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Actualités - CHRONOLOGIE

PAYS-BAS - L’issue du scrutin législatif du 15 mai prochain reste incertaine La campagne électorale ne reprendra pas

La campagne électorale, suspendue après l’assassinat du leader populiste Pim Fortuyn, ne reprendra pas aux Pays-Bas où la plus grande incertitude demeure sur l’issue du scrutin du 15 mai prochain. Les dirigeants des principaux partis politiques ont décidé vendredi soir de ne pas reprendre les réunions et les meetings qui avait été interrompus lundi dernier après l’assassinat de Pim Fortuyn. Cette décision met fin à un débat qui s’était engagé dans le monde politique sur une reprise « modeste » du débat à quelques jours du scrutin. Samedi matin, les principaux journaux titraient sur les « adieux massifs » de la population à Fortuyn. Des milliers de personnes se sont rassemblées vendredi à Rotterdam le long du cortège funéraire qui a traversé la ville depuis le pont Erasme, le plus grand de la ville, jusqu’à la cathédrale. Dans une démonstration d’unité d’autant plus impressionnante que Pim Fortuyn avait été de son vivant un personnage très controversé, les principaux leaders politiques, dont le Premier ministre travailliste Wim Kok, ont assisté à une cérémonie religieuse à sa mémoire. « Les réactions à la mort de Fortuyn constituent un message que tout le monde politique de La Haye doit prendre en compte, a déclaré M. Kok à la télévision. Il nous faut regagner vote par vote la confiance qui a été ébranlée ». Pim Fortuyn, un professeur de sociologie flamboyant et charismatique, qui affichait ouvertement son homosexualité, n’appartenait pas au sérail politique des Pays-Bas. Nouveau venu dans la classe politique, il avait fait de l’arrêt de l’immigration et de la lutte contre la délinquance l’axe central de son message électoral. En l’absence de sondages, suspendus en même temps que la campagne électorale, il est impossible de prendre une mesure exacte de l’opinion. Selon le journal de centre-gauche NRC Handelsblad, qui a mené mercredi dernier sa propre enquête d’opinion, le soutien au parti de Fortuyn, la Liste Pim Fortuyn (LPF), serait en recul. D’autres commentateurs estiment au contraire que l’émotion soulevée aux Pays-Bas par l’assassinat de Fortuyn pourrait non seulement porter la LPF au Parlement, ce qui était de toute façon attendu, mais en faire le premier parti de la Chambre basse lors des élections de mercredi. Un institut de sondage a recommencé samedi ses enquêtes et devrait être en mesure de publier ses résultats aujourd’hui après-midi. Une victoire massive du parti de Fortuyn, qui n’est actuellement même pas représenté au Parlement, constituerait un nouveau séisme politique pour un pays qui s’est longtemps vanté de ses vertus de tolérance et de son aptitude au compromis multipartite. La situation serait d’autant plus paradoxale que la LPF, formé il y a tout juste trois mois, n’a ni histoire, ni enracinement géographique, ni cadres expérimentés, et que son programme est réduit à la plus simple expression. Un seul de ses membres, Jim Janssen Van Raay, n° 3 de la liste, et transfuge du parti démocrate-chrétien CDA, a une expérience parlementaire. Depuis la mort de Fortuyn, le parti est agité de soubresauts et de luttes internes, selon la presse néerlandaise. Décapité, inexpérimenté, désuni, il aurait sans doute les plus grandes difficultés à gouverner, même encadré dans une coalition.
La campagne électorale, suspendue après l’assassinat du leader populiste Pim Fortuyn, ne reprendra pas aux Pays-Bas où la plus grande incertitude demeure sur l’issue du scrutin du 15 mai prochain. Les dirigeants des principaux partis politiques ont décidé vendredi soir de ne pas reprendre les réunions et les meetings qui avait été interrompus lundi dernier après...