Résistance Nasrallah : Des membres du Hezbollah ont tenté de fournir des Katioucha aux Palestiniens

Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a affirmé hier que des membres de sa formation détenus depuis plusieurs mois en Jordanie avaient été arrêtés alors qu’ils tentaient de faire parvenir des roquettes Katioucha aux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. «Le crime de ces jeunes gens est qu’ils tentaient de faire parvenir aux Palestiniens des armes qui, si elles étaient maintenant en leur possession, auraient empêché (le Premier ministre Ariel) Sharon de pénétrer dans les camps», a déclaré sayyed Nasrallah lors d’un débat organisé dans la banlieue sud de Beyrouth. «Ils ne tentaient pas de faire passer en contrebande des explosifs, il y en a en Palestine, ni des armes, car il y en a aussi. Ils tentaient d’introduire une quantité de Katioucha», a-t-il dit sans plus de détail. «Fournir des armes aux Palestiniens est un devoir essentiel (...) et il est honteux de considérer cet acte comme un crime», a-t-il souligné. Sayyed Nasrallah a affirmé que «ni leurs parents ni leurs avocats n’ont pu jusqu’à maintenant rendre visite» aux jeunes gens, sans préciser leur nombre ou la date de leur arrestation. En juillet dernier, le Premier ministre jordanien Ali Abou Ragheb, avait fait état de l’arrestation d’un «trafiquant d’armes libanais», et d’arrestations périodiques de ce genre. Rappelons que deux Libanais, Ali Fayyad et Issam Hodroj, soupçonnés d’avoir des liens avec le Hezbollah et de comploter pour mener des actions terroristes, ont été relâchés le 26 février dernier après avoir été arrêtés en novembre en Jordanie. Leur libération a été annoncée par leur avocat mercredi. Les deux hommes ont nié tout lien avec la formation intégriste. Sayyed Nasrallah a par ailleurs jugé qu’«Israël n’est pas un État de droit, ne possède aucune légitimité et nul ne peut la lui accorder». «Aucun roi, prince, président, dirigeant ou responsable religieux ou politique ne peut se désister au profit des sionistes du moindre grain de sable de la terre de Palestine», a-t-il ajouté en se référant à l’initiative du prince héritier saoudien, l’émir Abdallah ben Abdel Aziz. Cette initiative prévoit une normalisation des relations des pays arabes avec Israël, en échange d’un retrait de l’État hébreu sur ses positions d’avant la guerre israélo-arabe de 1967. «Le projet de Sharon est de transférer les Palestiniens en Jordanie (...) Il n’envisage pas d’État palestinien indépendant viable. Au mieux, il envisage une autonomie déchirée et éclatée, humiliée et faible, qui jouerait un rôle de police au profit des Israéliens», a déclaré sur ce plan sayyed Nasrallah. Le chef du Hezbollah a par ailleurs indiqué que le dossier de l’échange de prisonniers entre Israël et sa formation, qui détient depuis octobre 2000 quatre Israéliens dont trois militaires, était toujours «actif, mais lentement». Selon lui, la lenteur du processus est liée à l’escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens.