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Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE - Au Béryte, ce soir et lundi, une pièce mystique d’Henri Le Bal Une « Passion » moderne, en ouverture de la semaine sainte…(PHOTO)

À l’affiche du Théâtre Béryte (campus des sciences humaines de l’USJ, rue de Damas) ce soir et lundi (20h 30), Passion, une pièce d’Henri Le Bal, un auteur français, mise en scène par Jean Le Mouel et interprétée par un seul comédien, Yves Philippe. Drame mystique, né de l’adaptation de trois textes poétiques inspirés de la passion du Christ, cette trilogie scénique d’une heure cinquante minutes est une «passion» qui ancre sa trame dans le monde moderne. Le premier acte baptisé «Vendredi gras» est tiré du recueil «Vendredi saint». Il met en scène un journaliste, qui, se rendant dans un lieu où se tient un procès, tombe en panne dans un site désert, et se retrouve dans une sorte de temple abandonné, où il installe son matériel pour entrer en contact avec son correspondant sur place. «Toute la difficulté pour lui est l’impossibilité de rendre compte du procès de quelqu’un qu’on appelle “Le Verbe” et auquel il ne comprend rien. D’ailleurs personne ne comprend rien. C’est en fait une sorte d’archétype de l’impossibilité où est le langage contemporain à entrer dans la parole de Dieu. Il symbolise l’impasse des langues, de toutes les langues à entrer dans ce mystère», explique l’auteur. L’acte II intitulé «Pilate, le samedi saint», ce fameux jour auquel le philosophe Georges Steiner a assimilé le XXe siècle et ses tragédies, est pour Henri Le Bal «le jour du silence de Dieu». Ce jour se présente comme un monologue de Pilate, qui revient sur le procès de Jésus. Pour l’auteur «Pilate est l’archétype de l’homme politique, face au débat de l’histoire et au silence de Dieu». Enfin le troisième acte intitulé «Judas, dans l’enfer» montre l’homme qui a trahi qui tente de justifier les raisons de son acte. «Une voix lui parle qui lui décrit la résurrection. Elle est accompagnée d’une musique, le chant de Dieu. Judas entend la voix avec sa raison, mais son cœur n’arrive pas à s’ouvrir au chant du Créateur», indique Henri Le Bal. Qui ne manque pas de souligner que «l’homme est toujours quelque part un Judas, un traître à son prochain, sa pensée, ses idéaux, sa foi, etc». La pièce, qui se joue depuis bientôt quinze ans dans les églises de France et d’ailleurs, devait un jour ou l’autre aboutir au Liban. C’est ce qu’assure Henri Le Bal, à Beyrouth pour l’occasion, et qui affirme que le Liban, «pays où l’histoire s’écrit à vif», a depuis toujours été une destination rêvée dans sa famille de corsaires bretons ! L’auteur du roman Le doigt de Dieu, unanimement salué par la critique, est en lui même un personnage que l’on peut qualifier de romanesque. Royaliste, poète, théologien et philosophe, Henry Le Bal consacre tous ses travaux d’écriture à un seul et unique sujet : la semaine sainte. «Parce que», dit-il, «si le Verbe s’est fait chair, s’il s’est retiré du monde sur une croix, qu’est ce que la littérature ? À partir de cette interrogation sur l’essence de ce qu’est la littérature, j’ai entamé un travail sur les trois jours qui vont de vendredi à dimanche, qui vont du retirement du Verbe au retour de la parole de Dieu, et au cours desquels se joue l’ensemble de l’histoire». Soutenue par un fond musical discret et un décor minimaliste, où l’élément central est un autel d’église, Passion est un monologue, sur le thème du «dialogue impossible avec le seul être important : Dieu». Z.Z.
À l’affiche du Théâtre Béryte (campus des sciences humaines de l’USJ, rue de Damas) ce soir et lundi (20h 30), Passion, une pièce d’Henri Le Bal, un auteur français, mise en scène par Jean Le Mouel et interprétée par un seul comédien, Yves Philippe. Drame mystique, né de l’adaptation de trois textes poétiques inspirés de la passion du Christ, cette trilogie scénique d’une...