Jospin en panne dans les sondages, le PS mobilise ses troupes

Le Parti socialiste a décidé de mobiliser ses troupes militantes en vue du premier tour pour tenter d’enrayer le tassement dans les sondages de Lionel Jospin. À moins de deux semaines du premier tour, le candidat PS est passé en dessous de la barre des 20 % dans trois sondages, notamment cette semaine à 18,5 % dans CSA-Libération et 17,5 % dans IFOP-BFM-L’Express. Mardi, deux sondages ont donné l’un Chirac et l’autre Jospin vainqueur du second tour. «Pas de commentaire à faire sur les chiffres», a tranché mercredi le premier secrétaire François Hollande, beaucoup plus loquace en revanche sur l’enquête du jour de la SOFRES montrant que 6 Français sur 10 sont déçus de l’action de Jacques Chirac. «Rien n’est joué pour nous et beaucoup doit se jouer au premier tour» qui «n’est pas un tour de chauffe mais permet de préparer le second tour», a expliqué M. Hollande à l’issue du conseil politique de M. Jospin. L’enjeu désormais est clairement de mobiliser l’électorat dès le 21 avril. Il s’agit de «fixer nos priorités» et de «faire apparaître le danger que représente aujourd’hui la droite, non pas tant par son candidat, qui a peu de crédit, que par ses intentions», a ajouté le numéro un du PS. La campagne officielle imposant une stricte égalité entre les seize candidats dans les médias audiovisuels, les partisans de Jospin ont décidé de privilégier le terrain. Dans la forme, il n’y a officiellement rien à changer à la campagne du candidat. On reconnaît tout juste, à l’instar du porte-parole du PS Vincent Peillon, qu’il y a un «déficit d’explication» et de «précision». Il reste que le mot d’ordre est désormais la proximité. Le PS a décidé de battre le rappel de ses fédérations départementales et des sections locales dès le week-end prochain. Nom de code de l’opération : «Tous sur le pont». «Il faut que les militants, les sympathisants soient au plus près des électeurs» et privilégient le «contact», les «relations directes», a martelé François Hollande. Les socialistes seront donc à pied d’œuvre sur les marchés, dans les lieux publics, pour distribuer les documents de campagne de leur candidat, notamment un quatre-pages vantant Lionel Jospin «candidat du progrès social». «Il est normal qu’une semaine avant le scrutin, on soit tous dehors, autour d’un mot d’ordre national de mobilisation et pour montrer qu’on n’a pas peur d’aller sur le terrain et de débattre», explique Bruno Le Roux, en charge de l’animation du terrain au sein de l’équipe de campagne. Pour Henri Weber, membre du conseil politique de M. Jospin, la campagne va désormais être du «corps à corps» : «ça se joue au bouton de veste». «Si vous ne voyez pas de socialiste sur votre marché samedi ou dimanche, appelez-moi», a prévenu en riant François Hollande.