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Actualités - ANALYSE

TÉLÉCOMS - Ericsson va supprimer 20 000 emplois d’ici à 2003 Les perspectives d’une sortie rapide de la crise s’éloignent

Les sombres perspectives annoncées hier par le suédois Ericsson et les mauvais résultats de Lucent ont à nouveau plongé les équipementiers des télécommunications dans la tourmente boursière, éloignant la perspective d’une sortie rapide de crise après l’avertissement lancé la semaine dernière par Nokia. Ericsson, qui évoquait en début d’année un retour à la rentabilité en 2002, a renoncé à son objectif et va supprimer 20 000 emplois d’ici à 2003, soit près d’un quart de ses effectifs. L’équipementier suédois a subi une perte nette de 403 millions d’euros au premier trimestre 2002, après les premières pertes annuelles enregistrées en 2001. Les mauvaises nouvelles s’accumulent puisque, dans la foulée d’Ericsson, l’Américain Lucent a dévoilé une perte par action de 20 cents au deuxième trimestre de son exercice, supérieure aux attentes des analystes, qui pariaient en moyenne sur une perte de 17 cents. Comme Ericsson, Lucent va tailler un peu plus dans ses effectifs et supprimer 6 000 emplois de plus, soit environ 10 % de ses employés. Annoncées en quelques heures, ces informations ont entraîné une dégringolade des valeurs technologiques sur l’ensemble des marchés financiers. En fin d’après-midi, Ericsson sombrait de 22,84 % et le finlandais Nokia de 4,24 %. Le français Alcatel chutait de 4,14 % et l’allemand Siemens, de 5,45 %. Les équipementiers de télécommunications subissent le ralentissement des investissements des opérateurs mobiles dans les infrastructures de réseaux et la stagnation des ventes de téléphones portables, que les consommateurs semblent renouveler moins souvent. Nokia, baromètre du secteur, a revu à la baisse la semaine dernière ses prévisions pour le marché mondial de téléphones portables et ne table plus que 400 à 420 millions d’unités vendues en 2002, contre une fourchette de 420-440 précédemment. En 2001, année noire pour le secteur, qui avait enregistré sa première contraction du marché des mobiles, 380 millions d’appareils ont été vendus. En outre, Nokia n’évoque plus le retour à une croissance de 25 % à 35 % à long terme, des taux que le secteur s’était habitué à connaître à la fin des années 1990. Et peu d’industriels se hasardent à parier sur la date de sortie de crise. «Je ne me risquerai pas à dire que le fond est atteint», a déclaré le PDG d’Ericsson, Kurt Hellstroem. «Quasiment aucun opérateur ne signale que les choses sont en train de changer», a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse. Le patron du groupe français Alcatel, Serge Tchuruk, ne pouvait que regretter la semaine dernière «l’imprévisibilité» du secteur. «Le marché va se retourner, on ne sait pas bien quand, mais peut-être aussi brutalement qu’il s’est retourné précédemment», déclarait-il la semaine dernière. Le groupe français sera particulièrement attendu sur ses perspectives lors de la présentation de ses résultats trimestriels jeudi. Alcatel a déjà préparé le terrain, puisqu’il a indiqué le 15 avril que sa perte trimestrielle nette s’élèverait à environ 850 millions d’euros, avec un chiffre d’affaires et un bénéfice opérationnel «en ligne avec les prévisions du groupe».
Les sombres perspectives annoncées hier par le suédois Ericsson et les mauvais résultats de Lucent ont à nouveau plongé les équipementiers des télécommunications dans la tourmente boursière, éloignant la perspective d’une sortie rapide de crise après l’avertissement lancé la semaine dernière par Nokia. Ericsson, qui évoquait en début d’année un retour à la rentabilité en...