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LIVRES Sélectionnés en librairie(photos)

« Pensées secrètes » (David Lodge – Éd. le Club) Ralph Messenger est un universitaire, sûr de lui et dominateur. Marié à Carrie, il n’est pas du genre à s’embarrasser d’un sens excessif de la fidélité. Spécialiste des «sciences cognitives», il cherche à comprendre le fonctionnement de la pensée. Pour cela, il enregistre sur dictaphone tout ce qui lui passe par la tête. Helen Reed est une femme écrivain, fraîchement veuve, invitée à l’université afin d’y donner un atelier d’écriture. D’apparence calme et assurée, Helen est, en fait, triste et déboussolée. Pour retrouver un semblant d’équilibre, elle tient un journal intime. Les deux protagonistes vont évidemment se rencontrer et se lier. Cela donnera ce livre à deux voix, où une même relation est narrée de deux manières différentes, dévoilant «les pensées secrètes» de chacun. Captivant, avec des passages hilarants, le tout dernier cru de l’écrivain britannique est certainement à lire (398 pages). « Patati, patata, trois petits tours et puis ça va » (Macha Méril – Éd. Albin Michel) Macha Méril est une comédienne française d’origine russe, qui a beaucoup occupé dans les années 70 et 80 le petit écran, avant de se reconvertir aujourd’hui dans le théâtre. Sa «marque de fabrique» : des yeux étirés de slave, des pommettes saillantes et un air enjoué. Ce côté «nature heureuse» qui a fait son succès au cinéma, Macha Méril, aujourd’hui cinquantenaire sereine, veut le faire partager par le biais de l’écriture. Elle a déjà à son actif plusieurs livres, sympathiques et sans prétention, qui abordent des thèmes féminins (le mariage, l’amour, les régimes…) avec humour et sincérité. Idem pour ce dernier «Patati, patata, trois petits tours et puis ça va», qui parle gentiment de tout et de rien. Ce qui n’est pas sans rappeler le style Nadine de Rothschild, version guide du bien-être (263 pages). « La terre est plus belle que le paradis » (Khaled el-Berry – Éd. JC Lattès) Traduit par Samir Abdel Haq, ce livre avait d’abord été édité en juillet dernier par Dar An-Nahar, en arabe. Après les événements du 11 septembre 2001, la maison d’édition française s’est hâtée d’en sortir la version française, pour essayer de répondre aux interrogations de l’Occident sur la personnalité et les mobiles des intégristes kamikazes. Sous-titré Les confessions d’un fou d’Allah, ce récit de Khaled el-Berry peut donner quelques clés de compréhension de ce qui conduit un jeune musulman à verser dans le radicalisme agressif. Khaled el-Berry était à peine adolescent, quand il est tombé presque par hasard, entre les mains d’une mouvance fondamentaliste et manipulatrice qui va marquer sa vie. Cet Égyptien, fils de famille bourgeoise, va devenir membre actif de la Jamaa al-Islamiyya dans les années 80 et 90, connaître l’endoctrinement, et manquera de peu de basculer dans le terrorisme, avant de finir en prison. Là, en faisant un retour sur lui-même, il finira par trouver sa véritable identité. Celle d’un homme libre, un croyant à face humaine. Un témoignage très intéressant (190 pages). « Mères-filles, une relation à trois » (C. Eliacheff, N. Heinich – Éd. Albin Michel) La relation à la mère est certainement la plus déterminante de la vie d’un être humain, qu’il soit de sexe masculin ou féminin. Mais si on a beaucoup parlé du complexe d’Oedipe du jeune garçon envers sa mère, les rapports difficiles des filles et de leurs mères sont moins souvent évoqués. Caroline Eliacheff, pédopsychiatre et psychanalyste, et Nathalie Heinich, sociologue, ont mis en commun leurs deux disciplines pour examiner, le plus objectivement et sincèrement possible, ce sujet, par de nombreux aspects, encore «tabou». Elles ont, au moyen de cas tirés d’œuvres littéraires et cinématographiques, cherché à mettre en lumière l’influence du comportement maternel sur le développement de leurs filles. Et évidemment sur les relations affectives – autant amoureuses que maternelles – de ces dernières. D’où le titre Mères-filles, une relation à trois. Intéressant et accessible, cet ouvrage de psychologie se lit presque comme un recueil de nouvelles (398 pages). « Les juifs, le monde et l’argent » (Jacques Attali –Éd. Fayard) Un gros pavé de 591 pages sur l’histoire des rapports du peuple juif avec le monde et l’argent, racontée par un de ses fils. Jacques Attali, banquier, économiste, politologue, sociologue fait là œuvre d’historien. Il a longtemps été le conseiller et l’ami personnel de François Mitterrand. Avec cet ouvrage, qui se veut objectif, et dans lequel il relève certaines graves dérives du judaïsme, Attali a été la cible de critiques virulentes. Un retentissement médiatique qui donne à ce bouquin un impact supplémentaire. L’auteur l’écrit lui-même : «Je sais ce que ce sujet a de sulfureux. (…). Pourtant, il est d’une importance capitale pour les hommes d’aujourd’hui, de comprendre comment l’inventeur du monothéisme s’est trouvé en situation de fonder l’éthique du capitalisme, avant d’en devenir, par certains de ses fils, le premier banquier, et par d’autres le plus implacable de ses ennemis. Il est aussi essentiel pour le peuple juif lui-même d’affronter cette partie de son histoire qu’il n’aime pas et dont, pourtant, il aurait tout lieu d’être fier». À partir de là, c’est au lecteur d’en juger. « Les cocus magnifiques » (Claude Pasteur –Éd. France-Empire) Molière, Voltaire, Napoléon, Pouchkine, Victor Hugo… De grands hommes. Sauf, qu’ils ne l’étaient pas tant que ça aux yeux de leurs épouses, ou de leurs maîtresses. Trahis, cocufiés, ridiculisés, ces personnalités qui ont marqué l’histoire, qui ont gouverné le monde, et révolutionné les idées n’en menaient pas large côté vie privée… C’est ce que nous raconte, par tranches, et sur un ton léger, Claude Pasteur. Cette historienne est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont certains, comme Le Prince de Ligne ou Les Poniatowski, ont été couronnés par l’Académie française. C’est donc en spécialiste qu’elle aborde ici la petite histoire des gens qui ont fait l’Histoire (191 pages). Z.Z.
« Pensées secrètes » (David Lodge – Éd. le Club) Ralph Messenger est un universitaire, sûr de lui et dominateur. Marié à Carrie, il n’est pas du genre à s’embarrasser d’un sens excessif de la fidélité. Spécialiste des «sciences cognitives», il cherche à comprendre le fonctionnement de la pensée. Pour cela, il enregistre sur dictaphone tout ce qui lui passe par la tête. ...