Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

Ravalement - La mutation de Help Lebanon Une priorité : redonner une âme à la ville, puis au pays(PHOTOS)

Tout a commencé en 1979. Help Lebanon, avec pour figure centrale Liliane Tyan, se donne pour mission de lutter contre la misère et la douleur ambiantes. Au fil des ans, 23 000 enfants seront pris en charge au cours des vacances scolaires et 5 000 placés, le mois d’août, dans des familles françaises. Six dispensaires dentaires ; des centaines de bourses scolaires ; un centre de psychothérapie ; des points de distribution d’aliments pour les familles déplacées de la guerre… la liste est longue. Avec la fin des hostilités, en 1992, les donations étrangères aux œuvres de bienfaisance allant directement aux institutions étatiques, Help observe une pause. Se cherche. En 1996, un projet de pont routier considéré comme un désastre urbain fera office de déclic. En effet, le projet du viaduc reliant le pont Fouad Chéhab à l’avenue Charles Malek, condamnant la place Tabaris et plusieurs artères latérales, fait planer une menace d’asphyxie sur Achrafié. Help participe, en force, au mouvement revendicatif qui exprime son opposition au plan. Celui-ci est finalement révisé. Dès lors, se forment les idées : balayer le spectacle désolant laissé par la guerre, effacer les outrages du temps, nettoyer les murets drapés de graffitis, protéger un environnement agressé, en donnant un coup de «neuf» aux façades décrépies. C’est l’étendard nouveau que dresse l’association caritative qui change d’activités. Financées par des supporters de taille (MM. Antoine Wakim, Raymond Audi, Henri Tyan et Élias Nahas), Liliane Tyan et une équipe d’architectes, d’urbanistes et de décorateurs bénévoles (Jean Neemeh, Barbar Kallab, Imad Abou-Nasr et Gina Succar) investissent la colline de Beyrouth. L’aventure commence. Place Tabaris, avenue Charles Malek, rue du Liban, Abdel Wahab, Daraj el-Fan, rue Shéhadé, rue Bustros, Atchinak. Mais aussi rue Gouraud où M. Gérard Léonard, député de la Lorraine et ancien président de la commission France-Liban, ainsi que M. Serge Vinçon, sénateur de la région du Cher, assurent les capitaux nécessaires au ravalement des façades. Côté Verdun, des travaux sont entrepris avec l’aide de MM. Mohammed Zein et Ali Ahmad. En bref, quelque 800 façades sont remises à neuf. «Les habitants du quartier déboursent 70 % du montant des travaux ; les sponsors 30%. La peinture est garantie six à dix ans», indique Mme Tyan qui souligne également que «les coûts pour le plus grand immeuble n’excèdent pas les 10 000 dollars». Pour garder un peu de beauté, il faut aussi lutter contre la misère. Les quartiers populaires sont donc ciblés. En janvier 2002, Help Lebanon s’attaque à Karm el-Zeitoun où le spectacle est frappant de laideur. Le béton qui consume la colline se dresse dans un chaos grisâtre absolu. Là il ne suffit pas d’un «coup de net» pour dissiper la grisaille. Il faut beaucoup de couleurs pour effacer un paysage urbain dégradé. Les sponsors financent alors les coups de palette de Gina Succar, artiste peintre spécialiste du trompe-l’œil. Cent quarante constructions empilées comme des nids d’oiseaux. La population regarde alors le bleu s’enrouler autour des façades où arbres, arcades, fenêtres et autres détails dialoguent en secret. Le chapitre Karm el-Zeitoun n’est toutefois pas clos. Restent 32 immeubles à iriser d’une certaine gaieté. Dans ce pays que l’homme exploite, souille et lamine sans fin, Help Lebanon est happé dans une spirale irrépressible. À son avis, balayer les stigmates du temps, bannir la laideur est devenu indispensable pour préserver l’environnement et sensibiliser la société, réduite à l’apathie, face aux drames écologiques. Il serait illusoire, selon Help Lebanon, d’attendre des solutions miraculeuses de la municipalité qui n’a pas vraiment les moyens administratifs ou autres de lutter pour l’esthétique. Quelles sont maintenant les prochaines étapes ? On croit comprendre qu’un projet est en cours avec l’aide de Khalil Fattal, pour l’entrée Est de Beyrouth. Le combat devrait peu à peu s’étaler sur 10 452 km2… May MAKAREM
Tout a commencé en 1979. Help Lebanon, avec pour figure centrale Liliane Tyan, se donne pour mission de lutter contre la misère et la douleur ambiantes. Au fil des ans, 23 000 enfants seront pris en charge au cours des vacances scolaires et 5 000 placés, le mois d’août, dans des familles françaises. Six dispensaires dentaires ; des centaines de bourses scolaires ; un centre de...