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Actualités - CHRONOLOGIE

Conseil des ministres - Le communiqué évite de répondre aux appréhensions des évêques maronites Aridi : Ce n’est pas Hariri qui a déclenché la polémique confessionnelle

Le communiqué du Conseil des ministres s’est abstenu d’évoquer hier la polémique provoquée par les propos que le chef du gouvernement Rafic Hariri avait tenus lundi concernant le «climat négatif» qu’une majorité de chrétiens entretient dans le pays. Il a occulté d’autre part la déclaration mensuelle des évêques maronites, notamment la partie consacrée à la visite du président syrien Bachar el-Assad à Beyrouth. Ce n’est qu’en réponse aux questions pressantes des journalistes que le porte-parole du gouvernement Ghazi Aridi a pris la défense de M. Hariri, à l’issue de la réunion. Présidé par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, le Conseil des ministres s’est tenu en l’absence de Issam Farès et de Talal Arslane. Le président de la République a pris la parole au début de la réunion pour souligner le caractère «historique» de la visite du président Bachar el-Assad au Liban. Selon lui, cet événement «revêt une importance considérable, notamment au niveau de son timing – à la veille du sommet arabe et dans les circonstances régionales actuelles». Le chef de l’État s’est félicité dans ce cadre de l’accueil libanais réservé à M. Assad. Selon lui, les résultats de cette visite sont d’autant plus importants qu’ils ont «confirmé une fois de plus le souci de la Syrie de veiller aux intérêts du Liban, de préserver son unité, sa sécurité et sa souveraineté». Il est plus que jamais évident, aux yeux du président Lahoud, que le Liban et la Syrie «partagent un même sort et que leur coopération fraternelle est inéluctable face aux défis auxquels les deux pays sont confrontés sur la scène régionale et internationale». Sur un autre plan, le chef de l’État s’est également félicité des aides économiques syriennes, tout en rappelant que Damas n’a jamais hésité à voler au secours du Liban «même quand celui-ci a été abandonné de tous». «Quand beaucoup s’attendaient à ce que le pays sombre dans le chaos, les sacrifices que la Syrie a consentis ont permis de sauvegarder notre unité nationale, la sécurité et la stabilité du Liban, et de libérer le territoire de l’occupation israélienne». Après l’intervention du président Lahoud, le Conseil des ministres a débattu des questions à l’ordre du jour, «prenant dans ce cadre les décisions qui conviennent», a simplement ajouté M. Aridi. Interrogé par les journalistes après la lecture du communiqué officiel, le porte-parole du gouvernement a d’abord refusé de commenter le communiqué des évêques maronites et s’est contenté d’affirmer que «nous respectons tous les points de vue». En revanche, M. Aridi s’est acharné à défendre le Premier ministre en affirmant que «la polémique confessionnelle dans le pays n’a pas été déclenchée par les propos de M. Hariri (à la Future TV), et elle a plus de quinze jours». Le ministre de l’Information a ajouté : «Le Premier ministre n’agit pas sur des bases sectaires ou confessionnelles. Au contraire, ses intentions sont positives à l’égard de toutes les fractions du pays et il reste toujours ouvert au dialogue». Sur un autre plan, M. Aridi a reconnu qu’il y avait eu hier des points de vue divergents sur une affaire en particulier, qui concerne l’ouverture et la mise en fonctionnement de dispensaires qui existent déjà depuis 1993 (le ministre Marwan Hamadé l’a confirmé) dans les régions périphériques. De sources concordantes et bien informées, on apprend en effet que de «vives discussions» ont opposé le ministre de la Santé Sleiman Frangié d’abord au ministre des Télécommunications Jean-Louis Cardahi, puis au président de la République. MM. Cardahi et Lahoud ont tous deux rejeté le projet pour deux raisons essentielles : ils estiment d’abord qu’il entraînera de nouvelles dépenses que l’État n’est certainement pas en mesure d’assumer. D’autre part, les deux responsables considèrent qu’en faisant fonctionner des dispensaires dans certaines régions à l’exclusion d’autres, on trahit ainsi le principe constitutionnel du développement équilibré des régions. M. Frangié répond à ces objections, en affirmant qu’il est également soucieux d’éviter à l’État de nouvelles dépenses. D’où, selon lui, la possibilité de recourir pour ce faire aux fonctionnaires surnuméraires au sein de son ministère. Le projet semble tout de même flou aux yeux de MM. Lahoud et Cardahi qui persistent à le rejeter et proposent de le transmettre à une commission ministérielle. M. Frangié propose alors de le soumettre au vote du Conseil des ministres. Le président de la République s’oppose à l’idée, rappelant au ministre de la Santé qu’il lui revient de décider du vote ou non d’un projet. M. Frangié s’abstient de répondre. Il s’exprimera en revanche devant les journalistes qui l’interrogeront à l’issue de la réunion, et déclarera : «Le projet présenté par mon ministère a été refusé, parce que Sleiman Frangié est ministre de la Santé». Et de confirmer en réponse à une question : «Il est évident que je suis visé dans cette affaire».
Le communiqué du Conseil des ministres s’est abstenu d’évoquer hier la polémique provoquée par les propos que le chef du gouvernement Rafic Hariri avait tenus lundi concernant le «climat négatif» qu’une majorité de chrétiens entretient dans le pays. Il a occulté d’autre part la déclaration mensuelle des évêques maronites, notamment la partie consacrée à la visite...