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Actualités - OPINION

La querelle des sans-souci

Dans la vie, chaque pays savoure les problèmes qu’il peut. Aux grandes nations, les grands tracas ; aux petits bleds, les petites mesquineries. À partir de là, quelle chance inouïe que d’être libanais en 2002 ! Pas de chicane, comme en France, entre Démocratie et Lepenocratie. Ici, sur chaque caillou y a un petit Le Pen qui braie. Pas de syndrome d’armes à feu, comme en Allemagne. Chez nous, chaque pékin a un canon de mortier dans son frigo. Pas de joutes verbales non plus autour de l’environnement. Nos peaux de banane se jettent par les portières des voitures, nos villes sniffent bon le diesel et le clapotis des vagues fait frémir nos sacs-poubelle. En revanche, nous avons quelques petits soucis d’un intérêt planétaire : Émile 1er a-t-il le droit de rouler une pelle intime à un chef d’État étranger en visite officielle ou bien Rafic-à-fric doit-il s’associer à l’orgie ? L’airbag de Koraytem peut-il se taper des voyages en solo ou doit-il se coltiner aux miches un chaperon envoyé par Baabda ? Issam Féroce peut-il s’agiter en l’absence de son patron saoudien, ou s’écraser parce que son compte bancaire est moins fourni et que du haut de son extrait de naissance trois quarts de siècle le contemplent ? On trouvera bien un jour dans le document de Taëf de quoi balayer ce suspense intenable. Mais ce que ce torchon n’a pas prévu, c’est qu’il suffit qu’un président libanais, dépouillé théoriquement de ses pouvoirs discrétionnaires, roucoule avec son homologue syrien pour rafler la mise… Résultat : en moins de quatre ans, l’Émile te m’a récupéré d’un coup tous les pouvoirs dont ses prédécesseurs s’étaient empiffrés depuis 1943. Ce qui explique aussi pourquoi Bouboule rue dans les brancards. Deux hommes, deux tranches de vie sur fond de dette de 30 milliards. L’un a tiré le jackpot, l’autre tire la gueule… et toi le diable par la queue. Gaby NASR
Dans la vie, chaque pays savoure les problèmes qu’il peut. Aux grandes nations, les grands tracas ; aux petits bleds, les petites mesquineries. À partir de là, quelle chance inouïe que d’être libanais en 2002 ! Pas de chicane, comme en France, entre Démocratie et Lepenocratie. Ici, sur chaque caillou y a un petit Le Pen qui braie. Pas de syndrome d’armes à feu, comme en...