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Actualités - CHRONOLOGIE

Conférence - Le ministre expose aux Créneaux son projet de réforme administrative Fouad es-Saad : Un effort collectif pour rétablir la confiance

C’est un ministre sans illusion mais très déterminé qui a expliqué hier, devant un auditoire averti, ses efforts pour obtenir une administration au service des citoyens. Fouad es-Saad a déclaré aux membres de l’association Les Créneaux, dans le cadre de ses cafés littéraires, qu’une réforme administrative en profondeur est impossible sans une réforme politique, mais «nous pouvons lancer des projets et obtenir une amélioration des services dans une proportion acceptable», puisqu’il est apparemment inutile d’espérer mieux tant que les mentalités n’auront pas évolué. Faire évoluer les mentalités, c’est pourtant l’un des objectifs de l’association Les Créneaux, selon les propres termes de la présidente de son comité directeur, Mme Mona Ghannagé. En présentant le ministre du Développement administratif, Mme Ghannagé a précisé que, dans cette association, «nous aimons relever les défis dans un esprit d’ouverture». La perche a été aussitôt saisie par M. Fouad es-Saad qui a déclaré qu’il aimait aussi les défis et c’est pourquoi il s’est lancé dans cette opération souvent ingrate, une sorte de mission impossible, même si, comme il l’a dit lui-même, à l’impossible nul n’est tenu. Me René Abirached a joué le rôle de modérateur, tout en rappelant rapidement la carrière du ministre qui a ajouté sa propre empreinte à l’héritage politique légué par sa famille. Fouad es-Saad a ensuite pris la parole, essayant de rendre attrayant un sujet qui ne l’est pas vraiment, alternant devant son auditoire choisi anecdotes, décisions, projet et réalisations. Deux obstacles majeurs Il a commencé ainsi par fixer les limites de son action, entravée aussi bien par la classe politique que par le climat confessionnel et le manque de formation aussi bien des fonctionnaires que des citoyens. Le ministre a aussi exposé sa détermination à informatiser les ministères, à fournir des sessions de formation aux fonctionnaires ayant encore de nombreuses années au service du citoyen et à obéir autant que possible à une exigence de transparence. Il a parlé de la charte du citoyen, adoptée en février par le Conseil des ministres et destinée à sensibiliser les Libanais avec leurs «droits administratifs». Cette charte devrait être suivie par un «code de conduite du fonctionnaire», qui réglemente le travail de celui-ci. Tous ces efforts visent à combler le fossé qui sépare la population de l’administration. Ces chartes ne sont certes pas obligatoires, mais le ministre a émis l’espoir qu’elles deviennent petit à petit partie intégrante de notre éducation. En attendant, le ministre a souligné que son action se heurte à deux obstacles majeurs : les ressources humaines, puisque de nombreux fonctionnaires refusent d’évoluer, et le manque de confiance des citoyens dans l’administration. Pourtant, de nombreux efforts ont été accomplis, notamment au niveau de l’information du citoyen sur les formalités administratives (une ligne téléphonique spéciale a été installée dans ce but) et au niveau de l’allègement de ces dernières. Ainsi, les formalités au ministère de la Santé ont été réduites afin d’accélérer la réponse au citoyen et de rendre l’administration bien plus efficace. La simplification des formalités dans d’autres ministères est en voie de préparation, alors que dans la plupart des administrations, des sites Internet sont installés, fournissant aux citoyens les informations nécessaires. De même, l’ambassade du Liban en France est désormais reliée par Internet au ministère des Affaires étrangères et le projet final vise à relier de la sorte toutes les ambassades, réduisant ainsi la paperasserie et la bureaucratie administrative. Le ministère prépare aussi une série de projets de lois pour réglementer la relation entre le citoyen et l’administration, mais reste le grand problème de fond : la prépondérance des critères politiques et confessionnels sur ceux de la compétence, de la transparence et de l’intégrité. Tout en ne croyant pas au père Noël, le ministre Fouad es-Saad, qui a répondu avec humour aux questions de ses auditeurs, a conclu sa conférence en appelant à un effort collectif pour aboutir à une relation plus saine entre le citoyen et l’administration. Mais le plus important reste la décision politique qui permettrait vraiment d’avoir les mains libres pour restructurer et moderniser l’administration. Et cette décision n’est apparemment pas imminente.
C’est un ministre sans illusion mais très déterminé qui a expliqué hier, devant un auditoire averti, ses efforts pour obtenir une administration au service des citoyens. Fouad es-Saad a déclaré aux membres de l’association Les Créneaux, dans le cadre de ses cafés littéraires, qu’une réforme administrative en profondeur est impossible sans une réforme politique, mais...