Actualités - ANALYSE
L’ancien ministre invite le gouvernement à plus de « transparence » Boutros : Le sort du Liban dépend du règlement des problèmes actuels
le 02 mars 2002 à 00h00
L’ancien ministre Fouad Boutros a souligné hier que le Liban vivait actuellement des heures difficiles et que son sort dépendait du bon règlement des problèmes de l’heure, invitant pour cela le gouvernement à faire preuve de plus de «transparence». Il a, par ailleurs, souhaité que l’initiative du prince Abdallah d’Arabie saoudite «ne fasse pas l’objet de surenchères» lors du sommet arabe, prévu dans un mois à Beyrouth. «La situation est extrêmement délicate. De son évolution dépend peut-être le sort du Liban. Voilà pourquoi il ne faut pas se laisser aller à la légèreté, au mensonge et au traitement superficiel des problèmes», a déclaré M. Boutros à sa sortie d’un entretien à Bkerké avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. «Je souhaite que tout le monde comprenne l’ampleur des problèmes posés et tente d’y remédier en profondeur. Ce n’est pas le moment de faire des déclarations pour gagner des suffrages à droite ou à gauche dans l’opinion publique», a-t-il dit. M. Boutros a estimé que la transparence dont fait preuve le gouvernement «n’est pas suffisante à l’heure actuelle». Il a aussi invité les responsables à «davantage de sérieux et à s’abstenir de lancer des promesses arbitraires destinées à endormir la méfiance des gens». Il a aussi appelé les Libanais à ne pas céder au désespoir, tout en demeurant conscients de l’importance des problèmes posés et de leurs répercussions sur leur avenir et celui du pays. Pour lui, le gouvernement devrait d’abord «se comporter comme tel, parce que jusqu’ici il ne s’agit pas d’un gouvernement à proprement parler». Il a souligné à cet égard que «les données extérieures et intérieures qui président à la formation des cabinets au Liban, l’absence de véritable entente politique et le désaccord sur les objectifs empêchent le cabinet de bénéficier d’une dynamique». M. Boutros s’est toutefois prononcé contre le départ du gouvernement Hariri parce que, a-t-il estimé, le cas échéant, «l’équipe qui le remplacerait souffrirait des mêmes problèmes ou pire encore. Cela ne sert à rien qu’un gouvernement parte si auparavant on ne s’est pas entendu sur des bases différentes et un programme différent. En l’état actuel des choses, se contenter de changer de personnes ne mènerait à rien», a-t-il estimé. L’ancien ministre a souligné qu’il fallait tenter quelque chose pour corriger cette situation, mais il a dans le même temps admis que «la question nous échappe». Pourquoi ? «Parce qu’elle est dans les mains des forces actives sur la scène libanaise. Tout le monde sait cela et il est inutile de le répéter. Il y a un contexte régional et des visées internationales dont nous subissons la pression, mais aussi une situation intérieure qui n’est pas encore mise en ordre. Tous ces éléments provoquent des lacunes, des défaillances au niveau du pouvoir, et cela quelle que soit la personne qui gouverne», a-t-il dit. Interrogé sur les dernières mesures du gouvernement, notamment au sujet du projet d’abolition des agences exclusives, M. Boutros a souligné qu’il ne pouvait pas se prononcer sur le fond, mais il a reproché au gouvernement son manque de transparence sur la question. Selon lui, «c’est cette absence de transparence qui a conduit à des interprétations diverses d’ici et de là, des interprétations de nature à porter atteinte à l’unité nationale». Au sujet du sommet arabe, M. Boutros a souhaité «que l’initiative du prince Abdallah d’Arabie saoudite y soit au centre des débats et qu’elle ne fasse pas l’objet de surenchères». Enfin, à propos des relations libano-syriennes, l’ancien ministre a souligné qu’il n’y avait «rien de nouveau».
L’ancien ministre Fouad Boutros a souligné hier que le Liban vivait actuellement des heures difficiles et que son sort dépendait du bon règlement des problèmes de l’heure, invitant pour cela le gouvernement à faire preuve de plus de «transparence». Il a, par ailleurs, souhaité que l’initiative du prince Abdallah d’Arabie saoudite «ne fasse pas l’objet de surenchères» lors du...
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