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Actualités - CHRONOLOGIE

Redéploiement - Relève à Hammana, dans une position tenue par l’armée libanaise Les Syriens ont quitté des zones contrôlées depuis 1990(PHOTOS)

La deuxième phase du redéploiement syrien, entamée le 3 avril, devait s’achever mercredi dernier. Et les troupes de Damas devaient, selon des sources officielles libanaises, se retirer de Beyrouth et du Mont-Liban, en gardant néanmoins des positions stratégiques sur certaines hauteurs, loin des habitations. Jusqu’à la fin du week-end, ce n’était pas le cas sur le terrain. Grosso modo, avec la deuxième phase de son redéploiement, l’armée syrienne s’est entièrement retirée de la zone qu’elle avait placée sous son contrôle en octobre 1990, c’est-à-dire la banlieue-est. Malgré les déclarations des sources officielles libanaises, l’armée syrienne n’a pas quitté le Bois de Boulogne, Dhour el-Choueir, Dhour el-Abadiyé, Bhamdoun, Aley, Aramoun, et Dawhat-Aramoun. Dans la banlieue-sud de Beyrouth, notamment à Maramel (Haret-Hreik), la présence des troupes de Damas a été considérablement allégée. Néanmoins, les forces aériennes syriennes gardent deux postes, au moins, munis de radars et de lance-missiles antiaériens, à l’est de l’aéroport de Beyrouth. Plusieurs localités du Metn ont été entièrement évacuées : les campements de Sin el-Fil, de Tell el-Zaatar, de Aïn-Saadé, de Beit-Méry, de Mansourieh et de Monteverde. Dans ces localités, des pancartes de l’armée libanaise interdisent l’accès des zones qui ont abrité, durant un peu moins de douze ans, des positions syriennes. Le nombre des postes, des immeubles, des villas et des campements que les soldats syriens ont quitté à Monteverde, ancien point stratégique pour les troupes de Damas, est impressionnant. Quelques petites maisons en dur, construites pour les commandos de l’armée syrienne, sont actuellement occupées par des ouvriers, syriens eux aussi. À quelques mètres de là, une camionnette immatriculée au Liban stationne devant deux immeubles ayant logé les soldats syriens. Des ouvriers (syriens) ramassent de la ferraille que les troupes ont laissée derrière elles, notamment des chaises cassées, des matelas à ressort et d’autres objets hétéroclites. «On les vendra au kilo, et ses matériaux seront utilisés pour la quincaillerie», expliquent-ils. La scène est la même dans la position évacuée de Tell el-Zaatar. Points de rassemblement À Mrouj, loin de la route principale, deux immeubles abritent toujours des soldats et des membres des services de renseignements syriens. Au Bois de Boulogne et à Dhour el-Choueir, les troupes syriennes se trouvent toujours dans les villas et les bâtiments, des deux côtés de la route, des endroits qu’elles contrôlent depuis 1977. À Ras el-Metn, les campements n’ont pas été allégés. À Hammana et à Mdeirej, ligne de retrait prévue pour la deuxième phase du redéploiement, les troupes syriennes qui ont quitté le Metn commencent à prendre position sur les hauteurs. Des dizaines et des dizaines de nouvelles tentes ont été dressées en l’espace de quelques jours dans des prés tout verts à Hammana. Au même endroit, au début de la semaine dernière, l’armée libanaise avait évacué une de ses positions (un barrage et une villa). Et les troupes de Damas ont pris aussitôt la place des soldats libanais. Vendredi dernier, des soldats syriens s’appliquaient à remplacer un gigantesque drapeau libanais fabriqué en bois, à l’entrée de la villa, par un autre portant les couleurs de la Syrie. La nouvelle du transfert de cette position de l’armée libanaise aux soldats syriens a fait le tour des localités voisines. À Dhour el-Abadiyé, Bhamdoun et Aley, des localités que l’armée syrienne n’a pas quittées, les habitants répondent à ceux qui demandent de plus amples informations sur le redéploiement par une question : «Comment voulez-vous que les Syriens se retirent d’ici quand à Hammana ils ont pris possession d’une position de l’armée libanaise ?» Les troupes syriennes n’ont pas évacué leurs postes à Aramoun et à Dawhat Aramoun. Pourtant, la plupart des campements de Maramel (le plus important campement syrien de la banlieue-sud, non loin de l’aéroport de Beyrouth) ont été évacués, ainsi qu’un petit poste à l’entrée des camps palestiniens de Sabra et de Chatila. Les troupes qui ont quitté le sud de la capitale se sont repliées sur Damour. Non loin du pont de cette localité, sur la côte comme dans les hauteurs, les soldats syriens arrivés de Beyrouth vidaient encore hier leurs camions. Munis de pelles et de pneus, ils creusaient des sortes d’abris individuels. Interrogées au sujet du repli syrien qui devait s’achever mercredi dernier et qui n’a pas englobé, comme prévu, certaines localités du Mont-Liban, des sources politiques autorisées ont indiqué à L’Orient-Le Jour que «le redéploiement ne s’est probablement pas achevé, car le retrait devrait encore toucher d’autres localités, comme Dhour el-Choueir». Au sujet de la position que l’armée libanaise a cédée aux troupes syriennes, la même source a relevé qu’elle «n’était pas au courant d’une telle mesure». En résumé, les soldats syriens n’ont quitté que les positions qu’ils avaient installées en octobre 1990, un an après la signature des accords de Taëf qui prévoyaient déjà le reploiement des troupes de Damas... Patricia KHODER
La deuxième phase du redéploiement syrien, entamée le 3 avril, devait s’achever mercredi dernier. Et les troupes de Damas devaient, selon des sources officielles libanaises, se retirer de Beyrouth et du Mont-Liban, en gardant néanmoins des positions stratégiques sur certaines hauteurs, loin des habitations. Jusqu’à la fin du week-end, ce n’était pas le cas sur le terrain....