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Actualités - CHRONOLOGIE

CINÉMA - Décès du dernier survivant de l’âge d’or hollywoodien Billy Wilder, le maître du comique caustique(PHOTO)

Le réalisateur américain Billy Wilder, décédé à l’âge de 95 ans, était l’un des derniers survivants de l’âge d’or de Hollywood formés à l’école européenne, auteur de chefs-d’œuvre inoubliables comme Sunset Boulevard ou Some Like It Hot. Considéré comme le maître de la comédie américaine, le bonhomme au visage gourmand et à la moue malicieuse portait sur la société un regard incisif et parfois acerbe. Insolent et drôle, il a été l’un des rares réalisateurs vraiment indépendants d’Hollywood grâce au succès public de ses œuvres. Il a mis en scène 26 films pour lesquels il a reçu pas moins de six Oscars. Samuel Wilder était né dans une famille juive en Autriche, le 22 juin 1906. Surnommé Billy par sa mère, fascinée par l’Amérique de Buffalo Bill, le jeune homme se lance d’abord dans le journalisme. Malgré des débuts déconcertants – Sigmund Freud lui claque la porte au nez en réponse à une demande d’interview –`, il devient correspondant à Berlin. Il entreprend en même temps d’écrire des scénarios et décroche, en 1929, son premier contrat auprès du réalisateur allemand Robert Siodmak. Après l’arrivée de Hitler au pouvoir en 1933, il s’installe en France où il réalise son premier film, Mauvaise graine, avec pour héroïne Danielle Darrieux, avant d’émigrer un an plus tard aux États-Unis, où il prend la nationalité américaine en 1939. Arrivé à Hollywood sans parler un mot d’anglais, il fait en 1938 la rencontre décisive d’un autre émigré allemand, Ernst Lubitsch, qu’il considérera toute sa vie comme son «seul dieu». Il participe notamment au scénario de Ninotchka, film du maître dans lequel Greta «Garbo rit», comme disait la publicité à l’époque, tranchant avec ses rôles d’éternelle femme fatale. «Je suis devenu réalisateur pour protéger mes scénarios», déclarait celui qui, en 1944, signe son premier chef-d’œuvre, Double Indemnity, un sommet du polar américain écrit avec Raymond Chandler. Wilder touche à tous les genres, de la comédie satirique avec A Foreign Affair (1948) au drame d’une star déchue dans l’envoûtant et cruel Sunset Boulevard (1950), film qui le consacre comme l’un des plus grands metteurs en scène de Hollywood. Après son impitoyable critique de la presse à sensation dans The Big Carnival (1951), il ridiculise le mythe du mâle américain dans The Seven Year Itch (1955), film mémorable en raison notamment de la fameuse scène de la robe blanche de Marilyn Monroe s’envolant au-dessus d’une grille du métro. Avec Marilyn, toujours en retard, il fallait «avoir la patience d’un moine zen». Mais parce qu’elle était «intelligente, fragile et magique sur la pellicule», Wilder renouvelle l’expérience quatre ans plus tard pour Some Loike It Hot. Dans cette comédie, la plus aboutie du cinéaste, l’icône blonde est entourée de deux travestis hilarants, interprétés par Jack Lemmon et Tony Curtis. En 1970, il change une nouvelle fois de registre avec The Private Life of Sherlock Holmes, avant de retrouver la comédie dans Avanti ! (1972). Dans son dernier film, Buddy Buddy (1981), il accorde encore une fois la vedette à Jack Lemmon, acteur fétiche et ami proche pendant plus de vingt ans. Grand collectionneur d’art et amateur de métaphores macabres, Billy Wilder avait publié ses mémoires en 1993. Il vivait à Los Angeles aux côtés d’Audrey Young, ancienne actrice qu’il avait épousée en 1949, et avait une fille issue d’un premier mariage. En 47 ans, 26 films Billy Wilder a réalisé 26 films dont voici les titres : - Mauvaise graine (1934, avec Danielle Darrieux) coréalisé avec le cinéaste d’origine hongroise Alexandre Esway - The Major and the Minor (avec Ginger Rogers, 1942) - Five Graves to Cairo (avec Eric von Stroheim, 1943) - Double Indemnity (avec Fred MacMurray et Barbara Stanwyck, 1944) - The Lost Week End (avec Ray Milland, 1945) - The Emperor Waltz (avec Bing Crosby, 1948) - A Foreign Affair (avec Marlene Dietrich, 1948) - Sunset Boulevard (avec Gloria Swanson et William Holden, 1950) - The Big Carnival (avec Kirk Douglas, 1951) - Stalag 17 (avec William Holden, 1953) - Sabrina (avec Audrey Hepburn et Humphrey Bogart, 1954) - The Seven Year Itch (avec Marilyn Monroe, 1955) - The Spirit of St. Louis (avec James Stewart, 1957) - Love in the Afternoon (avec Audrey Hepburn, Gary Cooper, Maurice Chevalier, 1957) - Witness for the Prosecution (avec Marlene Dietrich, Charles Laughton et Tyrone Power, 1957) - Some Like It Hot (avec Marilyn Monroe, Tony Curtis, Jack Lemmon, 1959) - The Apartment (avec Jack Lemmon, Shirley MacLaine, 1960) - One, Two, Three (avec James Cagney, 1961) - Irma la douce (avec Jack Lemmon, Shirley MacLaine, 1963) - Kiss me Stupid (avec Dean Martin, Kim Novak, 1964) - The Fortune Cookie (avec Jack Lemmon, Walter Matthau, 1966) - The Private Life of Sherlock Holmes (avec Robert Stephens, 1970) - Avanti ! (1972, avec Jack Lemmon, Juliet Mills) - The Front Page (avec Jack Lemmon, Walter Matthau, 1974) - Fedora (avec William Holden, Marthe Keller, 1979) - Buddy Buddy (avec Jack Lemmon, Walter Matthau, 1981). Billy Wilder avait également écrit de nombreux scénarios, notamment ceux de la plupart de ses propres films, mais avait également participé à l’écriture de deux chefs-d’œuvre du cinéaste Ernst Lubitsch, La huitième femme de Barbe-Bleue (1938) et Ninotchka (1939).
Le réalisateur américain Billy Wilder, décédé à l’âge de 95 ans, était l’un des derniers survivants de l’âge d’or de Hollywood formés à l’école européenne, auteur de chefs-d’œuvre inoubliables comme Sunset Boulevard ou Some Like It Hot. Considéré comme le maître de la comédie américaine, le bonhomme au visage gourmand et à la moue malicieuse portait sur...