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Actualités - OPINION

Colloque - Traumatisme d’une ville

Lors d’un colloque international organisé à l’université Lyon II sur «les réalités traumatiques», Mme Marie-Thérèse Khair Badawi a évoqué, dans une courte intervention prononcée à la séance d’ouverture, le cas de «Beyrouth, ville traumatisée», s’interrogeant sur le fait de savoir si l’on peut prétendre reconstruire sans s’approprier son histoire. «Beyrouth ville mise à l’épreuve de la guerre, Beyrouth détruite par des projectiles de toutes sortes pendant la guerre, Beyrouth rasée par les pelles mécaniques après la guerre, Beyrouth mise en scène aujourd’hui pour effacer, oublier la guerre. «Mais qui sont ces machines qui chinent la plus petite trace de mémoire ? C’est qu’il ne faut laisser aucun rappel, aucun souvenir du soupir, aucun indice, aucune marque, aucune empreinte de la plainte. «Impuissant à élaborer le trauma puisque aucun coin ni recoin n’est épargné, on s’est retrouvé dans l’inéluctable surcharge, l’extrême débordement, le trop-plein. Incapable de refouler, puisque dans les moindres détails les mêmes réalités blessantes sont toujours là pour détruire à nouveau, on s’est morcelé, on s’est clivé, on s’est installé dans le déni. Inapte à lier l’actuel au passé, puisque ce passé est externe, étranger, nié, on s’est reconstruit dans la rupture, sans recours à son histoire, sans appropriation de la continuité temporelle, sans mémoire. «Et Beyrouth détruite, reconstruite, dans ce défi, est mise en scène superbe, magnifique, arrogante, tous les soirs ; en niant le passé, la crainte de la répétition et en opérant un déni... en sursis...» Marie-Thérèse KHAIR BADAWI
Lors d’un colloque international organisé à l’université Lyon II sur «les réalités traumatiques», Mme Marie-Thérèse Khair Badawi a évoqué, dans une courte intervention prononcée à la séance d’ouverture, le cas de «Beyrouth, ville traumatisée», s’interrogeant sur le fait de savoir si l’on peut prétendre reconstruire sans s’approprier son histoire....