Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Sharon se dit prêt à une réunion au niveau ministériel Conférence régionale : Israël et les USA tentent de lever « l’obstacle Arafat »

Américains et Israéliens semblent d’accord pour la tenue d’une conférence de paix sur le Proche-Orient au niveau ministériel, une manière de mettre de côté l’épineuse question de la participation de Yasser Arafat, qu’Ariel Sharon exclut catégoriquement. M. Sharon, le Premier ministre israélien, a demandé dimanche aux États-Unis d’organiser une conférence sur le Proche-Orient avec une participation palestinienne mais sans le président Arafat, qu’il refuse de considérer comme un partenaire et qu’il assiège dans son QG de Ramallah depuis 19 jours. La conférence comprendrait aussi des représentants égyptiens, jordaniens, marocains, saoudiens et des États du Golfe, a souhaité M. Sharon. Sans se prononcer sur sa participation éventuelle, M. Arafat a répondu qu’il était «prêt pour une conférence, immédiatement», mais que celle-ci devait être accompagnée d’un retrait de l’armée israélienne de toutes les villes de Cisjordanie réoccupées depuis le début de son offensive le 29 mars. Lundi, M. Sharon s’est dit prêt à ce que la conférence se tienne au niveau ministériel, et le secrétaire d’État américain Colin Powell, en tournée dans la région, a estimé que la présence du dirigeant palestinien n’était «pas requise» pour le démarrage des travaux. «On est à la recherche d’une sortie d’un cul-de-sac diplomatique», a commenté Mark Heller, chercheur au Centre Jaffee d’études stratégiques de l’Université de Tel-Aviv. En proposant une formule au niveau ministériel, sans plus mentionner l’exclusion de M. Arafat, M. Sharon tente de prévenir un nouveau débat sur le sort du président palestinien. «Ce serait une sorte de conférence préparatoire et la formule peut arranger tout le monde. Elle peut intéresser les Palestiniens, qui ont toujours cherché à internationaliser le conflit israélo-palestinien», ajoute Mark Heller. Quatre objectifs L’Autorité palestinienne réclame avec insistance une plus grande implication des États-Unis dans le conflit et l’envoi d’observateurs internationaux. «C’est une stratégie qui permettrait aux Palestiniens de sauver la face», estime Efraïm Inbar, enseignant de sciences politiques à l’Université Bar Ilan, près de Tel-Aviv. L’analyste palestinien Ali Jarbawi estime en revanche que le projet de conférence ministérielle, «une idée américaine», n’a pas d’avenir. «Les Égyptiens et les Jordaniens sont toujours prêts à tout, mais je ne pense pas que les Saoudiens par exemple assisteraient à une telle conférence. Qu’auraient-ils à en attendre?», s’interroge cet enseignant de sciences politiques à l’Université de Bir Zeit, en Cisjordanie. L’Arabie saoudite a fait adopter par le sommet arabe de Beyrouth fin mars une proposition par laquelle les Arabes normaliseraient leurs relations avec Israël, contre un retrait israélien total des territoires arabes occupés en 1967. Loin de vouloir régler le problème palestinien, M. Sharon vise avec sa proposition quatre objectifs, a ajouté M. Jarbawi : «Montrer qu’il est un homme de paix, tenter d’effacer les acquis des accords d’Oslo (1993), tenter une normalisation avec certains pays arabes (en invitant notamment le Maroc et l’Arabie saoudite) et enfin se débarrasser de Arafat». Danny Naveh, ministre israélien sans portefeuille du Likoud, le parti de M. Sharon, explique de fait dans le journal Maariv que la proposition Sharon «permettra de tester le sérieux des intentions des pays arabes sur la perspective d’un élargissement à d’autres pays des accords de paix avec Israël». Seules l’Égypte et la Jordanie ont signé la paix avec l’État hébreu, respectivement en 1979 et en 1994.
Américains et Israéliens semblent d’accord pour la tenue d’une conférence de paix sur le Proche-Orient au niveau ministériel, une manière de mettre de côté l’épineuse question de la participation de Yasser Arafat, qu’Ariel Sharon exclut catégoriquement. M. Sharon, le Premier ministre israélien, a demandé dimanche aux États-Unis d’organiser une conférence sur le...