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Actualités - OPINION

Tout reste lié aux actes, indiquent les proches de Bkerké

La sobre circonspection d’un saint Thomas : les résultats de l’entrevue pascale entre le chef de l’État et le patriarche Sfeir restent «liés aux actes», commentent les cercles proches de Bkerké. Qui apprécient cependant que le président Lahoud, à l’occasion de sa visite traditionnelle de vœux, ait tenu à avoir avec le cardinal un aparté d’une heure entière avant l’office divin. Le président de la République s’est abstenu de toute déclaration, de toute confidence aux journalistes après cet entretien privé. Sur lequel des sources informées laissent toutefois filtrer les indications suivantes : En hors-d’œuvre, le président Lahoud a résumé le sommet arabe, avant de faire le point sur la situation régionale vue sous l’angle des dangereux développements dans les Territoires. Et sur leurs répercussions par rapport à l’initiative séoudienne, amendée lors du sommet pour englober les exigences libanaises concernant le rejet de l’implantation, le Liban obtenant en outre la réactivation du fonds d’entraide arabe initié à Taëf. Les échanges ont ensuite porté sur la conjoncture intérieure. Mgr Sfeir a soulevé les points connus relatifs au camp chrétien, comme à l’attitude des pouvoirs à l’encontre de certaines parties opposantes. Il a remis sur le tapis, pour demander des éclaircissements, le triple cas de MM. Toufic Hindi, Habib Younès et Antoine Bassil. En rappelant qu’il avait antérieurement reçu des assurances qui n’ont pas été honorées. Selon les sources citées, le chef de l’État aurait répondu à ce propos en mettant l’accent sur l’indépendance de la justice. Mais il aurait promis de se préoccuper de la question, dans le cadre de ses prérogatives constitutionnelles. Puis la priorité économique a été discutée, notamment sous l’angle de la nécessité de mettre au moins un terme aux zizanies politiques qui aggravent la crise. À ce sujet, des sources loyalistes répètent que la Syrie ne cesse de conseiller aux responsables libanais de mettre de côté leurs différends pour coopérer pleinement, en vue de sortir le pays de l’ornière. Retour à Bkerké, les visiteurs du patriarche indiquent qu’il ne tarit pas d’éloge sur la conduite du sommet arabe par le président Lahoud. Et qu’il espère que le discours politique connaîtra bientôt sur la scène locale une évolution positive. De leur côté, des professionnels disent s’attendre à une nouvelle phase d’ouverture de la part de Baabda en direction de tous les courants, opposants compris. Avec un centrage particulier sur le rôle que Bkerké, recours national, pourrait jouer dans ce cadre de détente générale. D’autant plus facilement que, fêtes obligent, tout le monde se rend ces jours-ci au siège patriarcal. Qui se trouve de la sorte mieux à même d’opérer des rapprochements diplomatiques entre différents pôles. En insistant notamment sur le gommage des thèmes ou des surenchères confessionnalistes qui provoquent de redoutables tensions à l’intérieur. Pour conclure, les sources informées confirment l’existence d’un ballet incessant de go-between entre Baabda et Bkerké. Un dialogue entamé sous le signe de la discrétion pour couper l’herbe sous les pieds des pêcheurs en eau trouble et des prosélytes de la démagogie confessionnelle. Philippe ABI-AKL
La sobre circonspection d’un saint Thomas : les résultats de l’entrevue pascale entre le chef de l’État et le patriarche Sfeir restent «liés aux actes», commentent les cercles proches de Bkerké. Qui apprécient cependant que le président Lahoud, à l’occasion de sa visite traditionnelle de vœux, ait tenu à avoir avec le cardinal un aparté d’une heure entière avant...