Kornet Chehwane prépare une réponse détaillée à Hariri

Le groupe de Kornet Chehwane a décidé hier de tenir une réunion exceptionnelle le 15 mars dont le but sera de répondre, «chiffres et réalités à l’appui», aux propos tenus par le Premier ministre Rafic Hariri lundi dernier sur la chaîne de télévision al-Mostaqbal. Réunies hier au siège du Parti national libéral (PNL) à Achrafieh, à la demande du président du PNL, Dory Chamoun, les Assises ont discuté de «la crise qui prévaut aux deux plans social et économique et qui menace le peuple libanais, notamment les dernières tentatives inacceptables de plonger le pays dans un climat confessionnel». Mettant l’accent sur «la relation entre la réforme politique et une solution économique», le groupe de Kornet Chehwane a estimé que «la crise, qui touche tous les Libanais sans exception, nécessite un règlement responsable loin de la politique de la fuite en avant et des tentatives par le pouvoir de confessionnaliser la crise économique». À l’issue de la réunion, l’ancien président Amine Gemayel a affirmé que «les responsables ne savent plus comment sortir de la dette publique dangereuse, et c’est pourquoi ils nous en font assumer la responsabilité». «Mais nous ne permettrons à personne de nous entraîner dans la sphère du discours sectaire. La question est d’ordre national et doit être traitée à ce niveau», a-t-il indiqué. «Ceux qui doivent rendre des comptes sont au pouvoir. La classe politique actuelle dirige le Liban sans interruption depuis les accords de Taëf. C’est à elle qu’il faut poser les questions. Ce que nous savons, c’est que le Liban est dans l’impasse au plan économique. Au plan politique, il n’a jamais été aussi divisé qu’aujourd’hui. Ceux qui tentent de nous donner aujourd’hui des leçons de patriotisme sont ceux qui ont provoqué la scission entre les gens et qui marginalisent une grande partie de la population». Et le président Gemayel de souligner : «Soyons clairs. Il y a une opération de réelle marginalisation qui ne touche pas seulement un segment des Libanais, mais toute une partie». «Les récents discours qui reconnaissent que les rapports actuels sont entre dominants et dominés ont révélé les véritables intentions» du pouvoir, selon M. Gemayel. «La synthèse est claire : il existe une reconsidération de toute la structure politique et économique. (...) Le but n’est pas de rééquilibrer, mais d’approfondir les failles au niveau de la structure nationale», a-t-il conclu. Pour sa part, interrogé sur la «gêne» ressentie dans les milieux officiels après le communiqué des évêques, M. Chamoun a répliqué, ironique : «Nous nous moquons du fait qu’ils soient gênés. L’essentiel, c’est la crise économique dont tout le monde se plaint : les musulmans sont encore plus touchés que les chrétiens». «Nous allons répondre par les chiffres et mettre en évidence la réalité des choses la semaine prochaine. Que M. Hariri réponde lui aussi par les chiffres, s’il le peut», a-t-il conclu.