Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Téléphonie mobile - Cascade de mises au point après les informations filtrées jeudi à la presse Lahoud : Le débat constructif a confirmé l’importance des institutions

Les informations distillées à la presse par «différentes sources gouvernementales», jeudi soir, à l’issue de la séance hebdomadaire du Conseil des ministres, ont fait hier l’objet d’une série de mises au point. À commencer par celle du président de la République, le général Émile Lahoud, qui s’est dit satisfait, devant ses visiteurs, du «climat» de la réunion. Pour cause : selon lui, «le débat constructif autour de la question du réseau cellulaire a confirmé l’importance de l’action conforme aux institutions, notamment au sein du Conseil des ministres». Le principal concerné, le ministre des Télécommunications Jean-Louis Cardahi, s’est plaint de son côté «des informations incomplètes communiquées à la presse». Pour sa part, le ministre de l’Industrie Georges Frem a déclaré : «Nous insistons sur le caractère secret des débats au sein du Conseil des ministres (…), mais des informations tronquées été publiées dans la presse concernant mon intervention sur la téléphonie mobile durant la dernière réunion», avant d’entreprendre, à l’intervention de la presse, de résumer ses propos. À noter enfin le communiqué de la société LibanCell qui a insisté sur sa volonté de coopération avec les autorités officielles. Le litige a donc porté essentiellement jeudi sur la privatisation des télécommunications et M. Cardahi a parfaitement résumé hier soir le problème qui a suscité un débat si prolongé au sein du gouvernement. En effet, les complications ont surgi une fois résiliés les contrats avec LibanCell et Cellis. À ce propos, le ministre des Télécommunications explique qu’il y a en fait deux problèmes essentiels à régler : d’une part, les deux sociétés réclament des indemnités exorbitantes alors qu’elles continuent d’administrer la téléphonie mobile dans le pays et qu’elles font toujours des bénéfices ; d’autre part, quelle serait la partie qui prendrait en charge la gestion de ce secteur en attendant de le vendre au plus offrant ? Et c’est là que le bât blesse, d’après M. Cardahi. Selon lui en effet, pour donner des chances égales à toutes les compagnies qui seraient intéressées par l’offre d’adjudication, il conviendrait de céder l’administration provisoire de la téléphonie mobile à une société internationale qui n’aurait pas l’intention de se porter candidate à l’acquisition du secteur. Qu’en dit le président de la République ? Sans entrer dans les détails comme le ministre Cardahi, il a notamment déclaré devant ses visiteurs : «Rien ne justifie que l’État prenne des décisions que certains pourraient qualifier de salutaires aujourd’hui, mais qui, en revanche, coûteraient au pays un prix considérable». «D’où, a-t-il estimé, la nécessité de se hâter sans se précipiter». Le chef de l’État préconise ainsi «le recours à des experts neutres et impartiaux pour éviter des mesures improvisées qui déboucheraient sur l’inconnu». Les visiteurs de Baabda ont ainsi constaté chez le président Lahoud «le souci de défendre les droits de l’État lesquels, en définitive, sont aussi ceux du citoyen». «Quand l’État demande à ceux-là de l’aider à faire face aux difficultés économiques, il lui incombe en contrepartie de les protéger contre toute forme d’exploitation», avait ajouté le président de la République. La Constitution et les relations personnelles Sur un autre plan, le chef de l’État se montre soucieux de faire la distinction entre «la gestion des affaires du pays conformément aux principes constitutionnels, d’une part, et les relations personnelles, d’autre part». Il réfute d’emblée «les interférences du privé dans le public». Pour en revenir au dossier de la téléphonie mobile, M. Lahoud a estimé que «le délai fixé par le Conseil des ministres en vue de trancher la question était indispensable, d’autant plus que la société qui était chargée d’établir le cahier des charges relatif à l’adjudication de ce secteur n’a pas encore soumis au gouvernement un rapport définitif». En tout état de cause, le président de la République insiste sur deux points essentiels, ajoutent ses interlocuteurs : «Préserver les droits de l’État dans l’exploitation de ce secteur important, qui lui assure des rentrées dont il a besoin, surtout dans ces circonstances économiques difficiles. En outre, l’État doit disposer d’informations crédibles, lui permettant de prendre ses décisions sur base de rapports établis par des experts neutres et objectifs». «Le but d’une telle démarche est d’éviter que les conflits d’intérêts ne se répercutent sur l’action publique», précise le président Lahoud. De son côté, dans une mise au point communiquée à la presse, le ministre Georges Frem a affirmé qu’à aucun moment, dans son intervention, il n’a été question de «nationaliser» le secteur de la téléphonie mobile. M. Frem a en outre insisté sur l’appui total que le gouvernement doit assurer à son ministre des Télécommunications pour renforcer sa position de négociateur face aux deux sociétés (LibanCell et Cellis). Au cours de la réunion, le ministre de l’Industrie a également proposé de reporter de quinze jours la décision du gouvernement concernant cette affaire en attendant le rapport de la HSBC. Par ailleurs, LibanCell a publié un communiqué soulignant sa détermination à coopérer avec l’État, et avec le ministère des Télécommunications en particulier. L’essentiel pour la compagnie est «de parvenir à une solution positive sauvegardant les droits de tous ainsi que la réputation et la crédibilité du pays».
Les informations distillées à la presse par «différentes sources gouvernementales», jeudi soir, à l’issue de la séance hebdomadaire du Conseil des ministres, ont fait hier l’objet d’une série de mises au point. À commencer par celle du président de la République, le général Émile Lahoud, qui s’est dit satisfait, devant ses visiteurs, du «climat» de la réunion....