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THÉATRE - Une pièce d’étudiants au Béryte, jusqu’au 16 mars Betty Taoutel-Sfeir met en scène Tchekhov(PHOTO)

Les trois sœurs, une pièce d’Anton Tchekhov, mise en scène par Betty Taoutel-Sfeir et interprétée par les élèves de quatrième année en études scéniques de l’Iesav, est présentée au théâtre Béryte (campus des sciences humaines de l’USJ) tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches, jusqu’au 16 mars. C’est l’histoire de trois sœurs, Olga, Macha et Irina, qui vivent avec leur frère, André, dans une ville qu’elles rêvent de quitter. Mais les tâches du quotidien et les aléas de la vie vont en décider autrement. Tout doucement, sans qu’il y ait de conflit dramatique, le temps s’écoule et le rêve ne se réalise pas. Tout espoir de briser l’oppression de la réalité quotidienne est à jamais perdu lorsque le frère se marie. Comme dans la majorité des pièces de l’auteur russe, cette œuvre parle de fatalisme et du peu d’impact que l’être humain a sur sa destinée. Betty Taoutel – une comédienne de talent – est professeur à l’Iesav. Elle-même diplômée en études scéniques, avec une maîtrise en écriture dramatique, l’actrice donne, depuis 1999, trois cours aux étudiants de quatrième année d’arts scéniques : «La maîtrise du jeu d’acteur» ; «Les exercices de mise en scène» et «La critique théâtrale». À ce titre, elle a été chargée de diriger et de mettre en scène le spectacle de fin d’études de la promotion de cette année. D’autant qu’elle a déjà quelque expérience dans la mise en scène, avec Lettre d’amour, une pièce qu’elle avait écrite et réalisée au moyen d’un montage de lettres d’amour, il y a trois ans, pour sa maîtrise. Son choix s’est porté sur Les trois sœurs de Tchekhov, «parce que, d’une part, le thème est très beau, dit-elle, et d’autre part, les quatre personnages sont très intéressants. Ce qui m’a permis de donner à mes quatre étudiants des rôles d’une égale importance». La pièce est un peu noire, le rythme est calme, lent. Il n’y a pas d’action mais des silences et des sous-entendus dans des dialogues apparemment chargés de banalités mais qui comportent une profondeur psychologique. Adaptation libre «À la lecture, les élèves n’étaient pas au départ enchantés par la pièce, avoue sans complexes Betty Taoutel. Mais je leur ai expliqué que je comptais en faire une adaptation qui casse le rythme trop linéaire. J’ai ajouté des scènes de mon cru, mais toujours inspirées de l’œuvre – et dans le respect de la pensée – de Tchekhov». L’adaptation n’est donc pas fidèle, et Betty Taoutel a fait un gros travail de réécriture. En trois langues : français, arabe et quelques bribes d’anglais. «Dans la pièce initiale, ces trois sœurs qui sont issues d’un milieu bourgeois et cultivé parlent plusieurs langues : l’allemand, l’italien, l’espagnol... J’ai profité de ce “multilinguisme” pour le retranscrire à la sauce libanaise, afin de donner ainsi l’opportunité à mes étudiants de jouer dans une autre langue que le français», indique-t-elle. Pour des considérations d’ordre pratique, elle a réduit le nombre de personnages de la pièce de dix-huit à huit. «Mes quatre étudiants tiennent les rôles principaux et quatre autres étudiants de la même promotion, mais en audiovisuel, apportent eux leur participation», précise la «metteuse en scène». La pièce, d’une heure vingt minutes, est divisée en trois parties. Elle comporte dix-huit scènes «qui se passent sur une dizaine d’années» et au cours desquelles le jeu passe du naturel à l’outré, du tragique au comique, au burlesque même... «J’ai voulu faire ressortir l’humour sous-jacent de Tchekhov». La scénographie est conçue pour mettre l’accent sur le jeu d’acteur. Le décor, «pictural et enfantin», signé Toufic Khairallah et Koussay Hamzi (de la promotion d’audiovisuel), est composé d’éléments mobiles (tels les cubes à multifacettes) et qui changent et disparaissent rapidement, «pour insister sur le fait que le temps passe, le décor change mais les personnages restent». Un travail intéressant, semble-t-il, qui apporte à cette pièce classique un angle original. À voir. Fiche signalétique Yasmina Fayed (Olga, la sœur aînée) Marwa Khalil (Macha) Chérine Sleiman (Irina) Edmond Haddad (André, le frère) Avec la participation de : Iman Mezher (Natacha, la belle-sœur) Anis Abi-Khalil (l’amoureux) David Lteif (le mari de Macha) Bruno Tabbal (Monsieur X) Chorégraphie Dina Bou-Hamdan. La musique est composée en partie par Cynthia Zaven, le reste de la bande sonore est tiré de musiques de films. Z.Z. * Théâtre Béryte : 01/611456.
Les trois sœurs, une pièce d’Anton Tchekhov, mise en scène par Betty Taoutel-Sfeir et interprétée par les élèves de quatrième année en études scéniques de l’Iesav, est présentée au théâtre Béryte (campus des sciences humaines de l’USJ) tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches, jusqu’au 16 mars. C’est l’histoire de trois sœurs, Olga, Macha et Irina, qui vivent...