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Actualités - CHRONOLOGIE

COUTUMES - Depuis 1945, la « dedovchtchina » a fait 150 000 morts Mortel bizutage dans l’armée russe

Le bizutage dans l’armée soviétique et russe a fait 150 000 «victimes» – morts et blessés – depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, a affirmé le chef de l’Union des forces de droite (SPS, libéral) russe, Boris Nemtsov, au cours d’une conférence de presse. L’homme politique, qui n’a pas cité ses sources, a dénoncé les propos récents tenus par le général-colonel Vladislav Poutiline, responsable de la conscription à l’état-major général, selon lequel le bizutage (la «dedovchtchina», système de soumission et de harcèlement confinant parfois à la torture des jeunes recrues par leurs aînés) serait en fait «utile» à la discipline dans l’armée. M. Nemtsov a raconté avoir été ému par une rencontre récente avec une jeune fille de 15 ans dont le frère, un appelé servant dans les unités de missiles à Irkoutsk, s’était pendu, ne pouvant supporter le traitement infligé par ses camarades. Il a suggéré que le général Poutiline devrait être démis de ses fonctions pour avoir défendu le bizutage. Le leader libéral a fait ces déclarations en présentant une campagne de rassemblements publics que son parti doit lancer samedi à Moscou, puis dans une cinquantaine de régions russes, en faveur de son projet de réforme de l’armée, consistant notamment à réduire à six mois le service militaire obligatoire, suivi, pour ceux qui le souhaitent, par un engagement volontaire, rétribué par un salaire «de 20% supérieur au salaire moyen». Pots-de-vin Les engagés ayant servi pendant cinq ans auraient en prime des études supérieures gratuites, un permis de conduire et une licence de garde armé. M. Nemtsov a reconnu qu’il y avait peu de chances que le président Vladimir Poutine partage ses vues sur la réforme des forces armées. «Je peux prédire, avec beaucoup de chances d’avoir raison, que dans son message au Parlement, le président annoncera bientôt comme une grande victoire la réduction du service militaire de deux ans à un an et demi. Bien sûr, c’est mieux que deux ans, mais c’est insuffisant», a-t-il dit. Par ailleurs, il a indiqué que «certains amis» lui suggéraient d’inclure dans la réforme de l’armée l’institutionnalisation des pots-de-vin payés pour éviter le service militaire. «Rien qu’à Moscou, cela rapporterait à l’armée 700 millions USD», a-t-il dit, estimant que les gens versent des pots-de-vin entre 5 000 et 10 000 USD par appelé, ce qui représenterait au total 20 % du budget des forces armées. Enfin, il a répondu par avance aux généraux qui estiment un service de 6 mois trop court pour bien former un soldat, rappelant un décret présidentiel qui autorise l’envoi d’un homme vers les «points chauds» – autrement dit la Tchétchénie – justement six mois après être appelé sous les drapeaux. M. Nemtsov a cité un sondage, selon lequel 75 % des jeunes acceptent de faire un service de six mois, alors que 8 à 10 % seulement sont d’accord pour donner à l’armée deux années de leur vie.
Le bizutage dans l’armée soviétique et russe a fait 150 000 «victimes» – morts et blessés – depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, a affirmé le chef de l’Union des forces de droite (SPS, libéral) russe, Boris Nemtsov, au cours d’une conférence de presse. L’homme politique, qui n’a pas cité ses sources, a dénoncé les propos récents tenus par le général-colonel...