menace que représentent des groupes extrémistes musulmans n’a pas disparu, avertit l’IISS. L’institut montre du doigt l’Ouzbékistan et son Mouvement islamique d’Ouzbékistan (IMU). « Le dirigeant de l’IMU, Juma Namangani, a peut-être été tué en Afghanistan à la fin de l’année 2001 et les camps de l’IMU ont été au moins en partie détruits par la campagne militaire américaine. Mais le risque d’émergence de nouveaux groupes reste élevé », dit l’étude. Elle note aussi que le trafic de drogue finance les groupes islamistes qui « prolifèrent en Asie centrale ». Le rapport dénonce également le Hezb-ut-Tahrir, un groupe mis hors la loi partout sauf au Turkménistan. Le mouvement est passé dans la clandestinité, mais ses militants sont en augmentation dans les régions frontalières du Kazakhstan et du Kirghizstan, dit le rapport. En Asie, l’IISS estime d’une manière générale qu’« on est parvenu à une plus grande cohérence stratégique en un an » et qu’après une période de négligence, les États-Unis ont notablement accru leur présence en Asie du Sud-Est. « Le 11 septembre et l’ouverture économique de la Chine ont apporté une prime à l’engagement international et à la coopération régionale dans la plupart des capitales d’Asie », selon l’IISS.
La campagne qui a chassé les talibans du pouvoir en Afghanistan a débouché sur un intérêt stratégique durable des pays occidentaux pour l’Asie centrale, selon le rapport annuel de l’Institut international d’études stratégiques (IISS). Mais les aspirations régionales en ont été aussi compliquées, non seulement pour des pays directement intéressés comme la Russie,...