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Actualités - OPINION

Une rencontre Assad-Sfeir aurait lieu à l’occasion du sommet arabe

Des contacts sont effectués loin des feux de la rampe en vue de l’ouverture d’un dialogue direct entre Damas et Bkerké, tant il est vrai que le patriarche Nasrallah Sfeir est aujourd’hui la personnalité libanaise qui incarne le mieux les aspirations de la communauté maronite. Les sources qui font état de ces contacts prévoient qu’une rencontre aura lieu dans ce cadre entre le président syrien Bachar el-Assad et le patriarche Sfeir à l’occasion de la tenue du sommet arabe, à la fin du mois. Un dignitaire chrétien rappelle à cet égard que Mgr Sfeir ne cherche nullement à remplacer le pouvoir dans ses fonctions et n’a aucune ambition politique. Son intention est d’exprimer seulement les angoisses des Libanais de tous les courants et de toutes les communautés religieuses. Il revient au gouvernement libanais d’intervenir auprès de la Syrie ou de toute autre partie locale, régionale ou internationale en vue de dissiper ces appréhensions par des mesures concrètes. Ce prélat indique que Damas connaît parfaitement la situation au Liban et n’a donc pas besoin qu’on lui explique davantage la réalité du pays sur les plans politique, sécuritaire ou économique. Les responsables syriens savent aussi que l’équilibre politique entre Libanais s’est brisé en 92. En effet, la pratique a montré, depuis, qu’il y a un vainqueur et un vaincu dans le pays et que l’unité nationale est sérieusement compromise. En fait, ajoute la même source, Damas ne fait que rééditer les mêmes erreurs commises par Paris à l’époque du mandat français. Damas et Paris ont tous deux donné la préférence à une fraction libanaise au détriment de l’autre. En outre, sur le plan intérieur, les musulmans libanais refont aujourd’hui la même faute que leurs compatriotes chrétiens, qui étaient accusés de «maronitisme politique» jusqu’à la fin de la guerre. Les chrétiens sont à présent marginalisés et plus ou moins exclus de la vie publique. D’ailleurs certains extrémistes musulmans laissent entendre en privé que leur domination politique est d’autant plus naturelle que leur communauté est aujourd’hui majoritaire au Liban. Cette conception va évidemment à l’encontre de l’accord de Taëf, qui a justement prévu une répartition équilibrée des fonctions politiques et administratives entre les différentes communautés, et ce quelle que soit l’évolution démographique du pays. Comment corriger le déséquilibre qui règne depuis 1992 ? Le même dignitaire indique que la solution réside dans l’élaboration d’une nouvelle loi électorale adoptant le principe de la petite circonscription. C’est de cette manière qu’on aboutirait à la désignation d’une Assemblée véritablement représentative et que le système démocratique serait préservé. Émile KHOURY
Des contacts sont effectués loin des feux de la rampe en vue de l’ouverture d’un dialogue direct entre Damas et Bkerké, tant il est vrai que le patriarche Nasrallah Sfeir est aujourd’hui la personnalité libanaise qui incarne le mieux les aspirations de la communauté maronite. Les sources qui font état de ces contacts prévoient qu’une rencontre aura lieu dans ce cadre...