Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

COMMERCE - L’Union européenne est soutenue par la Russie, la Chine et le Japon La guerre de l’acier est déclarée (PHOTO)

La guerre de l’acier déclarée par le président américain George W. Bush provoque la colère de ses partenaires décidés à saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC), menace de déséquilibrer totalement le marché, et suscite l’inquiétude des entreprises sidérurgiques. «Le marché de l’acier n’est pas le Far West», a tonné hier le commissaire européen au Commerce extérieur Pascal Lamy, dans une attaque directe contre les méthodes musclées, souvent jugées unilatéralistes, de George W. Bush, ancien gouverneur du Texas. Au lendemain de l’annonce par les États-Unis de l’imposition de droits de douane de 30 % sur la majeure partie de leurs importations d’acier, l’Union européenne a confirmé son intention de déposer une plainte devant l’OMC. Derrière la Commission européenne, qui mène en leur nom les négociations commerciales, les dirigeants européens ont donné de la voix et pris la direction d’une coalition de mécontents également animée par la Russie, le Japon et la Chine. «Je tiens cette décision pour inacceptable. Elle va à l’encontre de la liberté devant régir les marchés mondiaux», a déclaré le chancelier allemand Gerhard Schröder. «Cette décision protectionniste est à l’évidence contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)», a réagi le président français Jacques Chirac, tandis que le Premier ministre britannique Tony Blair a mis en garde contre un «nouveau cycle de protectionnisme». Les mesures Bush sont «injustes» et «infondées», a affirmé Moscou, qui, tout en assurant vouloir éviter une guerre commerciale, a annoncé l’arrêt des importations de poulet américain. Pékin, nouveau mais puissant membre de l’OMC, a fait connaître son «vif mécontentement». Les Européens veulent aller vite devant l’OMC, persuadés qu’ils vont l’emporter. Les États-Unis, il est vrai, ont justifié les droits de douane par la nécessaire sauvegarde d’une industrie sidérurgique en déconfiture, bien davantage que par des pratiques commerciales déloyales. Un nouveau groupe sidérurgique américain, National Steel, a rejoint hier la trentaine de groupes du secteur qui se sont déjà placés sous la protection de la loi sur les faillites. Mais c’est un peu de l’esprit de Doha qui s’est envolé. Dans la capitale qatariote, l’OMC était parvenue à lancer, à l’automne dernier, un nouveau cycle de négociations pour la libéralisation du commerce mondial, et avait fait mine de croire en l’avènement d’une nouvelle ère, dont seraient bannis les gestes unilatéraux. Outre l’ouverture d’une crise majeure dans le commerce mondial, la décision américaine pourrait provoquer une réaction en chaîne et déstabiliser une industrie de l’acier déjà en pleine crise de surcapacités de production. L’Union européenne a prévenu, dès hier, qu’elle n’avait pas la moindre intention d’absorber l’acier brésilien, chinois ou russe qui ne pourra plus s’écouler sur le marché américain, en raison des nouvelles barrières tarifaires érigées par les États-Unis. «À la demande de l’industrie européenne, qui nous a déjà adressé une requête à cet effet, nous allons lancer la procédure pour la mise en place d’une mesure de sauvegarde destinée à nous protéger contre des flux supplémentaires» d’importations d’acier, a annoncé Pascal Lamy. Selon la Commission, une telle démarche sera conforme aux règles de l’OMC, car il s’agit seulement de se préserver d’un flux d’importations supplémentaires. L’UE «représente 25 % des importations américaines» des aciers touchés par la hausse de 30 % des droits de douane, a précisé le commissaire européen. L’Union européenne est poussée à agir par ses industriels qui, pour la plupart, ont conduit durant les dernières années de douloureux programmes de restructuration. Le néerlando-britannique Corus a réclamé de l’Union européenne «l’introduction de tarifs douaniers» sur les exportations américaines d’acier «au moins au même niveau» que ceux décidés par les États-Unis. L’allemand ThyssenKrupp est plus mesuré et espère poursuivre des livraisons aux États-Unis, en dépit des mesures Bush.
La guerre de l’acier déclarée par le président américain George W. Bush provoque la colère de ses partenaires décidés à saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC), menace de déséquilibrer totalement le marché, et suscite l’inquiétude des entreprises sidérurgiques. «Le marché de l’acier n’est pas le Far West», a tonné hier le commissaire européen au...