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Actualités - RENCONTRE

Dossier régional - Miguel Angel Moratinos reçu par le chef de l’État, Hariri et Salamé Lahoud insiste sur la nécessité de l’unité de vues arabes face aux échéances futures

Le sommet arabe qui se tiendra les 27 et 28 mars à Beyrouth revêt «une importance particulière», puisqu’il est le premier du genre après les événements du 11 septembre. Et puisque c’est une occasion idéale pour que les Arabes fassent part aux yeux du monde de leur véritable position, après que celle-ci eut été «déformé et travestie» – notamment en ce qui concerne leurs volontés pacifistes, leur condamnation du terrorisme et leur désir d’arriver à un règlement équitable. Voilà en substance les mots dits hier par le chef de l’État Émile Lahoud, qui recevait à Baabda l’émissaire de l’Union européenne pour le Proche-Orient Miguel Angel Moratinos. À qui le général Lahoud a également rappelé que ce sommet sera aussi l’occasion d’affirmer «la nécessité de l’unité de vues arabes face aux échéances à venir», faisant allusion par là au principe de la terre contre la paix qu’avait dicté la conférence de Madrid. Le locataire de Baabda a également indiqué qu’au cours de cette réunion, un message sera adressé à tous les pays du monde afin qu’ils œuvrent pour le respect des droits de l’homme, «sinon, c’est la porte ouverte à l’instabilité, aux extrémismes et au terrorisme». Et réaffirmant que ce qui se passe dans les territoires palestiniens est le résultat direct de la politique israélienne «de mort et de destruction», le général Lahoud a rappelé que le droit au retour des Palestiniens est une constante nationale, «au cœur de la Constitution libanaise». D’ailleurs, Miguel Angel Moratinos avait brossé à son interlocuteur le portrait de la situation qui prévaut dans les Territoires, insistant sur les efforts fournis par l’UE pour mettre un terme à l’escalade – mais reconnaissant en coulisses, selon des sources diplomatiques, l’échec de sa mission dans les Territoires. Insistant également sur le rôle que pourrait jouer Bruxelles pour venir en aide au Liban et rendant hommage – avant d’aborder le dossier des prisonniers libanais en Israël et de rappeler qu’il faisait le maximum pour qu’ils soient libérés – à la position de Beyrouth, «réaliste et objective» à l’égard de l’actualité. Et l’émissaire européen, qualifiant le prochain sommet arabe d’«historique», a indiqué que ce dernier permettrait à tout un chacun d’appréhender les futures résolutions «avec réalisme et impartialité». Au regard, surtout, de «l’impact direct et positif que laisseraient ces résolutions sur l’ensemble de la région». Ajoutant plus tard, à l’adresse des journalistes, que le sommet de Beyrouth «sera l’une des réunions les plus importantes entre les chefs d’État arabes». Et que l’UE est «prête à aider et à garantir le succès du sommet, d’autant que nous savons qu’au centre des discussions, figure d’ores et déjà la proposition» du prince héritier saoudien Abdallah. «Nous espérons que les participants adopteront» cette proposition, a ajouté l’émissaire européen, rappelant qu’il est «très important que le président Arafat puisse assister» au sommet de Beyrouth. Et qu’il serait tout aussi important que la communauté arabe explique à toutes les autres qu’«elle veut vivre en paix et dans la stabilité avec ses voisins». Interrogé sur une éventuelle initiative européenne, Miguel Angel Moratinos affirme que tout est mis en œuvre pour que les efforts américano-arabo-européens aboutissent et que les résultats soient concrets. Précisant qu’il croyait en la volonté israélienne de prendre en compte une telle initiative : «Les Israéliens sont inquiets de ne pas pouvoir sortir du cycle de la violence», a-t-il ajouté. Quoi qu’il en soit, des sources diplomatiques interrogées par L’Orient-Le Jour assurent que l’émissaire européen a remarqué que les Israéliens sont en train de refaire leurs comptes, «revoyant à la baisse le soutien accordé au Premier ministre (israélien) Ariel Sharon». Ces mêmes sources qui confirment l’intérêt accordé par l’UE à la proposition Abdallah : «Ce ne sont que des idées mais qui pourraient bien aboutir à condition qu’elles bénéficient du soutien arabe qui transformerait une initiative saoudienne en une initiative arabe». Autre escale – c’était la première – de l’émissaire européen : Koraytem. Où il s’est entretenu avec le président du Conseil Rafic Hariri. «Nous devons faire cesser les effusions de sang, mais le plus important est de faire en sorte que cesse l’occupation, que les différents peuples puissent coexister. Il est temps que le monde arabe reconnaisse Israël et l’accepte, il est temps également que le monde arabe récupère certaines de ses terres qui ont été occupées. C’est une étape historique, les Arabes ont une responsabilité très importante et l’UE se doit d’œuvrer en ce sens», a déclaré Miguel Angel Moratinos. Et après le Premier ministre, c’était au tour du ministre de la Culture chargé de la préparation du sommet Ghassan Salamé de recevoir l’émissaire européen. Enfin, notons que ce dernier s’est entretenu au téléphone avec le président de la Chambre Nabih Berry, qui se trouvait à Msayleh.
Le sommet arabe qui se tiendra les 27 et 28 mars à Beyrouth revêt «une importance particulière», puisqu’il est le premier du genre après les événements du 11 septembre. Et puisque c’est une occasion idéale pour que les Arabes fassent part aux yeux du monde de leur véritable position, après que celle-ci eut été «déformé et travestie» – notamment en ce qui concerne...