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Actualités - RENCONTRE

Liban-USA - « La mission Powell, le début d’un mécanisme », selon le Premier ministre Rencontre Bush-Hariri sous le signe de la franchise (photo)

L’entretien de cinquante minutes que le Premier ministre Rafic Hariri a eu hier soir avec le président George Bush, dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche, a été placé sous le signe de la franchise réciproque. C’est du moins ce qu’a souligné M. Hariri lui-même à l’issue de la rencontre, qui a eu lieu à 22 heures 30 (heure de Beyrouth). La rencontre s’est tenue en présence du vice-président américain Dick Cheney, de Mme Condoleeza Rice, conseillère du président Bush pour les affaires de la Sécurité nationale, et de l’ambassadeur US à Beyrouth, Vincent Battle. Côté libanais, les ministres Fouad Siniora et Bassel Fleyhane ainsi que l’ambassadeur du Liban à Washington, Farid Abboud, ont assisté à l’entrevue. À sa sortie de la Maison-Blanche, M. Hariri a déclaré : «Nous avons eu un entretien fructueux avec le président Bush. Nous avons discuté des relations bilatérales et d’une possible aide économique que les États-Unis pourraient accorder au Liban. Nous avons également évoqué le dossier régional. J’ai invité le président Bush à poursuivre ses efforts en vue d’aboutir à une paix au Proche-Orient. Nous estimons que le rôle des États-Unis est extrêmement important et nous pensons que, sans leur aide, la région sera confrontée à de nombreux problèmes. Nous avons également évoqué la nécessité d’un retrait immédiat des forces israéliennes des territoires palestiniens occupés. Nous avons exposé notre point de vue, dont il ressort qu’il est nécessaire de réaliser une paix englobant le Liban, la Syrie et les Palestiniens». À un journaliste qui lui demandait si le président Bush avait soulevé la question du Hezbollah et du Liban-Sud, M. Hariri a déclaré : «Oui, nous avons discuté de tous les problèmes». Interrogé sur le fait de savoir si le président Bush lui avait demandé d’arrêter, ou tout au moins de juguler, la résistance au Liban-Sud, le Premier ministre a déclaré : «Nous avons parlé du Liban-Sud dans le cadre de la discussion sur la conjoncture dans la région, notamment pour ce qui a trait à la recherche d’une solution aux problèmes auxquels est confrontée la région». En réponse à une question sur la participation du Liban à une éventuelle conférence de paix, M. Hariri a affirmé que cette question n’avait pas été évoquée lors de la rencontre. Abordant, par ailleurs, la récente tournée régionale du secrétaire d’État, Colin Powell, le chef du gouvernement a déclaré : «Il faut percevoir la mission de M. Powell comme étant le début d’un mécanisme déterminé. Il ne faut pas la concevoir comme une visite appelée à enregistrer des acquis précis. Ce serait une vision erronée de cette mission. Je pense que M. Powell a déployé des efforts intensifs et nous espérons que les États-Unis poursuivront leurs démarches pour aboutir à une paix dans la région». Le Premier ministre a, par ailleurs, souligné que «le président Bush a exprimé son point de vue en toute franchise et, de notre côté également, nous avons fait preuve de la même franchise. Nous étions d’accord concernant certaines questions et nous avons laissé d’autres problèmes en suspens pour qu’ils soient discutés plus tard. J’ai souligné au président Bush que les États-Unis devraient s’impliquer davantage dans le processus de paix». La BM et la privatisation Auparavant dans la journée, M. Hariri avait conféré avec le président de la Banque mondiale, James Wolfensohn. De source proche de la délégation libanaise, on indique que ce dernier s’est déclaré satisfait des orientations économiques du gouvernement libanais, mais qu’il a souligné sans ambages que le Liban ne pourra s’engager réellement sur la voie du redressement économique que si l’opération de privatisation est enclenchée. «Nous entendons beaucoup parler de privatisation, mais rien de concret n’a encore été réalisé sur ce plan», aurait souligné notamment le président de la BM. À l’issue de son entretien avec M. Wolfensohn, le chef du gouvernement devait confirmer que la délégation libanaise avait entendu des «critiques particulièrement acerbes» concernant le blocage du processus de privatisation dans le pays. M. Hariri se serait engagé à réaliser des progrès sensibles à ce propos vers la mi-mai. «C’est la première fois qu’on nous avance une date précise à ce sujet», a rétorqué le président de la BM qui a indiqué qu’il dépêchera l’un de ses proches collaborateurs au Liban à cette date afin de suivre ce dossier. À l’issue de sa réunion à la BM, le Premier ministre s’est rendu au Capitole où il a conféré avec les membres de la commission des Affaires étrangères, qui n’ont nullement épargné M. Hariri, le harcelant de questions concernant le Hezbollah, l’affaire des fermes de Chebaa et la présence syrienne. Pas de contrôle sur les Palestiniens Il convient de noter que dans une interview accordée à la CNN, M. Hariri a affirmé que le Liban ne peut avoir aucun contrôle sur les Palestiniens établis dans le pays. «Nous n’avons aucune influence sur les Palestiniens au Liban», a souligné le Premier ministre, se refusant d’autre part à préciser si le gouvernement avait l’intention d’agir contre le Hezbollah. Les attaques des Palestiniens à partir du Liban visent «un territoire qui est occupé», a rappelé M. Hariri dans son entretien avec la chaîne américaine, diffusé quelques heures avant sa rencontre avec le président Bush. Le Liban, selon M. Hariri, «recherche la paix», mais «il faut aller à la racine du problème et tenter de voir ce qu’il faut faire pour arrêter cette violence dans la région». «Je pense que la fin de l’occupation est la réponse», a-t-il ajouté. M. Hariri a souligné que l’Égypte respecte son accord de paix avec Israël parce que l’État hébreu n’occupe plus ses terres. «Tant qu’il y a occupation, vous pouvez vous attendre à ce que la sécurité ne soit pas assurée. Le fond du problème, c’est l’occupation», a-t-il répété.
L’entretien de cinquante minutes que le Premier ministre Rafic Hariri a eu hier soir avec le président George Bush, dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche, a été placé sous le signe de la franchise réciproque. C’est du moins ce qu’a souligné M. Hariri lui-même à l’issue de la rencontre, qui a eu lieu à 22 heures 30 (heure de Beyrouth). La rencontre s’est tenue en...