Destitution du directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, Jose Bustani

Les États membres de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ont voté hier à La Haye en faveur d’une proposition des États-Unis pour la destitution du directeur général de l’Organisation, le Brésilien Jose Bustani, a annoncé un porte-parole de l’OIAC. «La Conférence des États membres a accepté la proposition américaine de destitution du directeur général de l’OIAC», a déclaré ce porte-parole, Peter Kaiser. Il a indiqué que 48 États s’étaient prononcés en faveur de la proposition américaine alors que 7 l’avaient rejetée. Aucune information n’était disponible sur le nom des États qui ont soutenu ou rejeté la destitution de M. Bustani. 43 pays membres de l’OIAC se sont par ailleurs abstenus. Ce vote est une victoire pour Washington qui réclamait depuis plusieurs semaines le départ de M. Bustani. Après avoir vainement appelé le Brésilien à démissionner, les États-Unis avaient décidé de soumettre au vote une proposition visant à sa destitution. Washington accuse M. Bustani «d’avoir trahi la confiance» que les États membres avaient placé en lui tout en dénonçant ses «pratiques personnelles capricieuses et arbitraires». M. Bustani, qui rejetait toutes les accusations de mauvaise gestion portées contre lui, avait refusé de démissionner. Il affirme que l’une des raisons du blâme qui pèse sur lui est d’avoir voulu intégrer l’Irak au sein de l’OIAC. L’Irak, tout comme la Libye, la Corée du Nord et la Syrie, est l’un des rares États qui n’ont pas signé la convention créant l’OIAC, conclue en 1993 et entrée en vigueur en 1997. L’OIAC, dont le siège est à La Haye, est chargée de veiller au respect de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, qui prévoit la destruction de ce type d’armes dans un délai de dix ans à partir de 1997. Elle compte 145 États membres.