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Actualités - OPINION

Rendre justice à la vérité

Le récent suicide d’un élève sous l’influence de sites propageant des cultes sataniques, sur Internet, pose la question de la restauration de la plénitude de l’enseignement de la doctrine chrétienne dans l’Église aujourd’hui. Le suicide a profondément choqué les enseignants et les responsables de l’établissement scolaire. Le drame a été l’occasion, pour certains, de découvrir, horrifiés et terrorisés, le monde souterrain dont leur élève a été la victime. Qui donc est responsable du drame ? Internet ? L’école ? Comment dire ? Certes, les premiers responsables du drame sont les créateurs du site, qui ont profité de cet excellent outil d’information pour propager leur poison et leurs pulsions d’orgueil, d’asservissement et de mort. Mais nous sommes là dans une responsabilité si large, qu’elle se confond avec le monde. Restent les responsabilités pastorales des parents et de l’établissement scolaire. Engourdis par la dimension psychologique de leur mission scolaire, bercés par un enseignement qui tend à nier toute réalité spirituelle à l’adversaire, certains responsables peuvent se laisser démobiliser et oublier le combat spirituel qui fait rage et dont le cœur humain, spécialement celui des jeunes, est l’enjeu. L’occultisme, dans l’univers scolaire, n’est pas nouveau. Faire tourner des tables et invoquer des esprits a, depuis toujours, constitué l’un des «jeux» dangereux des élèves affranchis des classes secondaires. Mais les temps ont changé. Internet a rendu incroyablement plus accessibles les royaumes de la vérité et de l’erreur, du beau et du laid, de la vie et de la mort. Le satanisme, sans oublier la pornographie, auquel il se mêle parfois, n’est plus qu’à un «clic» de distance, avec ses rites sanglants, ses perversions et son pouvoir d’autodestruction. L’incitation au suicide et au meurtre fait partie de ses rituels. Avoir charge d’âme, c’est assumer la responsabilité non seulement d’enseigner, mais d’éduquer et de former aux valeurs de jeunes esprits vulnérables et fragiles. Laisser l’éducation des enfants au hasard des sites et des influences de la société relève d’une incroyable légèreté, d’une impensable négligence. Ce qui vaut pour les éducateurs vaut aussi pour les parents. Ceux-ci doivent savoir qu’il n’y a pas de «terrain neutre», et toute influence perdue sur leurs enfants est «gagnée» par un autre. Que choisir pour soi-même, avant d’y être prêt, peut conduire un enfant au suicide. Tout récemment encore, le pape affirmait que le fait de ne pas croire à la réalité de l’adversaire facilite le travail de ce dernier. Quelle meilleure preuve en veut-on que ce qui vient de se passer ? Même ce dernier bastion qu’est l’instinct de conservation peut ne pas tenir face à de telles attaques. Au demeurant, visibles ou invisibles, ces attaques revêtent le même caractère de gravité. Le travail de destruction que ce suicide rend visible peut se limiter à la vie morale, et s’en suffire. Plus n’est besoin, alors, de détruire un être physiquement. On peut ainsi stériliser la créativité de toute une génération, compromettre l’avenir de toute une société. L’Église assume la responsabilité de témoigner de l’entière vérité du Christ aux autres communautés du Liban. Le Christ lui confie cette tâche, qu’elle doit assumer courageusement, lucidement et pleinement. Si elle ne répond pas à cette charge, même la crédibilité de son combat politique en sera entamée. Il n’y a pas de moyen terme. Si l’identité sociale est chrétienne, l’identité spirituelle doit l’être aussi. Si nous réclamons justice, nous devons, d’abord, rendre justice à la Vérité. Fady NOUN
Le récent suicide d’un élève sous l’influence de sites propageant des cultes sataniques, sur Internet, pose la question de la restauration de la plénitude de l’enseignement de la doctrine chrétienne dans l’Église aujourd’hui. Le suicide a profondément choqué les enseignants et les responsables de l’établissement scolaire. Le drame a été l’occasion, pour certains, de...