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Actualités - ANALYSE

Amnesty réclame une enquête pour « crimes de guerre » Mission de l’Onu à Jénine « aussi vite que possible », annonce Annan

Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a annoncé hier la composition de la mission chargée de faire la lumière sur les événements du camp de réfugiés palestiniens de Jénine (Cisjordanie), qui pourrait arriver sur place avant la fin de cette semaine. Les Palestiniens ont affiché leur satisfaction alors que les Israéliens manifestaient leur mécontentement de ne pas avoir été consultés. De son côté, Washington a indiqué qu’il s’attend à un rapport «complet et objectif». «L’équipe chargée de l’établissement des faits» – selon sa dénomination officielle – sera conduite par l’ancien président finlandais Martti Ahtisaari et se rendra sur place «aussi vite que possible», a indiqué M. Annan lors d’une conférence de presse au siège des Nations unies. M. Ahtisaari, qui se trouvait aux côtés de M. Annan, a déclaré de son côté «espérer pouvoir être sur place à la fin de la semaine». Cette équipe comprendra également Mme Sadako Ogata, ancienne haut-commissaire pour les Réfugiés (HCR) et Cornelio Sammaruga, ancien président du Comité international de la Croix-Rouge. Elle comptera un conseiller militaire, l’ancien général américain William Nash, ainsi qu’un spécialiste des affaires de police civile, l’Irlandais Peter Fitzgerald. Le secrétaire général a précisé que l’équipe se rassemblerait «cette semaine en Europe» et se rendrait en Israël «aussi vite que possible», mais a considéré comme «de pures spéculations» toute information éventuelle sur la durée de ses travaux. M. Annan a appelé Israël et les Palestiniens «à coopérer pleinement» avec elle et à lui «fournir l’accès complet à tous ceux qu’elle souhaiterait rencontrer», ajoutant que les hauts responsables palestiniens avec lesquels il s’était entretenu l’avaient assuré «n’avoir rien à cacher». L’envoi de cette mission, à l’initiative de M. Annan, doit faire la lumière sur les événements qui se sont déroulés dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine assiégé, investi et partiellement rasé par les forces israéliennes. Jusqu’à la fin de la semaine dernière, les forces israéliennes en interdisaient ou en limitaient sévèrement l’accès tant pour les membres des équipes de secours que pour les représentants des organisations humanitaires ou les journalistes. Les Palestiniens accusent l’armée israélienne d’avoir commis à Jénine un «massacre» tuant des centaines de personnes, allégation que rejette avec force Israël, qui par la voix de son ministre de la Défense Binyamin Ben Eliezer a fait état de «dizaines» de tués palestiniens. L’envoi de cette équipe est le résultat d’un laborieux compromis atteint vendredi dernier au Conseil de sécurité après plus de 36 heures de débats et tractations, pour éviter un veto américain à une demande du groupe arabe exigeant une commission d’enquête catégoriquement refusée par Israël. Aux termes de ce compromis, accepté par Israël et proposé par les États-Unis, «l’équipe» n’est ni une mission ni une commission, dénominations qui ont des implications légales et juridiques. Son envoi, d’autre part, est le résultat d’une «initiative» du secrétaire général, auquel elle rendra compte, et non d’une décision du Conseil de sécurité, que le gouvernement israélien considère comme politiquement partial à son égard. «L’équipe rassemblera des informations et me rendra compte de ce qu’elle a trouvé et des conclusions auxquelles elle a abouti», a ainsi souligné M. Annan lundi. Il a cependant ajouté qu’elle «serait guidée dans son travail par les résolutions du Conseil de sécurité, dont son récent appel à toutes les parties à respecter les normes universellement acceptées du droit international humanitaire». Par ailleurs, Amnesty International a appelé hier à l’ouverture d’une enquête internationale pour «crimes de guerre» à la suite de l’intervention de l’armée israélienne dans le camp palestinien de Jénine. Plusieurs délégués d’Amnesty se sont rendus dans le camp palestinien du 15 au 17 avril. «Nous avons conclu que des violations très graves du droit international ont été commises», a déclaré lundi, lors d’une conférence de presse à Londres, l’un de ces délégués, Javier Zuniga. «Nous parlons ici de crimes de guerre», a-t-il ajouté. Entre-temps, les opérations de secours se poursuivaient hier dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, a indiqué un responsable de l’Onu. Le directeur de l’Office des Nations unies pour l’aide aux réfugiés de Palestine (Unrwa), Peter Hansen, a réitéré les critiques de son organisation contre Israël qui avait interdit aux équipes de secours d’entrer dans le camp peu après les violents combats qui ont transformé le camp en ruines. «Les chances de trouver des survivants auraient été plus grandes si on nous avait permis d’entrer plus tôt dans le camp. On aurait pu sauver des vies», a déclaré M. Hansen à la presse. D’autre part, le représentant du mouvement islamiste palestinien Hamas en Iran a accusé les États-Unis d’avoir donné des «directives» à Israël pour qu’il détruise le camp de réfugiés palestiniens de Jénine. «Le Premier ministre (israélien) Ariel Sharon a détruit le camp de Jénine avec des armes américaines, et sous les directives américaines», a déclaré Abou Mohammad Moustafa à l’agence officielle iranienne Irna.
Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a annoncé hier la composition de la mission chargée de faire la lumière sur les événements du camp de réfugiés palestiniens de Jénine (Cisjordanie), qui pourrait arriver sur place avant la fin de cette semaine. Les Palestiniens ont affiché leur satisfaction alors que les Israéliens manifestaient leur mécontentement de ne pas avoir été...